Crypts Of Despair - The Stench Of The Earth
Chronique
Crypts Of Despair The Stench Of The Earth
Très discrète en temps normal la scène lituanienne s’est pourtant réveillée cette année, car après AU-DESSUS (dont le nouvel album a été unanimement salué un peu partout) elle nous envoie son nouveau rejeton qui a pourtant faillit exploser en pleine ascension. Bien qu’étant totalement inconnu par chez nous le quartet de Kaunas a pourtant presque une décennie d’existence, mais a connu nombre d’évènements et impondérables classiques pour un groupe, puisqu’après avoir fait ses premières armes dans l’underground celui-ci a été mis à l’arrêt en 2013 à cause de problèmes de personnel. Reformé l’an dernier autour du chanteur/guitariste et du batteur, le duo va vite devenir trio avant qu’un second gratteux ne se joigne à la bande désormais au complet et prête à en découdre via son gros Death sombre et old-school. Signée depuis chez Testimony Records (dont le catalogue souvent de très bonne qualité ne cesse de s’étoffer) elle va confirmer tous les espoirs placés en elle avec ce disque direct et sans concessions, idéal pour passer un bon moment sans se prendre la tête.
En effet musicalement le combo n’est pas du genre à verser dans la technique, ici c’est la simplicité, un certain classicisme et le groove qui l’emportent, et cela se révèle efficace avec le très bon « Path To Vengeance » particulièrement gras et velu, où l’on se rend compte de la qualité de la production qui n’est pas sans rappeler l’âge d’or du Swedeath. Misant majoritairement sur la lourdeur ce premier morceau joue néanmoins l’alternance entre parties rapides où la double écrase tout sur son passage, et d’autres plus lentes et massives tout en étant nombreuses, tout en signant une entrée en matière réussie et agréable. « Pits Of Endless Torment » qui s’enchaîne dans la foulée va au contraire jouer principalement plus sur la vitesse entre double ravageuse et blasts précis, qui vont être dominants ici, même si les Baltes n’oublient pas de ralentir sur quelques passages bien sentis afin d’éviter une sensation de répétition (qui finira cependant par arriver un peu plus tard). Avec son solo écorché et sa fin tout en furie cette tuerie montre les capacités du quatuor, mais aussi ses limites, qui vont apparaître dès le titre suivant « 77 ». En effet le côté monolithique de sa musique qui fait son charme peut aussi s’avérer redondant, et c’est le cas ici car au niveau du tempo ça ne change pas des masses, ça reste principalement lourd et remuant, mais ça devient aussi répétitif malgré une durée relativement courte. Sans être raté on s’aperçoit donc d’une reprise des mêmes plans et riffs d’une compo à l’autre avec plus ou moins de succès, heureusement cela est moins préjudiciable sur la triplette qui va suivre, tout d’abord avec l’excellent « Fleshless Eternity » tout en variations et hyper remuant, tout comme le suffocant et très sombre « Enslaved In Blasphemy » (où l’on remarque l’importance des voix des deux hurleurs qui sont très différentes mais s’assimilent très bien), ainsi que le dense et puissant « Ravage The Earth » où toute la palette des gars est présente.
Cependant si tout ici est sans surprises, calibré et redondant la doublette qui arrive va surprendre et étonner, de par sa longueur déjà (aux alentours de six minutes), et aussi par son côté à tiroir qui se découvre au fur et à mesure. En premier lieu « Possessed By Astral Parasites » qui après un démarrage aux faux airs de déjà-entendu intègre ensuite une série plus découpés et parfaits pour headbanguer, tout en intégrant aussi des notes plus noires et froides et limite angoissantes, le tout sur un tempo bridé. Si quelques parties explosives ont droit de cité c’est principalement un sentiment d’écrasement qui domine, entrecoupé d’une diversité de tempos qui permet de ne pas tomber dans la redite, et de ne pas voir passer cette durée plus longue qu’auparavant. « Monuments Of Fear » se fait lui encore plus glacial et pesant, vu qu’il démarre de manière presque Doom où les larsens sont rois et le temps gelé peu propice à aller vite, pourtant cela va changer par la suite. Car après cette longue introduction les Lituaniens vont se lâcher en allant à fond durant un bon moment, avant ensuite de ralentir afin de mieux faire secouer du pied à l’auditeur et d’en terminer de ces différentes parties particulièrement accrocheuses et addictives. Et si « Dead Light » conclût de manière plus directe cet album, c’est incontestablement les deux compos précédentes qui valent le détour, car malgré tous les bons points cités auparavant il fait peu de doute que la partie centrale marquera moins les esprits que le reste. Se faisant un peu trop primitive, tout en cédant parfois à la facilité, elle reprend de manière assez flagrante certains riffs ainsi que de nombreux plans de batterie identiques, sans compter une absence de solos regrettable qui auraient permis de gagner en densité.
Heureusement ces quelques faux-pas n’entament pas la réussite globale de ce long-format qui passe vite et bien grâce à une écriture simple et directe qui ne s’encombre pas de chichis, aidée en cela par l’enthousiasme de ses créateurs qui ne se posent pas de questions et c’est tant mieux. Sans être le disque de l’année on est en présence d’une très bonne découverte venue d’un pays plus célèbre pour ses basketteurs que pour ses metalleux de tout poil, mais visiblement cela est en train de changer doucement et sûrement. Du coup cela est prometteur pour l’avenir tant les rares formations qui ont émergé de là-bas ont su être intéressantes, et CRYPTS OF DESPAIR ne déroge pas à la règle, à voir désormais si cela n’est qu’un feu de paille ou une tendance plus durable … l’avenir le dira !
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