Après deux ans d’effort et trois démos («
Abyss… » ; «
The Sick Society » ; «
Promo ‘97 ») parues entre 1995 et 1997, les Polonais de
YATTERING décrochent un contrat discographique avec
Moonlight Productions, une petite maison qui servira de tremplin au groupe. Ce dernier a déjà un bon sens de l’esthétique (l’illustration d’«
Abyss… » identique à
« Abject Offerings » ou encore le malaise que provoque celle de la promo de 1997) mais il lui manquait encore un logo marquant. C’est chose faite sur «
Human’s Pain », premier album qui reprendra six titres des débuts (« Sexual Trauma » ; « Escape from the Scheme » ; « Annihilation of Fellow Creatures » ; « Chase of Thoughts » ; « … Taken Due… » ; « Eyes Can See… ») et proposera donc cinq nouvelles compositions.
En 1998, nous étions déjà bien habitués aux débordements métalliques en tout genre, on ne peut donc pas dire que le disque chamboula quoi que ce soit. Cependant, la qualité de ce premier jet n’est pas passée inaperçue, d’autant que la formation ne s’inscrivait pas dans l’école polonaise de l’époque, lorgnant plutôt sur les monstres sacrés américains :
DEICIDE pour le côté rouleau-compresseur, un peu de
MORBID ANGEL dans la façon d’amener les solos, du
CANNIBAL CORPSE pour la technique et cette basse centrale mais sans les aspects sataniques, ésotériques ou gores. Le trio traite de problématiques sociales, quoi que l’illustration laisse à penser, avec une agressivité non feinte de chaque instant. Evidemment, même si l’ossature principale est déjà là, avec un
Zabek clairement au-dessus du lot, et que compte-tenu du résultat final nous ne pourrons pas dire que les musiciens n’en sont encore qu’à leurs balbutiements, il reste que l’identité profonde de
YATTERING n’est pas encore arrivée à maturité.
En effet, sans parler de poncifs, il me semble que les différents morceaux sont encore trop redevables à leurs influences, à quelques exceptions près cependant. Ainsi, « Lost Within », presque incongru, se révèle être une rouste quasi
grind, y compris dans le chant cette fois hurlé, qui laisse entrevoir à la fois le futur ultra brutal de «
Murder’s Concept » mais également les expérimentations à venir en seulement deux minutes. Sans parler de ces plans rythmiques à la
MESHUGGAH et d’une énergie somme toute très proche d’un
NAPALM DEATH. Oui, le mélange peut sembler bizarre, c’est pourtant bien ce que j’entends dans cette chanson pour le moins furieuse.
Il demeure qu’en dépit de toutes ces qualités, le fait d’avoir mélangé des compositions issues des démos avec des nouveautés nuit peut-être à la cohésion de l’ensemble et que les quarante-trois minutes que dure «
Human’s Pain » me paraissent parfois un peu trop longues. En effet, les variations sont encore rares et le groupe trop ancré dans un style qu’il fera par la suite exploser. Cela reste néanmoins un très bon disque de
death metal, représentatif de son époque mais qui ne laissera pas la trace de ses successeurs.
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