On ne le fait pas chez Thrashocore, par fainéantise mais aussi et surtout parce qu’aucun de nous n’a vraiment les compétences techniques pour le faire, mais si un top annuel des plus mauvaises pochettes avait pu être possible cette année, je n’aurai pas hésiter une seule seconde à y inclure celle de
Slave To The Scalpel. D’ailleurs, heureusement que 200 Stab Wounds et moi on se connait parce que sinon je ne pense pas que de mon plein gré je serais allé m’aventurer à écouter un album doté d’une illustration aussi dégueulasse. Ce n’est pas que ce corps mutilé et ses membres me donnent envie de gerber, c’est juste que c’est moche. Mais genre vraiment moche quoi... Pour autant, l’artwork de Rahma Putri Murliawanti aka Gutslaughter ne doit pas empêcher de jeter une oreille à la musique des Américains surtout si vous aimez votre Death Metal gras et bien débile...
Après une première démo des plus convaincantes parue en 2020 chez Maggot Stomp Records et bien évidemment chroniquée ici bas (
Piles Of Festering Decomposition), 200 Stab Wounds rempile en cette fin d’année avec un premier album que j’imaginais lui aussi bien voir débarquer chez Century Media ou un autre de ces gros labels (souvenez-vous Frozen Soul et Sanguisugabogg). Eh bien non, c’est une fois encore sous l’étendard du label californien qu’est paru le mois dernier
Slave To The Scalpel, premier album bien vite torché puisqu’expédié en un petit peu plus de vingt-six minutes.
Comme on pouvait naturellement s’y attendre, le groupe originaire de Cleveland à choisi d'embrayer à nouveau sur ce Death Metal bovin avec lequel il s’est fait un nom. Aussi, n’espérez pas trouver ici une quelconque once de nouveauté puisque l’on retrouve un 200 Stab Wounds tel qu’on l’avait quitté un an et demi auparavant...
Tout comme
Piles Of Festering Decomposition avant lui,
Slave To The Scalpel bénéficie d’une production particulièrement avantageuse (et même encore plus qu’autrefois) qui va très justement mettre en exergue certaines des caractéristiques du Death Metal des Américains à commencer par cette impression de se ramasser un parpaing en pleine tronche à chaque riff et autres coups de boutoir. Puissante et compacte sans trop en faire, elle apporte cette densité aux compositions de 200 Stab Wounds sans pour autant oublier de rester naturelle. Il n’y a qu’à prêter attention à cette batterie et notamment à cette délicieuse caisse claire pour s’en convaincre. Cette dernière claque juste comme il faut sans jamais tomber dans le genre d’anomalie toujours inexpliquée qu’est celle Lars Ulrich sur
St Anger...
Outre cette production en béton-armé qui va littéralement nous écraser la tronche dès les premiers accords de "Skin Milk", on va surtout retrouver ce Death Metal non pas primitif (quoi que) mais en tout cas bien débile, en grande partie grâce à ce groove lourdingue toujours aussi redoutable et irrésistible sur lequel va reposer l’essentiel de ces neuf nouvelles compositions. De "Skin Milk" à 0:24 et 1:49 à "Tow Rope Around The Throat" et ses premières secondes ultra pesantes et pourtant bien catchy en passant par "Phallic Filth" à 2:32, l’entame de "Slave To The Scalpel", "Paths To Carnage" à 1:24 et 1:51 ou "Expirated Spatter" à 1:15, difficile de rester de marbre face à de telles séquences certes particulièrement bas du front et dénuées de toute finesse mais également extrêmement réjouissantes. Une formule qui bien évidemment ne respire pas la grande intelligence mais qui à l’inverse possède certaines vertus pour le moins libératrices qui probablement ne manqueront pas de convaincre.
Outre ce groove qui semble dosé plus ou moins à l’identique de
Piles Of Festering Decomposition, on remarque que les Américains ont cette fois-ci choisi de corser un peu plus le ton et de profiter de ces quelques accélérations déjà présentes précédemment pour cette fois-ci marquer le coup un peu plus violemment. Si quelques semi-blasts et autre tchoukta-tchouka sont encore de la partie ("Skin Milk" à 1:30, "Stifling Stew" à 0:19, "Phallic Filth" à 1:43...), on note également l’arrivée de quelques blasts plus soutenus qu’auparavant ("Skin Milk" à 1:08, "Tow Rope Around The Throat" à 1:16, "Stifling Stew" à 1:18, "Itty Bitty Pieces" à 1:41, "Paths To Carnage" à 1:36). Des séquences souvent très courtes, entrecoupées parfois d’une dose de ce fameux groove mais qui vont néanmoins amener davantage de relief et de dynamique au Death Metal de 200 Stab Wounds.
Une fois que l’on a abordé la production, le groove et ces quelques blasts un poil plus viriles que reste-t-il exactement à évoquer ? Ces riffs ultra simples et bien "chuggy" qui à défaut d’originalité font plus que leur office d’un seul point de vu rythmique ? Certes, question mémorabilité 200 Stab Wounds n’est pas le groupe possédant les riff les plus marquants de l’histoire du Death Metal mais au moins ces derniers, toujours très immédiats, donnent envie de remuer et même de tout défoncer autour de soi. Ce growl hargneux de pittbull mal léché ? En effet, Steve Buhl le bien nommé offre ici une prestation des plus honnêtes quelque part entre Death Metal (un growl assez gras et ultra saturé) et Hardcore (certains placements dont le flow semble évident)... Et bien c’est à peu près tout et je peux donc passer sereinement à ma conclusion.
Attendu des quelques demeurés comme moi qui avaient pris un certain plaisir à l’écoute du maigrelet
Piles Of Festering Decomposition et de ses sept minutes des plus sympathiques,
Slave To The Scalpel ne déçoit ni ne surprend. On y retrouve ce groupe adepte de ce Death Metal tout en nerfs et en groove. Un Death Metal urbain et cradingue qui ne fait ni dans la finesse ni dans démonstration mais qui vous attrape d’emblée par le colbac, vous fait danser avant de vous écraser la tête contre le bitume. Si rien n’a fondamentalement changé chez le groupe de Cleveland on appréciera que 200 Stab Wounds ait néanmoins choisi d’amener un peu de brutalité à son Death Metal lourdingue et groovy par le biais de courtes séquences un poil plus explosives. Ce n’est pas grand chose mais couplé à cette production sacrément costaude, on tient avec
Slave To The Scalpel un album peut-être pas des plus mémorables (en tout cas à l’heure des bilans de fin d’année) mais néanmoins sacrément efficace dans son genre et surtout sur lequel l’envie de revenir reste des plus vivaces.
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