Rude - Soul Recall
Chronique
Rude Soul Recall
Ruuuuuude booooooy! Oups pardon, rien à voir, juste un vieux relent de jeunesse. Surtout que ce n'est pas du tout pour ça que j'ai été attiré par Rude de prime abord. Non, zieutez plutôt à droite. Oui là, la belle image. Voilà pourquoi je me suis penché sur les Américains que je ne connaissais ni d'Yves ni d'Adam comme dirait un talentueux défenseur brésilien chauve (bye Alex d'ailleurs, merci pour tout!). Quelle pochette splendide du légendaire Dan Seagrave! Sans elle, je n'aurais sans doute pas pris le temps de découvrir ce quatuor californien, anciennement baptisé Forsaker. Et c'eût été bien dommage.
Non pas que la musique de Rude montre quelconque signe de révolution ou de génie incroyable mais ce Soul Recall, premier full-length de la formation sorti le mois dernier sur F.D.A. Rekotz, n'en demeure pas moins un album de death metal fort appréciable pour les gens qui, comme moi, n'en ont jamais assez de dénicher des combos underground de talent. Ce qui est exactement le credo du sympathique label allemand. Rude s'inscrit ainsi dans la droite ligne de son catalogue et les habitués ne seront surpris ni par la qualité ni par le style. Et encore moins par l'absence d'originalité. Vous l'avez compris, vous allez encore bouffer du death old-school! Cela dit, Rude ne joue pas le genre de retro death le plus trendy. C'est aussi ce qui m'a plu chez le combo d'outre-Atlantique. On peut en effet voir sa musique comme un mélange de Morbid Angel (ok, plutôt commun) et de Pestilence (déjà moins), porté par un growl arraché qu'on croirait sorti tout droit de la gorge râpeuse de Martin van Drunen. Difficile pour moi de résister à l'une de mes voix préférées du DM, même si le côté copie carbone s'avère abusif. L'autre avantage, c'est que derrière, ça suit grave aussi! Le death metal de Rude suinte bon la fin des années 80 et le début des années 1990 quand le style raflait tous les suffrages. Des morceaux simples mais bien composés, des riffs percutants inspirés, du tremolo, du groove, de grosses infuences thrash, une ambiance assez sombre, des solos chaotico-mélodiques savoureux, une basse qui ne se cache pas, une production naturelle claire et puissante, voilà ce que nous propose Rude. Rien d'original comme on l'a dit mais c'est rudement (haha!) bien foutu. Le batteur met même à rude (re-haha) épreuve ses fûts sur quelques blasts pour me faire plaisir! Et surtout beaucoup de tchouka-tchouka thrash entraînant et de mid-tempos groovy et dark à la Morbid Angel. Tout va bien, quoi!
Enfin presque! Au-delà d'une absence de personnalité évidente mais peu dommageable en ce qui me concerne, la musique de Rude manque aussi de variation. Ce sont en effet toujours les mêmes types de riffs, de rythmiques qui reviennent. En conséquence, les morceaux ont une fâcheuse tendance à se ressembler. Soul Recall affichant pas loin de trois quarts d'heure au compteur, une certaine lassitude peut poindre en cours de route, en particulier sur la deuxième moitié. Heureusement, le combo californien a tout de même placé en sixième position un "Conjuring Of Fates" plus long, varié et atmosphérique s'ouvrant (et se clôturant) sur des arpèges enchaînés par un très bon riff doom dissonant, mettant ainsi pour la première fois en avant une rythmique plus lente que les skunks, blasts et mid-tempos habituels. Il y avait déjà eu un essai concluant sur l'intro de "Memorial" mais trop bref même si quelques ralentissements auront lieu par la suite, notamment vers 3'45 sur lequel un solo posé et plein de feeling viendra s'inviter. La musique reprendra son cours habituel sur "Conjuring Of Fates" aussi mais qu'à partir de la troisième minute sur une seconde partie plus classique, avec toutefois plus de lourdeur sur certains riffs (avec la voix van Drunienne par-dessus, ça marche toujours!).
Résultat des courses, ce Soul Recall s'avère une bonne surprise en ce qui me concerne. Les amateurs occasionnels de death passeront volontiers leur chemin pour un album sans importance mais les fans insatiables et nostalgiques trouveront de quoi passer un moment très agréable dans ce death old-school thrashy efficace dont l'artwork magique signé Seagrave vaut à lui seul l'achat en LP. Entre Morbid Angel et le old-Pestilence, Rude n'invente rien mais fait les choses suffisamment bien pour mériter le coup d'oreille. Une nouvelle bonne pioche signée F.D.A. Rekotz!
| Keyser 15 Juin 2014 - 1480 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo