Ageless Oblivion - Temples Of Transcendent Evolution
Chronique
Ageless Oblivion Temples Of Transcendent Evolution
Premier groupe chroniqué pour le jeune label anglais Siege Of Amida Records (distribué en Europe par Candlelight Records) sur votre webzine préféré. Un odieux label souvent réputé pour sa masse « deathcore hype à mèche » à se défenestrer (une immondice à refiler à votre belle maman). Sauf que désormais, S.O.A.R commence enfin à embellir son catalogue en proposant des groupes death bien moins opportunistes et attardés. Ici il s'agit des Anglais d'Ageless Oblivion, bande dont leur fiche promo associe les ténors Morbid Angel, Cult Of Luna ou encore Akercocke (rien que ça !). Un mélange peu commun qui attise la curiosité, surtout lorsque l'on apprend en plus qu'Ageless Oblivion jouera son premier concert (le Sonic Obliteration de mars) au côté de Fleshgod Apocalypse et que le producteur de leur premier opus (Temples Of Transcendent Evolution) se nomme Chris Fielding (Napalm Death, Electric Wizard, Primordial). Cela sans compter le mastering de Tim Turan (Opeth, Emperor, Dimmu Borgir). Assez aguicheur donc.
Les premiers titres de Temples Of Transcendent Evolution ne laisseront pas vraiment entrevoir quelconque subtilité progressives ou post « machin chose », mais plutôt un death metal moderne mariant références US (la scène de Tampa) et européennes, plus particulièrement la Pologne (Behemoth et Decapitated en tête, de rien pour le jeu de mots). Une description qui colle trait pour trait avec les jeunots Suédois d'As You Drown (dont je vous invite à lire ma chronique). Blasts, riffs triple couche aux réminiscences thrash et hurlements modulés dans un tempo sans temps mort pour réveiller nos acouphènes. Pas très original certes et une technicité loin derrière toute la concurrence (plus sportive qu'autre chose pour certaines), mais des compositions extrêmement bien ficelées et méchamment redoutables dans un climat apocalyptique. Simple et efficace point final. Les morceaux sont en effet excessivement fluides et la galette s'enfilera sans aucun effort à faire. Un slogan toujours fort appréciable : « range donc tes neurones et prend plaisir ».
En fait Temples Of Transcendent Evolution est divisé en deux parties, ce n'est qu'à partir du cinquième titre « Drone Of The Nychomist » que l'on pourra véritablement distinguer une lueur autre que death. Ce côté expérimental matraqué par leur label et le groupe se voudra ceci dit très timide. Mais les rares fois où il sera percevable, la recette fera l'effet escompté. Un contraste des plus poignants qui annonce une suite prometteuse. « Unhallowed Domain » et son break crucificateur (j'en ai encore la chaire de poule), l'interlude mélancolique « Mycora » ou les 14 minutes bluffantes de « Temples » donnent une bouffée d'air à un genre de plus en plus générique et aseptisé. Dommage qu'Ageless Oblivion n'ait pas plus développé cet aspect car le reste paraît trop "commun". L'album se termine ainsi abruptement et laissera clairement l'auditeur sur sa faim. Si le groupe arrive à réellement associer son death metal à ses expérimentations mais aussi à peaufiner ses compositions, le prochain brûlot risque de faire très mal.
Une bien belle surprise que ce premier album d'Ageless Oblivion (les chroniques jonchant la toile iront dans mon sens). Violent, ambiancé, accrocheur et solide, une maîtrise agaçante pour des débuts et un style qui n'attend qu'à être affûté et plus personnel. On ne peut qu'encourager ces jeunes Anglais pour leur future discographie. Le groupe ne devrait d'ailleurs pas patienter bien longtemps avant de se faire racoler par des labels plus imposants. C'est tout le mal qu'on leur souhaite.
| Mitch 2 Février 2011 - 2238 lectures |
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