Sortie il y a déjà un petit peu plus de trois ans,
After Winter Comes War avait fait grand bruit à l’époque parmi les amateurs de Death Metal primitif à la sauce Morbid Angel (celui des débuts), Necrovore, Possessed, Sadistic Intent et compagnie... Quatre titres particulièrement efficaces qui à défaut de réinventer la roue avaient naturellement permis de mettre la lumière sur ces "nouveaux-venus" en provenance d’Oslo, Norvège.
Trois ans plus tard, Abhorration vient se rappeler à nos bons souvenirs avec la sortie en septembre dernier de
Demonolatry, un premier album paru une fois de plus sur le label irlandais Invictus Productions et marqué par l’arrivée officielle dans les rangs de la formation de leur compatriote Arild Myren Torp en tant que guitariste lead. Une embauche pour le moins prometteuse puisque pour rappel le Norvégien qui le temps d’un titre ("Desecrate The Exploits Of God") était déjà venu gratter pour Abhorration, officie également depuis déjà plusieurs années au sein de Nekromantheon et Obliteration.
Pour ce retour aux affaires, les Norvégiens ont eu la bonne idée de s’offrir une illustration digne de ce nom. C’est leur copain Rolf Kristian Valbo (Aura Noir, Condor, Execration, Inculter, Nekromantheon, Obliteration, Sepulcher...), déjà responsable du chouette logo qui orne leur première démo, qui pour l’occasion s’y est collé afin d’offrir à Abhorration une illustration en noir et blanc sobre, efficace et parfaitement raccord avec le titre de ce premier album. Un disque composé de six nouveaux morceaux pour une durée de près de trente-sept minutes sur lequel le groupe va évidemment renouer avec ce Death Metal diabolique, intense et un brin chaotique dont il nous régale depuis maintenant quatre ans.
En effet, si vous avez un jour déjà posé vos oreilles sur la musique des Norvégiens, vous ne serez clairement pas dépaysés à l’écoute de
Demonolatry qui, sans surprise et à une ou deux petites choses près, s’inscrit en effet dans la continuité d’
After Winter Comes War. S’il s’agit là de votre première rencontre avec Abhorration mais que les quelques groupes évoqués plus haut figurent cependant dans votre panthéon personnel du Death Metal, vous ne serez là non plus probablement pas surpris par ce qui vous attend à l’écoute de cette grosse demi-heure particulièrement agressive et rétrograde.
Enregistré et mixé par les membres du groupe puis passé à nouveau entre les mains de l’Italien Marco Salluzzo pour le mastering (Bedsore, Demonomancy, Grave Infestation, Malokarpatan, Reveserd, Ultra Silvam, Vircolac...), ce premier album bénéficie pour commencer d’une production volontairement moins abrasive et bancale qu’à l’époque d’
After Winter Comes War. Certes, celle-ci reste attachée à une vision archaïque du Death Metal mais les Norvégiens ont tout de même souhaité gagner en précision afin d’accroitre le degré d’efficacité de leurs compositions. Outre cette production effectivement plus aboutie,
Demonolatry se distingue également de cette première démo par la présence en plus grand nombre de solos aussi foutraques et chaotiques que le seul dispensé à l’époque sur "Desecrate The Exploits Of God". L’arrivée d’Arild Myren Torp dans les rangs de la formation n’y est évidemment pas étrangère puisque c’est pour cette exacte raison qu’il avait été sollicité par le trio il y a trois ans. Jugées à raison sympathiques mais néanmoins dispensables par Keyser lors de sa chronique d’
After Winter Comes War, ses interventions aujourd’hui plus nombreuses participent cependant à renforcer l’intensité de ces six nouvelles compositions tout en insufflant désormais un soupçon supplémentaire de mélodie (seulement lorsque les Norvégiens lèvent le pied comme c’est le cas par exemple sur "Ai Apaec" à 2:58 le temps d’une séquence qui pue le Morbid Angel de
Altars Of Madness ou sur "Spawn Of An Abhorrent Entity" à compter de 1:28).
Au-delà de ces quelques "nouveautés",
Demonolatry se contente naturellement de renouer avec ce Death Metal furibard à travers lequel les membres d’Abhorration ont choisi de s’exprimer ici. Aussi ma description de ce qui vous attend à l’écoute de ces trente-six minutes sera à peu de chose près identique à celle dressée par mon collègue à l’époque à savoir une succession de trémolos sombres et vicieux empruntant l’essentiel de leur ADN aux scènes américaines et sud-américaines, de nombreuses accélérations menées évidemment le couteau entre les temps et distillant ainsi un degré d’intensité particulièrement élevé (l’entame tonitruante d’un titre comme "Chamber Of Agilarept" n’aurait clairement pas fait tâche sur un album de Revenge), un héritage Thrash encore particulièrement probant et une approche globalement chaotique même si le groupe ne donne jamais le sentiment de marcher à côté de ses pompes ou de ne pas maitriser pleinement son sujet, un growl plus arraché que profond et enfin des ambiances toujours aussi abrasives et infernales. Bref, rien de bien nouveau pour qui traîne ses guêtres dans le milieu depuis déjà quelques années mais là n’est pas la question puisque ce que l’on retiendra surtout c’est l’explosivité et l’abrasivité de chacune de ces six compositions aussi redoutables qu’efficaces.
Une fois de plus, difficile de ne pas se montrer enthousiaste à l’égard d’Abhorration et de son Death Metal primitif particulièrement jouissif. Cerise sur le gâteau, le groupe a su améliorer légèrement sa copie pour une expérience encore un petit peu plus significative. Si le soin relatif apporté à la production de
Demonolatry est définitivement un atout, ce sont surtout ces solos et autres leads dispensés un peu partout qui changent quelque peu la donne en apportant un peu plus de profondeur à chacune de ces six nouvelles compositions. Des titres oscillants une fois de plus entre cinq et sept minutes et qui témoignent une fois de plus de cette capacité qu’ont les Norvégiens à jouer des poings tout en sachant amener ce qu’il faut de nuances et de relief à leurs compositions afin de braver une certaine forme de répétition pouvant leur être préjudiciable. Quoi qu’il en soit vous l’aurez compris, si le Death Metal primitif et infernal des débuts du genre est votre came,
Demonolatry mérite définitivement que vous y jetiez une oreille attentive.
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