Desecration - Cemetery Sickness
Chronique
Desecration Cemetery Sickness
Desecration, c'est une de ces rencontres fortuites de festival dont on se souvient longtemps. C'était en Allemagne en 2008 au Death Feast Open Air. Je n'avais jamais entendu parler du groupe et avais pris une claque comme rarement. Depuis, j'ai récupéré quelques anciens albums et suis l'actualité des Gallois qui n'avaient pas donné de véritable signe de vie depuis 2008 et un sympathique Forensix. Si ma découverte de Desecration reste récente, sa formation, elle, ne l'est pas puisqu'il faut remonter à 1992 pour assister à la naissance de ce combo toujours resté fidèle à l'underground. Ce Cemetery Sickness est ainsi le huitième album du trio britannique, dont deux tiers d'Extreme Noise Terror.
Desecration n'a jamais été le meilleur groupe du monde mais il a toujours fait les choses avec passion et conviction. Sans rester dans l'histoire du death metal, ses albums font passer un bon moment. Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle. Les fans ne devraient donc pas se sentir dépaysés. Surtout que Cemetery Sickness reste dans la continuité de Forensix. Desecration y a juste ajouté une dose supplémentaire de grind. Le grind a toujours été présent dans la musique des Britanniques mais c'est sur ce Cemetery Sickness qu'il prend le plus de place, faisant de ce nouveau brûlot le plus brutal et le plus direct de leur discographie. Les morceaux y sont courts, les structures élémentaires et les riffs simples dans l'objectif de se montrer le plus efficace possible. Pari réussi à grands coups de blast-beats dévastateurs et de groove irrésistible. Desecration n'invente rien, c'est même très bas du front, mais putain que ça défoule! On remerciera Ollie Jones (pour l'anecdote, un vrai entrepreneur de pompes funèbres!) pour ses riffs soit méchants comme une teigne sur les nombreux blasts soit accrocheurs et headbangants (plein de motifs pour faire l'hélico!) lors des passages moins rentre-dedans. Et aussi bien sûr ce cher Michael Hourihan (qui a pris du galon entre-temps en rejoignant les thrashers cultes d'Onslaught) qui blaste comme un forcené pour notre plus grand plaisir. Le son de Cemetery Sickness, puissant et naturel, retranscrit en plus parfaitement l'impact attendu par ce type de musique, entre death old-school poilu et grind énervé sur fond de second degré gore. Les meilleurs moments? L'ultra efficace "Cemetery Sickness" qui ouvre le disque et donne le ton, "I, Cadaver" et sa première partie qui nous met à la place d'un cadavre pas si mort prêt à se faire charcuter avant d'envoyer jouissivement la sauce, "Cunt Full Of Maggots" qui nous rappellera au bon souvenir d'un vieux tube de Cannibal Corpse et dont on chantera vite le refrain à tue-tête ou encore "Grave Secrets" pour un tomber de rideau mortuaire qui s'amusera une dernière fois à jouer au calme avant la tempête.
Le revers de la médaille c'est que, si efficace que soit ce Cemetery Sickness, son intérêt et son effet restent assez limités. Ça blaste, ça crie, ça groove et sur le coup on est tout content. Une fois terminé par contre, il n'en reste pas grand chose. Certaines séquences sonnent même trop simplistes, d'autres banals et sans grand intérêt. Je voudrais aussi pointer du doigt ce chant criard insupportable sur "Cabletie Castrator" (guest féminin?) qui pourrait presque sortir d'un album d'adocore. Heureusement qu'il ne fait qu'une brève apparition! Les shrieks habituels du chanteur ne sont cela dit pas des plus joyeux non plus, ses growls étant de loin son point fort. Et dans l'ensemble, on ne peux pas dire que l'opus fasse preuve d'une grande variété. En clair, c'est assez redondant avec toujours les mêmes types de structures et de riffs. Je vous l'ai dit, Desecration n'est pas le meilleur groupe du monde. Mais il fait passer un bon moment. Un très bon même ici, pour peu qu'on n'y regarde pas de trop prêt. La demi-heure de Cemetery Sickness s'avère ainsi fort agréable, même après l'avoir écouté plus d'une quinzaine de fois depuis deux mois. Voilà typiquement le genre d'albums qui fait du bien par où il passe sans aller plus loin que le bon gros défouloir. Ce qui est déjà pas mal, non?
| Keyser 17 Août 2014 - 818 lectures |
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