Nominon - Diabolical Bloodshed
Chronique
Nominon Diabolical Bloodshed
Connu pour ses innombrables EP's et Splits (6 au compteur) rendant hommage au « vrai » death metal suédois mais aussi pour avoir été le premier véritable groupe d'Emil Dragutinovic (avant de se faire connaître chez The Legion et Marduk), Nominon fait partie de ces noms à l'étiquette injuste de « seconde zone ». Pourtant leur discographie n'a rien à envier à toutes ces bandes surfant sur la mode du « revival death » et avec une date de formation en 1993 par la tête pensante Juha Sulasalmi, autant dire que les Scandinaves ont un peu de bouteille. Ainsi après avoir enchaîné les démos et une première partie pour Dismember et Dissection, ce n'est qu'en 1997 que Nominon signera sur le label brésilien X-Treme Records pour sortir son premier album Diabolical Bloodshed (réédité en 2008 par Deathgasm). Quitte à rendre hommage aux ténors du genre, autant se rendre à la source de leur son, le mythique Sunlight Studio.
Ne vous fiez pas à l'artwork très « brutal death » du fameux Joe Petagno (monsieur Motörhead). Diabolical Bloodshed est un concentré de ce qui se faisait de mieux dans le death old school suédois. Il est vrai qu'à première approche, la musique de Nominon ressemble à s'y méprendre au death metal primaire et violent d'un Grave. Prenez donc garde aux cervicales : le son est similaire et reboosté (merci Tomas Skogsberg), les riffs de guitares ont l'allure d'une descente de bulldozers, le chant de Niklas Holstensson (futur Thy Primordial) a des accents d'un Sandström et le jeu sous acides aux méchants blasts d'Emil (on en redemande !) ne feraient que confirmer la chose. Mais au-delà de ces enchaînements à la fois jouissivement bestiaux et groovy, se cachent nombreuses subtilités qui placent inéluctablement Nominon au-dessus du lot. Le père Juha a été bercé par ce death metal suédois des années 90 et connait parfaitement son sujet, qu'il soit brutal (Grave, Carbonized), teinté black metal (Necrophobic) mais aussi mélodique (Dismember, Desultory) ou carrément technique/progressif (Crypt Of Kerberos, Afflicted).
De ce fait vous serez surpris d'y entendre moult leads black/death et soli accrocheurs (« Sodom's Fall », « Servants Of The Moonlight », « Son Of The Dragon ») tendant parfois même dangereusement vers le death mélodique (« No Holy Ghost Shall Rise » est assez étonnant mais reste sublime), une atmosphère bien « evil » (« Cemetery Of Life ») ou des expérimentations en tout genre (l'oriental « The Sufferer ») par un nombre de breaks divers et variés impressionnant. Et que dire des hurlements exceptionnels de Niklas (seul album du gus), certainement l'un des meilleurs dans le style (puissant et endurant), n'hésitant pas à moduler vers le criard ou le guttural (voire carrément des grognements inhumains). Ce pot-pourri pourrait effrayer mais il ne surcharge en rien les compositions de Diabolical Bloodshed, au contraire ces dernières paraissent bien plus aérées et se dévoilent à chaque nouvelle écoute. Des défauts ? Assurément sa durée ! 2 ou 3 titres en plus auraient certainement crucifié sur place l'auditeur.
Méconnu pour la plupart des adeptes de « true swedish death », ce premier album Diabolical Bloodshed reste assez unique dans la discographie du groupe, la suite étant nettement moins raffinée. Nominon arrive ici à offrir une vitrine parfaite pour ceux en soif de découvrir les pierres angulaires du genre mais à la sauce de Nominon, c'est-à-dire un melting pot d'influences brillamment exécuté et à l'efficacité redoutable ! Une petite bombe du style chaudement recommandée par votre honorable chroniqueur !
| Mitch 14 Mai 2010 - 2249 lectures |
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