Cela fait évidemment bien longtemps que les vertus du "live" ne sont plus à démontrer. Parmi la longue liste des bénéfices et autres avantages à voir un groupe exécuter sur les planches ses propres compositions, j’en retiendrai un qui dans le cadre de cette chronique en attente depuis des lustres prend tout son sens : celui de remettre à certains spectateurs (moi) les pendules à l’heure et de leur rappeler quelques obligations contractuelles qu’ils se sont eux-mêmes fixés (à savoir la rédaction de ces quelques lignes et de toutes celles qui vont suivre).
Formé en 2015 à Los Angeles par des musiciens aux horizons pour le moins variés allant du Death Metal au Punk en passant par le Hardcore et les musiques électroniques, Kommand est un groupe encore aujourd’hui relativement discret dans lequel on va notamment retrouver Sam Shriver de Mortal Wound (dont on a déjà parlé ici même) et Sam Bosson de Warfare (groupe de Hardcore signé sur Triple B Records) que certains on peut-être déjà vu et entendu à l’époque où celui-ci était encore membre de Trash Talk et de Power Trip (live). Fonctionnant sous la forme d’un quintette depuis 2017 et l’arrivée des frères Shriver, le groupe a sorti deux démos entre 2016 et 2018 (compilées depuis sous la forme d’un LP sobrement intitulé
The Demos) ainsi que ce premier (mini) album baptisé
Terrorscape paru quant à lui en juillet 2020 sous la bannière du label californien Maggot Stomp Records.
Alors oui, on parlera plutôt de mini-album dans le cas présent puisque du haut de ses six compositions,
Terrorscape affiche une durée de seulement vingt-trois minutes et quelques secondes. Ce n’est donc pas avec cela que nous allons nous étrangler même si ces quelques titres s’avèrent largement suffisant pour se faire une idée de quoi il retourne dans la mesure où, comme souvent, Kommand ne s’est pas fixé pour mission de révolutionner quoi que ce soit avec sa formule.
Pour autant, bien qu’en effet celle-ci n’invente rien, on va vite se rendre compte qu’elle incorpore sous un même tronc commun des éléments relativement différents inhérents aux parcours disparates de certains de ses membres. Alors non, pas de trace de musique électronique chez Kommand mais une fibre Punk / Hardcore évidente qui va insuffler au Death Metal des Californiens une énergie et un groove particulièrement imparables. D’ailleurs les lecteurs de Metal Archives ne s’y sont pas trompés, associant à vingt et une reprises le nom des Anglais de Bolt Thrower à la musique des Américains dans l’onglet "Similar Artists". Eh oui, le groupe de Coventry semble être l’une des principales sources d’inspiration de Kommand et vous imaginez bien que cela n’est pas pour me déplaire, bien au contraire.
Aussi, loin de briller par l’explosivité et l’intensité de ses passages les plus soutenus (tchouka-tchouka et autres blasts relativement tranquilles), la formation originaire de Los Angeles va plutôt miser sur le fameux côté "char d’assaut" qualifiant unanimement le Death Metal des Anglais avec notamment tout un tas de riffs, leads et autres séquences mid-tempo faisant largement référence au groove dominateur et belliqueux de Bolt Thrower auxquels le groupe va également infuser une sensibilité Hardcore évidente (flagrant sur des titres comme "Gulag Orphanage" ou "Siege" par exemple). Des moments particulièrement bien troussés qui donnent évidemment envie de jouer des coudes et de rouler des mécaniques en prenant un air faussement menaçant. De "Gulag Orphanage" à "Archibloodago" en passant par "Siege" ou "Radiation", on se laisse rapidement prendre au jeu d’une recette qui encore une fois n’a rien d’originale ni d’impressionnant mais dont l’efficacité, à l’instar d’un Necrot ou d’un Vastum avec lesquels Kommand fricote d’ailleurs allègrement, s’avère instantanée.
Pour contraster avec ces nombreux passages mid-tempo et ainsi amener un peu de relief à l’ensemble, les Californiens ne vont pas hésiter à accélérer sensiblement la cadence à l’aide de séquences soutenues et nombreuses mais dans l’ensemble relativement brèves. De "Gulag Orphanage" à 0:53, 1:47 et 3:07 aux premières secondes de "Archibloodago" en passant par "Siege" à 0:33 et 1:30, "Radiation" à 0:27, 1:05 ou 2:03, "3rd Grade Interrogation" à 0:40 ou bien encore l’entame de "Death Ships", les secousses et autres coups de boutoirs ne sont pas rares et viennent effectivement dynamiser l’ensemble comme il se doit. On notera également une prédisposition aux solos comme l’atteste ici leur omniprésence : "Gulag Orphanage" à 3:07, "Archibloodago" à 1:51, "Siege" à 2:08, "Radiation" à 2:41, "3rd Grade Interrogation" à 0:12 et "Death Ships" à 1:41. Ces derniers, sans particulièrement briller par leur complexité, renforcent néanmoins l’aspect mélodique des compositions de Kommand et de son riffing conquérant et victorieux.
Si à ce stade de cette chronique il vous fallait encore une preuve que le Death Metal de Kommand mérite que vous y prêtiez attention, sachez que le groupe vient tout juste de signer sur 20 Buck Spin pour la sortie de son prochain album annoncé pour 2023. Un signe qui normalement ne trompe pas et devrait mettre la puce à l’oreille aux plus futés d’entre vous. Quoi qu’il en soit et en attendant de pouvoir s’enfiler ce nouveau méfait que j’attends avec impatience,
Terrorscape fera office de parfaite introduction à la musique des Californiens qui effectivement ne réinvente rien mais qui à l’inverse n’a aucun mal à convaincre et à séduire. This time it’s war !
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