Avant la sortie de leur premier album en juillet 2020, les Californiens de Kommand avaient déjà dans leur besace deux démos parues en 2017 (bien qu’intitulée
Demo 2016) et 2018 qu’ils proposaient à l’époque au seul format cassette. Plutôt que de les laisser à la discrétion de ceux ayant eu suffisamment de flair au moment des faits pour se les procurer, le groupe originaire de Los Angeles a eu la bonne idée de les compiler sur un seul et même LP avec l’aide du label Maggot Stomp. Sortie un petit peu plus d’un an avant la parution de
Terrorscape, celle-ci ne compte que six titres (trois pour chaque démo) pour une durée toujours aussi contenue puisque n’excédant pas les vingt minutes.
S’il ne s’agit que d’un simple 12", on saura néanmoins apprécier cette version "clear smoke" du plus bel effet qui d’ailleurs se marie plutôt bien à cet artwork épuré et en tout cas suffisamment évocateur pour que quiconque sache où il met les pieds. En effet, si ces titres sont parus plusieurs mois avant ceux qui composent
Terrorscape, on ne peut pas dire que la formule du groupe ait beaucoup évoluée depuis le début de sa carrière en 2015...
Présentée de manière chronologique, cette compilation s’ouvre sur les trois titres de la première démo du groupe. De la production à la composition en passant par l’exécution, tout semble déjà particulièrement en place dans le camps des Californiens bien qu’ils s’agissent pourtant de ses premiers balbutiements et que sa formule sera amenée à légèrement évoluer avec le temps (dans la forme plus que dans le fond). Un poil plus brut et doté d’un esprit peut-être un peu plus Hardcore (production moins lourde, growl moins profond...), le Death Metal de Kommand fait pourtant déjà montre des mêmes atouts à commencer par un groove belliqueux et conquérant particulièrement délicieux. En effet, que ce soit dès les premières notes de "Warfare" à "Blood Will Flow" à 0:50 en passant par "Spreading The Disease" à 2:35 on peut effectivement sentir le poids de Bolt Thrower sur la musique des Américains. Certes, le spectre des Anglais peut sembler ici plus diffus mais l’oreille habituée au char d’assaut « made in Coventry » y trouvera vite quelques parallèles bien sentis. De la même manière, Kommand n’était déjà pas avare en coups de semonce puisque les accélérations et autres démonstrations de force ne sont pas rares tout au long de ces dix minutes ("Warfare" à 0:21 ou 0:50, les premiers instants de "Blood Will Flow" et plus loins à partir de 2:09, "Spreading The Disease" à 0:09 ainsi qu’à 1:43...). Bref, une première démo aussi courte que concluante qui pour ceux qui l’ont découvert à sa sortie a du leur donner l’eau à la bouche.
Un an plus tard, Kommand rempile pour une seconde démo toujours aussi modeste (trois titres, onze minutes) intitulée simplement
Demo 2018. Bien qu’elle s’inscrive dans la continuité de la précédente démonstration dont je viens de vous parler lors du paragraphe précédent, celle-ci va néanmoins offrir quelques petites évolutions. D’abord dans la production, plus épaisse et abrasive qui donne au Death Metal des Californiens davantage de puissance et de coffre et qui probablement colle davantage aux ambitions du groupe. Ensuite dans le dosage de sa formule avec notamment un chant plus profond qui là encore sied bien à ce genre de Death Metal conquérant. En effet, en prenant le partie d’une voix plus gutturale, Jesse Sanes va nourrir des atmosphères plus sombres et plus menaçantes sans pour autant que le groupe perde de cette fibre Hardcore (aussi ténue soit-elle) qui fait une partie de son identité. Enfin dans son attitude assurément plus agressive que jamais. Un côté bad-boy particulièrement bagarreur qui laisse transparaitre une fois de plus cet ADN Hardcore déjà présent auparavant mais aujourd’hui mieux distillé.
Pour le reste, on retrouve sans surprise ce Death Metal à la sauce rouleau-compresseur. Une musique guerrière qui a choisi de ne pas miser seulement sur la brutalité de son propos mais plutôt sur un habile mélange d’agressions ("Starvation" de 0:34 à 1:31, "Shellshock" de 0:18 à 0:57 puis de 1:23 à 1:49, "Wasteland" de 1:23 à 1:36 puis de 2:47 à 3:15) et de séquences au groove encore plus redoutables qu’auparavant (les premières secondes de "Starvation", "Shellshock" à 0:57 et 1:49, "Wasteland" à 1:09, 1:37 et 3:28)… Bref, une formule légèrement revue et corrigée pour un rendu encore meilleur et un poil plus convainquant laissant dès lors entrevoir les prémices de ce que le groupe nous offrira un petit peu plus tard avec l’excellent
Terrorscape.
Vous l’aurez compris, si vous êtes du genre à aimer votre Death Metal avec une pointe de Bolt Thrower dedans, un soupçon modéré de brutalité et un côté plus urbain que la moyenne, la formule proposée par Kommand ne devrait pas être sans vous plaire. Comme d’habitude, les Californiens n’inventent rien mais l’efficacité et l’immédiateté de leurs compositions (particulièrement taillées pour l’exercice live) suffisent à adhérer à leur cause. Alors oui, le tout est une fois encore un petit peu court mais le groupe fera son retour l’année prochaine chez 20 Buck Spin. Aussi, encore quelques mois à patienter avec ces quelques titres (et ceux de
Terrorscape) en guise de consolation. La suite, vite !
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