Darkened - Defilers Of The Light
Chronique
Darkened Defilers Of The Light
Depuis ses débuts en 2018 le combo nous a toujours habitué à publier une sortie par an où à chaque fois un Ep se retrouvait suivi par un album... et cette année encore cette ligne directrice est de rigueur, en effet ce troisième opus intervient après les deux titres de
« Lord Of Sickness And Bile » qui voyaient néanmoins poindre un léger essoufflement du côté de l’inspiration. Il est en effet difficile de maintenir une certaine qualité quand on est aussi productif, et du coup on se rend compte trop tard qu’on est en train de confondre vitesse et précipitation... ce qui a fini par pendre au nez de l’entité. Sans changer son fusil d’épaule celle-ci va cependant revenir en forme avec ce nouveau volet... qui tout en restant dans la lignée de ces prédécesseurs va offrir exactement ce qu’on attend d’elle, à savoir un Death Metal simple et éthéré aux accents mélodiques de plus en plus affirmés... qui permettent ainsi de trancher avec la noirceur ambiante, mais où la brutalité et l’explosivité ne sont heureusement pas absents des débats.
D’ailleurs une fois la courte introduction acoustique terminée les choses vont démarrer de façon enlevée avec le rutilant « Defilers Of The Light » où la vitesse va être prédominante, afin d’offrir un rendu super dynamique propice au headbanging... et seulement interrompu par quelques courts moments au ralenti, afin d’aérer tout ça et de mieux relancer la machine. Si c’est totalement balisé ça se montre délicieusement attractif et réussi, et l’on s’aperçoit une fois encore que c’est finalement quand la simplicité est là que les gars sont les plus convaincants. Et comme si cela ne suffisait pas tout le début de cette galette va être du même acabit, que ce soit via le pêchu et remuant « In Praise Of Shadows » ou le simple et varié « Just Close Your Eyes » (où le grand-écart permanent fait des merveilles du côté de l’accroche et de l’envie de guerroyer), tant ça se montre efficace au possible... comme quoi le débridage a du bon. Du coup une fois le court interlude doux terminé ça va rester exactement sur la même logique avec l’excellentissime « On We Slaughter » aux accents particulièrement épiques, et où tout le panel rythmique est passé en revue pour un résultat qui fait plaisir à entendre, et marque aussi le début d’une période plus laborieuse.
Car comme d’habitude on trouve des moments de faiblesse regrettables, et c’est exactement ce qui arrive avec la doublette « Dead Inside » / « Masses Of Vain Observance », où tout cela va s’empêtrer dans quelque chose de balourd et poussif au manque criant d’idées. Outre s’éterniser inutilement en longueur (et donner ainsi la sensation d’être interminables) le tempo de ces deux plages va rester désespérément plat et pataud, sans jamais réussir à décoller et captiver l’auditeur qui va vite voir apparaître ennui et bâillements sur cette musique grasse et humide, mais trop hermétique et balourde pour qu’on arrive à la décrypter et accrocher à l’idée proposée. Cependant le retour aux fondamentaux dans la foulée via « As Apocalypse Dawns » va être bénéfique et voir les mecs remettre le couvert sur l’alternance régulière et l’entrain communicatif, avec un plaisir apparent et l’envie d’en découdre de la meilleure des façons tant ce côté frontal leur sied parfaitement. Et histoire de terminer les hostilités de manière surprenante le court « Final Sanctuary » (au nom parfaitement en accord) va proposer de la douceur et du romantisme en se faisant très mélancolique et posé sur un tempo lent, où les atmosphères ont ainsi le temps de se dévoiler plus en profondeur... sans que cela ne tombe à côté ni ne fasse tache par rapport aux autres compositions, vu que ça reste dans l’esprit voulu par ses membres où le soleil et le renouveau interviennent après l’opacité des ténèbres.
Du coup tout cela va facilement s’agglomérer au reste des enregistrements déjà publiés auparavant, ni en mieux ni en moins bien vu que ça reste d’un niveau intéressant et stable... bien qu’on aimerait encore une fois que ses auteurs se lâchent un peu plus au lieu de s’obstiner à vouloir trop lever le pied. Mais bon cela est faire preuve surtout de pinaillage vu qu’avec un pedigree pareil ses membres sont clairement encore capables de hausser leur niveau, même si pour une formation lambda un disque de cette trempe sera largement positif. Du coup pas sûr que cela fasse grimper dans la hiérarchie ses auteurs qui restent en embuscade dans un secteur bien bouché et concurrentiel, sans pour autant arriver à être suffisamment réactifs et inspirés, vu que ça privilégie un peu trop la simplicité au dépend d’une prise de risque un peu plus salutaire et bénéfique. Néanmoins on ne fera pas la fine bouche et tout ce résultat global s’appréciera facilement tout en passant tranquillement le cap des écoutes, admirant encore une fois le boulot fourni sur les nombreux solos magnifiques et mélodiques qui amènent un vrai supplément d’âme à une section rythmique carrée et précise qui n’en fait pas des tonnes. Bref de quoi plaire à la majorité du public avec cette musique sobre et sans prétentions riche d’effets lumineux mais qui sait garder un certain naturel... pour conjuguer habilement brutalité et apaisement magnétique vers des contrées lointaines où tout n'est que luxe, calme et volupté.
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