Darkened - The Black Winter
Chronique
Darkened The Black Winter
Depuis qu’il a vu le jour DARKENED n’a pas chômé en nous proposant chaque année du nouveau matériel sous tous les formats possibles, histoire de prouver que les vieux briscards qui le composent ont la forme et qu’ils ont encore pas mal de choses à dire. Quelques semaines à peine après le court Ep
« Mourn The Dying Light » revoilà le quintet aux affaires avec le successeur attendu du très bon
« Kingdom Of Decay » qui ne va nullement surprendre, tant celui-ci a pris l’habitude d’exécuter avec soin une recette éculée mais qui a fait ses preuves, où son Death Metal à l’ancienne et très classique se mêle à une touche à la fois mélodique et atmosphérique plus personnelle. Et comme pour ses précédentes réalisations il ne va pas décevoir en restant dans sa ligne de confort, tout en continuant à se bonifier et à offrir une musique sobre et facilement accessible qui privilégie l’accroche à la débauche de technique.
Tout ceci va apparaître dès l’introduction terminée via l’excellent et direct « Blood » qui va se contenter d’alterner des passages rapides endiablés avec ceux plus lents et remuants avec une fluidité déconcertante, sans jamais baisser en intensité et qui propose de fait la facette la plus directe du combo (où l’agressivité et une certaine mélancolie font le boulot avec précision). Celle-ci va être la norme sur ce début d’opus avec la doublette « Flayed » / « Terminal Lucidity » qui va faire preuve d’un groove imparable et implacable, où les longues plages rythmiques régulières vont avoir suffisamment de temps pour se dévoiler tout en jouant sur les variations nombreuses mais sans perdre en facilité d’écriture, même si cela est légèrement plus complexifié qu’au départ. On retrouvera d’ailleurs cette construction semblable un peu plus loin avec les tout aussi addictifs « Swallowed By The World » / « Plague Of Despair », qui jouent le grand-écart sans se poser de questions entre rapidité et passages pachydermiques rampants à souhait. Néanmoins si ce long-format met en avant cette simplicité que l’on pouvait entendre lors des débuts de l’entité sur
« Into The Blackness » celle-ci a depuis densifié son écriture, point qui apparaissait déjà sur le précédent album mais qui contenait aussi quelques temps-mort et petites baisses de régime dommageables. Ici point de tout ça tant on sent que les mecs ont appris de ces légers défauts, et ce malgré une durée qui s’allonge à mesure que leur musique se fait plus travaillée.
On s’en aperçoit en premier sur l’écrasant « Black Winter » où la vitesse est reléguée au second plan pour laisser aux parties suffocantes tout le loisir de s’exprimer, surtout avec des atmosphères éthérées plus présentes et qui mettent un léger soupçon de lumière et d’espoir au milieu de cette obscurité opaque. D’ailleurs ce ressenti va s’amplifier sur le long « Fearful Quandary » ponctué d’arpèges doux retentissant dans le néant et amenant une ambiance apaisante (au milieu de plans plus ambitieux où la variété des rythmes est de rigueur), et une mélodie nettement plus affirmée qui ne sonne jamais creux. Car tout cela n’est jamais lassant ni kitch, vu que la violence reste quand même primordiale et qu’elle s’efface juste sur de courts instants pour renforcer la densité générale d’un disque qui va se finir de la même manière avec le plaintif et triste « Regret », au nom totalement en raccord avec le contenu proposé. Porté par une lenteur massive et régulière cette clôture nous envoie en plein deuil et regrets éternels où la nostalgie du disparu et d’une époque révolue transparaît en continu, sans que cela ne fasse tache par rapport aux autres titres entendus auparavant vu le raccord y est en totale adéquation et clôt ainsi une galette impeccable et sans fausses notes.
En effet celle-ci est clairement la meilleure sortie à ce jour vu qu’elle ne faiblit à aucun moment de par des compositions relativement courtes à la durée idéale et qui évitent toute redondance, tant la construction générale deviendrait facilement répétitive sans cela. Continuant son petit bonhomme de chemin loin du modernisme actuel le groupe signe une fois de plus un hommage sincère et appuyé à une musique qui a bercé la jeunesse de chacun de ses membres, et dont l’équilibre est constant de bout en bout permettant de fait de passer un excellent moment qui fait du bien par où ça passe et vidant le cerveau comme il faut. Car tout ça lui permet autant de se défouler que de rêver un peu à certains souvenirs… ceux d’une époque révolue mais toujours attractive, et dont l’héritage continue de vivre aujourd’hui grâce à des vétérans comme eux autant que via des jeunes loups très motivés.
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