Formé en 2011 à Oakland, Californie, il aura fallu plusieurs années à Necrot pour réussir à tirer son épingle du jeu. La sortie en 2017 de son premier album intitulé
Blood Offerings avait quelque peu permis de changer la donne sans pour autant que le nom du groupe soit encore sur toutes les lèvres. Ce sont bien plus probablement tous ces concerts particulièrement musclés effectués ces deux/trois dernières années qui ont permis de braquer sur eux les projecteurs (je garde encore un excellent souvenir de leur prestation au Killtown Death Fest 2018). Une situation tout à fait idéale pour un groupe qui a sorti fin août sont deuxième album sous la houlette une fois de plus de Tankcrimes Records (un album qui d’ailleurs compte aujourd’hui pas moins de quatorze entrées dans les différents classements du Billboard américain).
Comme vraisemblablement on ne change pas une équipe qui gagne, Necrot a de nouveau fait appel aux talents de l’artiste néerlandais Marald Van Haasteren. Si le bonhomme a fait de bonnes choses par le passé (Baroness, Entrapment, Mortuous, Kylesa...), je trouve que ses travaux pour le groupe américain n’ont jamais été de très bon goût. Alors effectivement il y a du mieux comparé à l’artwork de
Blood Offerings (notamment au niveau de ces couleurs un peu moins dégueulasses) mais malgré tout ça pue quand même toujours un peu trop la seconde division à mon goût. De là à me dire que cela convient très bien à un groupe comme Necrot, il n’y a qu’un pas que je vous laisse libre de franchir...
Opérant depuis sa formation sous la forme d’un trio qui malgré des planning respectifs parfois chargés n’a pas bougé d’un iota (pour rappel, on trouve chez Necrot des membres de Vastum, Mortuous, Acephalix, Saviours...), le groupe d’Oakland poursuit naturellement sur sa lancée sans rien changer à une formule empruntant toujours autant à Bolt Thrower qu’à Vastum. Ainsi, comme c’était déjà le cas sur son prédécesseur, ce nouvel album est marqué par un rythme relativement soutenu. Des attaques frontales menées à coups de rythmiques particulièrement entrainantes (mention spéciale à l’excellent "Dying Life" dont l’intensité ne faiblit quasiment jamais) héritées pour la plupart de la scène Punk des années 80. Necrot n’étant pas du genre à se montrer particulièrement radin lorsqu’il s’agit de faire courber l’échine et exciter les foules, le groupe va ainsi enchaîner les passages exécutés pied au plancher à base essentiellement de tchouka-tchouka endiablés et de séquences blastées naturellement un poil plus soutenues. Des accélérations toujours extrêmement efficaces et bien senties, contrastées soit par des passages au groove redoutable qui donnent quand même un peu envie de tout casser ("Dying Life" à 2:31, "Asleep Forever" à 2:16, "Sinister Will" à 2:11, "Malevolent Intentions" à 1:51, "Mortal" et son riffing mid-tempo qui pue la bagarre) soit par des moments emprunts d’un certain feeling mélodique ("Dying Life" à 2:41, "Stench Of Decay" à 2:09, "Asleep Forever" à 3:13, "Sinister Will" à 3:32, "Mortal" à 5:51).
Comme son prédécesseur,
Mortal mise donc sur l’immédiateté de ses compositions dont émanent une fois de plus un réel sentiment d’urgence. Un atout qu’on ne peut pas enlever à un groupe dont l’efficacité n’est clairement plus à démontrer. Pour autant, il est aisé d’entendre les critiques adressées à l’égard de ce Death Metal répétitif, toujours très simple dans ses constructions et dans son exécution et dont le riffing peut bien souvent paraitre relativement limité (comme c’est le cas ici sur la première moitié d'"Asleep Forever" qui apparait comme le moment le plus faible de l’album). Ces défauts liés tout simplement aux qualités mêmes de ce Death Metal sont néanmoins largement compensés par le caractère particulièrement volontaire de ces compositions qui semblent littéralement vouloir marcher sur l’auditeur. Comme chez Vastum et Bolt Thrower, on va effectivement retrouver cette espèce de dynamique qui s’impose ici par la force des choses, tel un char d’assaut lancé à pleine allure prêt à tout défoncer sur son passage.
Avec ce deuxième album, Necrot poursuit ce qu’il a entrepris trois ans plus tôt sans jamais chercher à changer quoi que ce soit à sa recette. Une formule simple comme "bonjour" et qui effectivement n’a aujourd’hui plu à faire ses preuves. Pourtant, comme ce fût le cas pour moi avec
Blood Offerings (il a fallu ce fameux concert au KTDF pour que je sois remis sur le droit chemin), je reste convaincu que plusieurs écoutent restent nécessaires pour passer outre l’aspect peut-être trop facile/générique/répétitif de l’ensemble et ainsi se laisser attraper par ces riffs ultra efficaces, ce groove redoutable et ces accélérations destructrices. Là encore,
Mortal ne concourra pas dans la course à l’album de l’année mais il reste néanmoins une sortie particulièrement solide pour quiconque apprécie ce genre de Death Metal ô combien percutant.
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