Supreme Pain - Divine Incarnation
Chronique
Supreme Pain Divine Incarnation
Pour le moment, on ne peut pas dire que 2011 soit une année faste pour le death metal. Hate Eternal qui déçoit pas mal, Deicide qui remonte le niveau mais pas assez pour retrouver de sa superbe, Decapitated qui a déserté pour de bon, le nouveau Morbid Angel qui s'annonce comme la bouse du siècle...seul Gorgasm a plus ou moins tenu son rang. Heureusement, quelques bonnes surprises comme Near Death Condition et Orthodox, dont les chroniques devraient arriver dans les prochaines semaines, ou encore les petits jeunes de Medecophobic, ont donné du grain à moudre aux fans de metal de la mort. Disma devrait également grossir les rangs des confirmations, en attendant l'écoute d'éventuelles tueries non prévues. Mais cette année, s'il y a un groupe qui n'a pas manqué son rendez-vous, c'est bien Supreme Pain. Depuis 2008 et leur premier album Cadeveric Pleasures, les Néerlandais, menés par le frontman de Sinister Aad Kloosterwaard, montent en intensité, sans toutefois recueillir l'adhésion qu'ils mériteraient. Leur signature chez Massacre Records devrait aider à les faire connaître davantage. Mais c'est surtout la qualité de Divine Incarnation qui devrait leur apporter gloire et argent.
Pour ceux qui ont suivi le combo depuis le début, c'est tout sauf une surprise. Supreme Pain continue ainsi son petit bonhomme de chemin, sans révolutionner quoi que ce soit certes, mais en élevant son niveau de jeu à chaque sortie. Divine Incarnation ne fait pas exception et impose le groupe comme l'un des plus talentueux d'Europe. Fort d'une section rythmique renouvelée (miss Alesa Sare à la basse et l'ex-Sinister Paul Beltman à la batterie), Supreme Pain n'a jamais frappé aussi fort, tout en gardant sa ligne directrice qui est la sienne depuis le début. À savoir un mélange dévastateur de death metal old-school et de brutal death, le tout emballé dans une ambiance des plus sombres. On peut ainsi voir Supreme Pain comme une version plus brutale et evil du Sinister nouvelle période (Divine Incarnation se permettant même de mettre à l'amende Legacy Of Ashes!). Pas étonnant avec la voix sèche et haineuse d'Aad Kloosterwaard qui ne s'embête pas à chanteur différemment (on ne s'en plaindra pas de toute façon!) et le jeu nerveux de Paul Beltman, le cogneur d'Afterburner. Un apport primordial d'ailleurs. Non seulement la production Soundlodge est la meilleure que la Douleur Suprême ait jamais eue, en particulier en ce qui concerne les fûts, mais le bonhomme envoie en plus la purée comme jamais. Et il ne faudra pas longtemps pour s'en rendre compte. Une fois passée "Dawn Of A New Era", introduction parfaite au riff lent et à la lead mélodique sombre et lancinante, déboule ainsi "The Dark Army", LA boucherie de l'album. Les gros blasts et le riff evil à mort dès le début vous mettront à genoux. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas pris une telle claque sur un morceau de death metal! Les autres compos n'ont pas non plus à rougir, le quatuor enchaînant les tueries du début à la fin sans temps mort. Tout juste ressent-on une légère lassitude vers la fin car malgré le talent des Bataves pour nous scotcher, 47 minutes ça fait un peu trop. On n'aurait dès lors pas crié au scandale si Divine Incarnation avait été amputé de deux titres, si bons soient-ils.
Ça, c'est pour chipoter. Parce que sinon, Supreme Pain se livre à une démonstration de death metal à montrer dans toutes les écoles. Rien de nouveau mais la maîtrise est impeccable. Les morceaux s'avèrent ainsi plutôt longs, près de cinq minutes en moyenne, mais aux rythmes suffisamment variés. Supreme Pain se repose surtout sur des blast-beats et du tchouka-tchouka thrashy (soit mes deux ryhthmiques favorites, je ne pouvais que succomber!), tout en laissant un peu de place pour des mid-tempos voire des passages plus lents ("Dawn Of A New Era", les intros de "Spiritual Sickness" et "The Fallen Kingdom", "Towards Hell" à partir de la deuxième minute...). Un jeu souvent rapide et bourrin donc mais pas seulement. Et on notera le gros travail sur les riffs (très peu de déchets), l'un des gros points forts de l'album entre tremolos dark et evil et accords efficaces, ainsi que des leads et des solos mélodiques intéressants qui viennent régulièrement sublimer les morceaux ("Damned Creation" et "Spiritual Sickness" en ligne de mire). Sans oublier la dose de groove règlementaire (rha le début rapide de "Trapped In Heresy" après la branlette de vibrato, parfait pour se dandiner!).
Nemesis Enforcer l'avait déjà confirmé en 2009: il allait falloir compter sur Supreme Pain. Et à la différence de tant d'autres formations, le quintette, lui, ne déçoit pas. Mieux que ça, Divine Incarnation, auréolé en plus d'une pochette somptueuse, installe durablement les Néerlandais dans les hautes sphères du death metal. Énième preuve de la supériorité européenne de la scène batave, Divine Incarnation combine avec excellence un esprit old-school (riffing, groove, atmosphère) proche du grand frère Sinister, à une brutalité qui rapproche le groupe du brutal death (ça blaste plus que jamais!). Une combinaison jouissive ultra efficace dont les seuls défauts seraient une durée légèrement excessive et le manque de basse. Pas de quoi empêcher l'opus de se placer comme un concurrent sérieux au titre d'album death metal de l'année. Supreme Pain porte décidément bien son nom: ça fait très, très mal!
| Keyser 29 Mai 2011 - 2249 lectures |
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