Après un premier album fort sympathique (le convaincant et grassouillet
Pestilent Tomb), Rotted signait en juin dernier son retour par la petite porte avec la sortie d’une nouvelle démo intitulée
Dying To Rot. Parue chez Maggot Stomp Records, celle-ci marquait l’arrivée dans le groupe du batteur Julian Walter venu prêter mains fortes à un Dylan Jones qui jusque-là menait sa barque en solo. Malgré cette main d’œuvre supplémentaire, l’Américain reste une fois encore le seul maître à bord, composant l’intégralité de ces quatre nouvelles compositions et signant au passage l'artwork de cette nouvelle démo. Un esprit D.I.Y. qui colle à merveille à ce genre de Death Metal rudimentaire qu’il pratique depuis ses débuts.
Alors un petit peu comme tout le monde, je m’attendais à ce que Dylan Jones poursuive bêtement sur sa lancée sans remettre quoi que ce soit en question de sa formule ayant, il est vrai, déjà fait ses preuves par le passé. Et bien comme vous vous en doutez, ce n’est finalement pas tout à fait le cas puisque si Rotted continue de jouer un Death Metal putride, il semble ici vouloir opérer une mutation le poussant inexorablement à ressembler de plus en plus à Undergang.
Une transformation qui va passer en premier lieu par le choix d’une production beaucoup plus cradingue. Accordée dans les chaussettes, la guitare de Dylan Jones perd ici en lisibilité ce qu’elle gagne en grain et en saturation. On se retrouve dès lors avec des riffs grassouillets et tout collant desquels semblent suinter quelque liquide visqueux absolument dégueulasse. Même constat du côté de cette basse particulièrement abrasive dont les notes finissent par se perdre dans ces riffs gras et saturés.
Si Rotted a toujours été un groupe cultivant le mid-tempo avec énormément d’intérêt, il semble ici vouloir ralentir encore un peu plus la cadence. La dynamique s’en trouve ainsi quelque peu chamboulée, penchant désormais vers un groove plus marqué mais aussi beaucoup plus pataud. Aussi certains passages comme ceux de "Wounds" à 1:00, "Dying To Rot" à 1:25 ou les premières mesures bien dansantes de "Vision Of Decay" ne manqueront pas de rappeler de bons souvenirs à tous les amateurs d'Undergang. A l'inverse, si on trouve bien évidemment encore quelques accélérations à l’esprit résolument Punk dispensées ici ou là, celles-ci ont quelque peu perdu en intensité. Alors c’est vrai, Rotted n’a jamais été du genre à affoler notre rythme cardiaque avec ses changements de vitesses mais on sent malgré tout que ces accélérations sont ici un poil moins soutenues que par le passé.
Enfin, dans le même ordre d’idée, il y a le chant putride de Dylan Jones devenu aussi baveux et inintelligible que celui de David Torturdød. À l’image de ses riffs cradingues et abrasifs, son growl glaireux viendra vous poncer les tympans jusqu’au sang. Un chant beaucoup plus chargé que le par le passé mais qui colle parfaitement à cette nouvelle couleur donnée aujourd'hui au Death Metal de Rotted.
Si l’aspect monolithique pour ne pas dire répétitif demeure encore aujourd'hui l’une des principales caractéristiques du groupe américain, cette nouvelle démo montre un groupe ayant désormais évolué vers un Death Metal encore plus primitif et dégueulasse qu’il ne l’était déjà. Certes, Rotted n’a jamais fait montre d’une grande originalité et encore moins d’une technique hallucinante mais ce
Dying To Rot est positionne encore un cran au-dessus à tous les niveaux avec notamment un riffing pour le moins rudimentaire, une production épaisse et particulièrement chargée et un groove lourdaud particulièrement entraînant. Bref, tous ceux qui n’apprécient pas la musique d'Undergang peuvent ici passer leur chemin.
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