Nouveau changement de line up pour ce troisième album qu’est «
Symposium of Rebirth » puisque
Manu Ragot (pour sa seule et unique apparition) remplace
Patrick Gibelin à la guitare. Pour le reste l’ossature reste la même que pour
« Towards of Beyond »,
AGRESSOR choisit de revenir en France pour enregistrer à Lyon après l’Allemagne et la Suède, il n’est sûrement pas question de chauvinisme, c’est juste qu’en 1994 nous avons fait des progrès et c’est vrai qu’il sonne bien ce disque. Bien mais différemment tout de même…
Du côté de l’
artwork le groupe fait de nouveau appel à
Philippe Druillet pour une œuvre forte, atypique, marquante. Mais autant cela n’est plus vraiment surprenant avec les Antibois, autant le renforcement de la dimension
death metal est, quant à elle, un sacré pas en avant… Enfin, en avant, tout dépend dans quel sens on regarde car d’aucuns pourraient regretter la quasi-totale disparition des éléments
thrash jusqu’alors présents, et notamment une certaine vitesse d’exécution. En effet, le tempo de « Barabbas », le morceau d’ouverture, donne le ton : ces messieurs, en accentuant les parties
death, ont également fait le choix de réduire la voilure, ce qui à mon sens fait rentrer la formation dans une catégorie plus générique, toujours marquée par l’excellence mais, surtout, moins immédiatement accrocheuse. Souvenez-vous, tout le monde avait reproché à
MORBID ANGEL d’avoir sorti avec
« Blessed are the Sick » un album lent sous prétexte que le riff introductif de « Fall from Grace » ne
speedait pas comme jadis. Cela s’était avéré faux, ce ne sera pas le cas pour «
Symposium of Rebirth », il est définitivement plus lent, plus atmosphérique (« Apocalyptic Prophecies »), tellement que l’on en est un peu réduit à compter les blasts.
Mais au-delà de ça, c’est plus le contenu même de ces treize titres (donc quatre instrumentaux) qui a de quoi interpeller. En effet, si des poutreries telles qu’« Overloaded » rappellent à quel point le groupe sait se montrer féroce, avec un
growl encore plus imposant, c’est surtout dans ses étonnants ajouts non
metal qu’il surprend, à l’image du pont à deux minutes cinquante-six dans « Barabbas » : clavecin, flûte, chant féminin, envolées de guitares, nous frôlons la musique progressive. D’ailleurs, cette ambiance, nous la retrouverons également au sein de la trilogie instrumentale « Theology ; Civilisation ; Wheel of Pain », instants repris du célèbre « Conan le Barbare » (
best film ever), de même que « Dor Firn-i-Guinar », situé en avant-dernière position. C’est incongru ? Déplacé dans un album de
death metal ? Disons qu’à l’époque c’est très osé et que ce qui nous paraît assez banal aujourd’hui l’était moins en 94, une période de course effrénée à qui sonnerait de la façon la plus brutale et
evil.
Il reste que les années sont passées et que la production de ce troisième LP est peut-être celle qui supporte le moins bien la vieillesse. En effet, trop marquée par son temps, trop étouffée, trop américaine serais-je tenté de dire, je trouve qu’elle ne laisse pas suffisamment respirer les chansons et, notamment, les solos (« Abhuman Dreadnought ») qui étaient l’un des points forts d’
AGRESSOR. Au moins, le quatuor ne peut pas être taxé d’immobilisme, poursuivant son chemin, toujours en quête de nouveaux horizons musicaux mais accouchant ici d’un album finalement un peu bancal. En effet, d’un côté, il y a le génie des ambiances (« Barabbas » ; « Apocalyptic Prophecies » ; les instrumentaux) qui sont parfaitement intégrées à ce genre désormais 100%
death metal, de l’autre il y a des compositions qui n’ont peut-être jamais sonnées aussi sombres et extrêmes (« Torture » ; « Abhuman Dreadnought » ; « Overloaded ») mais qui noient un peu les Antibois dans la masse de groupes alors en activité, même en France d’ailleurs.
Le disque se conclura sur la reprise « After World Obliteration » de
TERRORIZER sans rien apporter de plus si ce n’est la vitesse que l’on a recherchée tout du long. Evidemment, il ne s’agit pas d’une sortie manquée et encore moins d’une déception mais après deux offrandes supersoniques, le virage pris semble un peu raide, sachant qu’il faudra désormais se faire à ce nouveau visage, «
Medieval Rites » (1999) venant marquer la fin des 90’s ainsi qu’une confirmation de l’attachement à des rythmes désormais plus posés tout en conservant une personnalité unique.
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