Angerot - The Profound Recreant
Chronique
Angerot The Profound Recreant
S’étant véritablement révélé il a trois ans tout pile avec le réussi
« The Divine Apostate » le quatuor du Dakota du Sud est enfin de retour avec un successeur dans la droite ligne de cet opus, tant les gars n’ont rien changé à leur musique ni à leur façon de la faire vu que ça sonne toujours aussi moderne et ponctué de quelques ambiances synthétiques et futuristes. S’étant acoquiné pour l’occasion avec quelques invités prestigieux (Andy LaRocque, Sammy Duet – GOATWHORE, Simon Olsen – BAEST, et Steve Tucker – MORBID ANGEL) les mecs offrent ici un troisième album du même tonneau que le précédent où l’énergie est constante et l’écriture impeccable, à défaut de marquer l’année de son empreinte. Car s’il leur a toujours manqué un supplément d’attractivité pour sortir de la forte concurrence nationale et internationale ceux-ci livrent malgré tout une réalisation de qualité et d’une grande efficacité, qui s’écoutera facilement et avec généralement un bon appétit.
En effet sans sortir de sa ligne de conduite (avec les qualités et défauts qui en découlent) le combo livre une prestation intéressante avec quelques titres imparables, et en premier lieu l’efficace ouverture intitulée « They Shall Take Up Serpents » qui sent bon la Suède et offre un panaché rythmique imposant où riffs syncopés, passages rapides et plus lourds ainsi que quelques nappes de claviers éthérées se côtoient en bonne intelligence. Sombre autant que lumineux et porté par un long solo mélodique ce morceau donne le ton de ce que va être le reste à venir, comme via « Grand Feast Ov The Flesh » au dynamisme impressionnant où les nombreuses cassures entre tabassage intense et lourdeur pachydermique se mélangent parfaitement, offrant ainsi un grand-écart propice au headbanging et au classicisme assumé. D’ailleurs une fois encore on s’aperçoit que c’est quand elle joue dans un registre sobre et direct que la bande est la plus efficace, et cela apparaît encore très clairement sur l’efficace et varié « In The Company Ov Wolves » et surtout sur le monstrueux « Horns Ov Moses » qui est clairement le moment de gloire de ce long-format. Car ici on va avoir droit à un pur instant guerrier où la diversité des tempos est de sortie, mais en conservant toujours une accroche imparable du fait d’un rendu épique à souhait et entraînant à mort, où l’envie de prendre les armes comme de secouer la tête ne lâche pas l’auditeur durant un toute son écoute. Avec sa variété constante et son rendu particulièrement brutal cette composition se place au sommet de ce disque, et l’on aurait aimé que ses créateurs restent dans cette veine d’écriture directe et relativement sobre au lieu de vouloir en faire des caisses comme sur les ennuyeux et ratés « Bastard Creature » et « The Profound Recreant ».
Car ces deux plages vont souffrir des mêmes maux récurrents à savoir un côté pompeux et symphonique pas forcément du meilleur goût où ça lorgne autant vers NIGHTWISH que le DIMMU BORGIR actuel, sauf que ce mélange des genres ne se fait pas sans heurts. Rapidement on s’aperçoit qu’outre une écriture pas toujours très ajustée ces pianos et claviers gâchent le rendu final… surtout quand en plus le tempo reste désespérément calé en mode pépère, finissant d’annihiler toute forme de résistance vu qu’on a envie de zapper au plus vite vers les réalisations suivantes. Redondante et prévisible cette doublette comporte pourtant quelques éléments intéressants mais qui sont hélas noyés dans la masse orchestrale, donnant donc un sentiment d’énervement tant il y’avait clairement moyen de faire mieux en enlevant tous cette grandiloquence, surtout quand on écoute l’obscur et particulièrement sombre « Behold The Blessed Black ». Démontrant que même en bridant sa rythmique au maximum les Américains peuvent et savent faire quelque chose de prenant (vu qu’ici ils ont simplifié leur schéma directeur), cela donne du coup encore plus de déception à cet enregistrement inégal où le soliste s’est pourtant surpassé à plusieurs reprises, offrant un récital de notes fluides et inspirées. On aura donc compris qu’on est en présence d’un quasi copier-coller du précédent chapitre qui continue donc sur sa lancée sans s’exempter de ces erreurs de parcours préjudiciables, même si elles ne nuisent pas trop sur le rendu définitif.
On peut donc redire le même conseil au groupe que la fois précédente… à savoir d’alléger sa musique et de la faire sonner plus frontale et directe, au lieu de l’alourdir inutilement d’effets en tous genres qui nuisent au bon ressenti proposé… surtout quand du côté des musiciens on a un sacré niveau et une grande palette de jeu à proposer. A trop vouloir faire dans le modernisme ils y perdent un peu leurs âmes respectives et c’est dommage, tant ils ont les moyens d’éviter ce genre de piège de par leurs vécus respectifs. A eux désormais de faire le nécessaire s’ils veulent grimper dans la hiérarchie car pour l’instant le rendu proposé est mitigé malgré qu’on soit loin d’un ratage total, mais plus de sobriété et moins de cache-misère synthétique seront indispensables dans le futur au risque de rester un éternel bon outsider auquel il aura manqué un truc pour totalement décoller et devenir incontournable, malgré un pedigree imposant et une technique imparable.
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