Chronique
Angerot Seofon
Désormais habitué à refaire parler de lui régulièrement le combo s’est toujours évertué à poursuivre dans sa veine musicale, et ce malgré un manque criant de visibilité et des albums qui sans être mauvais se montrent trop quelconques pour qu’on en retienne quelque chose sur la durée. Néanmoins le trio originel ne s’en laisse pas conter et continue d’avoir la confiance de son réputé label, ce qui est un signe positif quand on sait que nombre de groupes sur d’autres catalogues de qualité se seraient fait dégager pour moins que ça. Du coup on se doute bien qu’il ne va pas falloir s’attendre à de grands changements musicaux tant la formation aime garder le même cap... néanmoins ici avec ce quatrième chapitre on va avoir droit à de légères évolutions, notamment du côté de la durée vu qu’avec à peine trente-trois minutes c’est clairement l’enregistrement le plus court des Américains qui voit en prime défiler pléthore de batteurs sur chacun des sept titres. En effet si Matt Johnson a récemment mis les voiles il n’a pas encore été remplacé à plein temps, du coup plutôt que de faire appel à un mercenaire de session les autres comparses ont décidé d’offrir à chaque morceau un frappeur différent... et pas n’importe qui ! Car on va retrouver dans l’ordre d’apparition : Kévin Paradis (INFERNALIVM, ex-BENIGHTED, ex-SVART CROWN...), Derek Roddy (ex-DIVINE EMPIRE, ex-MALEVOLENT CREATION, ex-HATE ETERNAL...), Darek "Daray" Brzozowski (DIMMU BORGIR, ex-VADER, ex-VESANIA...), Pierce Williams (ex-SKELETAL REMAINS, ex-TORTURE RACK...), Marco Pitruzzella (SIX FEET UNDER...), Thomas Haywood Jr. (ex-ABIGAIL WILLIAMS) et Zack Simmons (GOATWHORE)... bref que du beau monde hyper expérimenté et venant de divers horizons, qui va offrir ainsi une densité supplémentaire à un long-format qui pour le reste conserve les mêmes standards qu’entendus chez ses prédécesseurs.
Cependant si jusqu’à présent tout cela passait relativement tranquillement (à défaut d’être génial) on doit bien reconnaître qu’ici ça va être un ton en dessous par rapport aux précédentes sorties, la faute à un rendu inégal et une écriture qui parfois s’embourbe inutilement à cause de bridages trop importants et d’idées répétées en boucle. Ces points négatifs vont effectivement apparaître d’entrée sur le mitigé « Rapture Ov All That Is » (aux accents syncopés et où la lourdeur est prédominante), sans qu’on n’ait de quoi s’enthousiasmer malgré la présence d’un solo agréable et d’ambiances tribales opaques... mais dont la longueur générale fait clairement décrocher en route. Du coup on ne retient pas grand-chose de ce démarrage poussif, et malgré quelques accélérations bienvenues et un léger sursaut que l’on entrevoit dès la plage suivante (« When Witches Dance ») on va rester là encore de marbre... bien que ça se montre plus inspiré et sympathique. Si on retrouve ici plus de variété et d’équilibre des forces ça reste assez classique et lambda même si ça regagne un peu en intérêt, et ce avant que n’arrive le pantouflard et ennuyeux « We Are The Serpents & The Saints » qui va souffrir des mêmes maux que la composition d’ouverture. Heureusement cet enregistrement va retrouver un certain sursaut sur « Lying Tongues Removed » car la brutalité est enfin exacerbée, et l’on trouve ainsi les couilles qui ont tant manqué jusque-là. Particulièrement dynamique, puissante et remuante cette plage permet à ses auteurs de livrer une belle prestation même si ceux-ci auront mis du temps pour lâcher les chevaux, et c’est dommage car l’attention aura diminué avant d’arriver à ce moment précis où l’équilibre est impeccable et le sourire au rendez-vous. Cela sera d’ailleurs la même chose pour « Her Song Ov Feathers & Ivory » où le grand-écart fait des miracles, tant ça groove en permanence sur fond de légère mélodie de la part des guitares et d’ambiances plus sombres et inquiétantes de l’autre versant présent... mettant à rude épreuve les cervicales tant c’est grassouillet au possible.
Hélas il était dit que cela ne durerait pas longtemps et c’est effectivement ce qui se produit ici vu qu’arrivé au bout de cette doublette on ne va retrouver que monotonie et ennui, avec d’abord « A Pact Made In Flesh & Wine » qui s’il monte en technique n’arrive pas à combler le manque d’inspiration vu que ça se montre trop rapidement linéaire et monotone... à l’instar de « With No Eyes I See » qui clôt les débats en faisant presque un copier-coller de ce qu’on a entendu juste avant, faisant ainsi qu’on en termine laborieusement avec la sensation d’avoir eu affaire à peu près à la même chose en permanence Car les rares moments entraînants n’arrivent pas à sauver l’affaire et clairement ici l’entité nous offre la livraison la plus faible de sa carrière, qui s’oubliera illico dès qu’on en sera arrivé au bout... et peu de chances que les avis s’inversent avec le temps. Manquant cruellement de virulence et ne retrouvant qu’en de rares occasions son côté explosif la bande rate donc le coche avec une réalisation où l’on pique du nez plus qu’autre chose, à cause également de riffs joués en boucle et d’un certain manque de cohésion. Déjà qu’il lui était compliqué d’espérer grimper dans la hiérarchie ça n’est pas avec ça qu’elle va parvenir à ses fins... bien au contraire, et désormais elle devra signer quelque chose de particulièrement relevé la prochaine fois, au risque d’être définitivement condamné à la deuxième division où elle est coincée aujourd’hui et dont elle ne risque pas de s’extirper si cela continue comme ça dans le futur... et il y a hélas une forte probabilité que cela soit le cas.
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