Gateway constituant à ce jour la dernière livraison en date des Canadiens de Phobocosm, vous ne devriez donc plus avoir à subir mes écrits les concernants avant maintenant un bon moment. Ceci étant, si vous êtes fins connaisseurs et plus particulièrement amateurs de la formation montréalaise, vous serez surement ravis de constater qu'à cette occasion je suis plutôt dans les temps.
Sorti effectivement le 28 novembre dernier,
Gateway est déjà le quatrième album de Phobocosm et fait suite à un très bon
Foreordained paru seulement deux ans auparavant (contre sept longues années entre lui et son prédécesseur un tantinet décevant (
Bringer Of Drought)). Pour ce retour aux affaires que l’on n’imaginait pas aussi soudain, le groupe n’a évidemment pas fait peau neuve mais se présente néanmoins de nouveau sous la forme d’un quatuor puisqu’entre temps le guitariste Robin Milley a choisi de réintégrer les rangs de la formation après son départ en 2016. Le groupe ne souhaitant également pas mettre un terme à une collaboration jusque-là fructueuse et sans accroc, c’est évidemment sur le label américain Dark Descent qu’est paru ce quatrième album. Enfin, puisque l’on en est à parler "collaboration", sachez que Xavier Berthiaume et Lauri Laaksonen ont une fois de plus été mandatés afin de s’occuper de l’enregistrement, du mixage et du mastering pour le premier et de l’illustration pour le second. Bref, nous voilà chez Phobocosm comme à la maison...
Pour ce nouvel album et après le retour à un équilibre bien moins précaire entre séquences atmosphériques et passages plus soutenus, les Canadiens ont encore une fois revu leur copie, en tout cas sur la forme. En effet, si ce sont bel et bien sept nouveaux morceaux qui sont annoncés sur la tracklist de
Gateway, trois d’entre eux servent d’interludes ou, devrais-je dire, de couloirs comme pour mieux transiter d’un titre à un autre. Car, et c’est d’ailleurs tout l’intérêt de ces morceaux, pas d’habillages synthétiques longuets ou inintéressants sur fond de bruitages et autres nappes en tout genre, pas de transition acoustique mélancolique et obscure, pas de changement de ton ni même de registre mais plutôt des transitions instrumentales particulièrement bien construites à la sauce Death Metal progressif qui vont ainsi faire office de préambules aux titres qu’ils précédent ("Corridor I - The Affliction" et "Corridor II - The Descent") ou de conclusion au titre auquel il succède ("Corridor III - The Void"). Bref, c’est plutôt bien vu car déjà cela change un peu des sempiternels interludes que l’on a l’habitude d’entendre et surtout cela n‘impacte en rien la dynamique globale de l’album qui réussit effectivement à conserver cet équilibre retrouvé qui lui a fait momentanément défaut sur
Bringer Of Drought.
La suite, vous la connaissez probablement sur le bout des doigts puisque je vous ai rabâché les oreilles avec en cherchant ces dernières semaines à rattraper mon retard sur le sujet. Aussi
Gateway ne déroge pas au style imposé par les Canadiens depuis près d’une décennie puisque l’on va effectivement retrouver ce même Death Metal lourd et menaçant toujours très inspiré par celui des New-Yorkais d’Immolation (le growl particulièrement profond, les légères dissonances, les structures relativement complexes de chaque composition, les ambiances terriblement menaçantes...). Un Death Metal toujours partagé entre séquences (voire compositions) écrasantes et technico-progressives ("Deathless", outre plusieurs petits moments en amont, toute la seconde partie de "Unbound", les deux derniers tiers de "Sempiternal Penance", l’essentiel de "Beyond The Threshold Of Flesh") et passages beaucoup plus virils menés à coups de blasts et autres attaques nettement plus frontales (le début en fanfare de "Unbound" suivi ensuite par d’autres courts passages bien appuyés, le premier tiers tout aussi énervé de "Sempiternal Penance" sur lequel Phobocosm ne fait clairement pas semblant, quelques soubresauts sur "Beyond The Threshold Of Flesh", notamment en début de parcours). Encore une fois, l’avantage est ici aux instants les plus lourds et les plus atmosphériques mais comme pour
Foreordained la balance demeure suffisamment bien équilibrée pour ne pas donner l’impression que Phobocosm traîne la patte. Un travail d’équilibriste qui permet de donner du rythme à une musique qui sinon manquerait cruellement de reliefs et de nuances.
S’il ne sera d’aucune surprise pour tous ceux d’entre vous qui ont déjà posé leurs oreilles sur la musique du groupe, ce quatrième album des Canadiens de Phobocosm aborde pourtant les choses d’une manière un petit peu différente grâce à ces trois compositions "couloirs" qui ne sont pas à considérer comme de simples interludes mais plutôt comme des extensions des quelques morceaux qu’elles accompagnent. Une approche nouvelle qui ne change pas fondamentalement la donne mais qui permet d’offrir quelques respirations instrumentales tout en permettant de ne pas perdre en homogénéité. Bref, après un deuxième album correct mais un brin décevant et sept années d’absence, les Canadiens ont sorti presque coup sur coup deux albums particulièrement bien troussés qui ne révolutionneront pas le Death Metal mais dont les qualités ne font absolument aucun doute.
Par Sosthène
Par Keyser
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par Lestat
Par Jean-Clint
Par xworthlessx
Par Ikea
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par Lestat
Par Krokodil
Par Niktareum
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint