Des fois, la vie vous réserve de belles surprises. Alors qu'on ne s'y attendait pas, l'annonce d'une nouvelle sortie de Dead Congregation sur son label Martyrdoom Productions est tombée il y a quelques semaines. D'autant plus étonnant que les Grecs ne nous avaient pas donné pour habitude de travailler vite, six années séparant leurs deux seuls albums à ce jour et le dernier ne datant que de 2014. Pas d'affolement cela dit, ce
Sombre Doom n'est en fait qu'un simple EP 2-titres. Du coup, deux ans et demi pour deux morceaux, ce n'est pas si rapide que ça, même pour la bande d'Anastasis Valtsanis. On ne compte bien sûr pas l'excellente
Rehearsal June 2005 sortie l'année dernière. Dead Congregation reste un groupe relativement rare et c'est tant mieux car il s'agit sans doute d'un des ingrédients de son succès.
Sombre Doom fait donc suite à
Promulgation Of The Fall, monstre de puissance et de noirceur. Même s'il ne s'agit que d'un EP, il a tout de même la lourde tâche de succéder à celui qui fait déjà partie des albums cultes du death metal des années 2000. Mais vu ce qu'avaient fait les Athéniens après l'incroyable
Graves Of The Archangels, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter outre-mesure. Et effectivement,
Sombre Doom ne fait pas tâche dans la discographie exemplaire du quatuor. La belle pochette aux teintes violettes moroses de Raul Gonzalez (Timo Ketola s'est lui occupé du layout) était déjà un gros oui, la musique a suivi. C'est donc tout naturellement que je me suis rendu à Nantes le 1er novembre pour choper la bête en avant-première lors de l'unique concert français de la formation sur sa tournée automnale et pouvoir ainsi passer le retour à l'écouter en boucle dans la voiture. Je peux vous dire qu'en pleine nuit et avec un épais brouillard, ça le fait grave! J'ai carrément vu la lumière, sauf que c'était en fait un radar, je l'apprendrai dix jours après en recevant ma prune. Un voyage qui a coûté décidément bien cher pour une heure de show!
Mais quand on aime, on ne compte pas.
Sombre Doom porte bien son nom, surtout sur le premier morceau. "Redemptive Immolation" est une sorte de longue introduction. Lente, noire, tourmentée, elle traîne son mal-être sur neuf minutes d'agonie pesante. Larsens, vibrato, mélodies vaporeuses, riffs écrasants, basse tellurique, tout se porte sur l'atmosphère pour une ambiance pourrie et morne où seule la double pédale soubresaute encore dans ce monde où le temps semble s'être arrêté. Paradoxalement, ce morceau dégage quelque chose de beau, le rendant à la fois immersif et attirant dans son malheur. Anastasis, autrement toujours impressionnant de par son growl impérial, puissant et intelligible, module même un peu sa voix par moment pour faire ressentir davantage la douleur. On peut par contre s'interroger sur l'intérêt de proposer pas loin de dix minutes d'introduction sur un EP de même pas un quart d'heure. Oui car Dead Congregation n'étant pas encore un groupe de doom/death, je ne peux pas considérer autrement ce "Redemptive Immolation". Ce titre aurait été parfait en ouverture d'un full-length mais ne me semble pas opportun sur un format aussi court. J'aurais ainsi préféré trois vrais morceaux. Ce qui n'enlève rien à la qualité intrinsèque de la composition ou de l'EP dans son ensemble. Car la suite, "Wind's Bane", se révèle excellente. On y retrouve le style classique de Dead Congregation qui ressort les blasts d'entrée sur un morceau de moins de cinq minutes mêlant brutalité et ambiance obscure comme savent si bien le faire les Grecs. On peut aussi mieux noter que
Sombre Doom bénéficie d'une production assez similaire au dernier disque quoique avec un peu plus de réverbération sur les guitares et une caisse claire moins sèche. Si j'aime beaucoup "Redemptive Immolation", j'avoue prendre plus mon pied sur ce "Wind's Bane" plus frontal et varié, entre blast-beats apocalyptiques du toujours en forme Vagelis, mid-tempo imposant voire tchouka-tchouka accéléré. Et ces riffs des plus sombres et menaçants qui hérissent le poil! Là aussi le titre porte bien son nom car on a vraiment l'impression de sentir le vent déverser les pires saloperies sur le monde lors des séquences les plus rapides. Jouissif!
Encore une fois, Dead Congregation ne déçoit pas. C'est vrai, je râle un peu sur la longueur du premier titre down-tempo qui prend trop de place par rapport à la durée totale bien trop courte et donc forcément frustrante. C'est un peu comme si on faisait trente minutes de préliminaires pour faire monter la tension petit à petit mais qu'une fois entré dans le vif du sujet, on envoyait la purée au bout de quelques allers-retours. L'orgasme est là mais mal dosé. Je pourrais même rajouter qu'il est dommage de n'entendre aucun solo, un des points forts de
Promulgation Of The Fall. Ce qui fait de
Sombre Doom une sortie moins indispensable, surtout pour les non die-hard fans. Eux, ils se seront de toute façon déjà jetés dessus. Donc je râle, un peu, oui. Parce que j'aime bien ça, râler. De là à parler de déception? Bien sûr que non.
Sombre Doom bute des culs par paquets de douze. Quel plaisir d'écouter de la nouveauté de la part de ce qui reste mon groupe préféré de death metal de ces dix dernières années, même si ça ne doit pas durer longtemps. Et pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Dead Congregation, s'il y en a encore? Qu'avez-vous fait depuis 2006 j'ai envie de dire?! Vous pouvez vous rattraper en commençant par un petit investissement sur ce bien nommé
Sombre Doom. Vous en viendrez de toute façon vite à choper toute la discographie du groupe, claquer votre tune au merchandising et faire le tour de l'Europe pour les voir en live. Putain de death metal!
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