Revenu d’entre les morts en 2002, Interment n’a jamais été aussi productif que ces trois ou quatre dernières années. Après un split en compagnie de Funebrarum (
Conjuration Of The Sepulchral - 2007), une compilation regroupant l’intégralité de ses trois premières démos (
Where Death Will Increase 1991-1994 - 2010) et un premier album pour le moins inespéré (
Into The Crypts Of Blasphemy - 2010), le groupe suédois a sorti depuis 2013 trois splits avec, dans l’ordre chronologique, Brutally Deceased, Tormented et enfin Anatomia. C’est la première de ces trois sorties qui nous intéresse ici, un split intitulé
Glory Days, Festering Years paru l’année dernière sur le label Tchèque Doomentia Records.
Au programme de cette collaboration disponible aussi bien en vinyle qu’au format CD, trois titres pour chacun des deux groupes. Trois inédits pour Brutally Deceased et deux seulement pour Interment qui propose pour l’occasion une relecture (ou plutôt un réenregistrement) du titre "Cranial Putrefaction" paru initialement en 1991 sur la demo
Where Death Will Increase. De quoi attirer dans ses filets, malgré un artwork plutôt quelconque, n’importe quel amateur de Svensk Döds Metall.
C’est Interment qui a d’ailleurs l’honneur d’ouvrir les hostilités. Sans surprise, on retrouve ce son chaud et agréable des guitares suédoises qui tronçonnent à n’en plus finir. Une production ultra stéréotypée mais qui fait de toute façon partie inhérente du genre représentée ici. Pour le reste, il n’y a pas grand-chose à reprocher à Johan Jansson et sa bande qui connaissent maintenant la chanson depuis un paquet d’années. Après une entrée en matière plus en retenu qu’à l’accoutumé avec le sympathique "Among The Dead" (titre plutôt mid-tempo ponctué cependant par deux/trois séquences plus soutenues et relevé par un chouette solo sur les dernières secondes), Interment passe à la vitesse supérieure grâce au très bon bien que toujours aussi classique "Faces Of Death". Ca riff comme il faut, la section rythmique fait preuve de bonne volonté et on se laisse ainsi très vite prendre au jeu, tapant du pied et bougeant la tête comme il se doit. Même constat avec "Cranial Putrefaction" qui pour l’occasion s’est pris un petit coup de jeune sans pour autant dénaturer le propos de la version originale. Bref, Interment continue de faire du Interment et continue de le faire bien. Et s’il n’y a pas de vrais moments marquants, on retrouve avec plaisir cette énergie toujours aussi incroyable et surtout ce sens du riff et du groove qui fonctionne toujours aussi bien malgré les années qui passent. Une chose est sûre, Interment n’a de leçon à recevoir de personne.
Si la production d’Interment est tout à fait symptomatique du Swedeath des années 90, celle de Brutally Deceased se montre encore plus outrancière. Ca buzz dans tous les sens sans jamais se soucier une seule seconde de paraître exagérée ou non. Une production "over the top" qui colle assez bien aux compostions plus brutales de Brutally Deceased. Ainsi, le groupe continue de rendre hommage à Dismember à travers trois titres plutôt convaincants, notamment les très bons "Deceased" et "Waking The Lifeless". Les Tchèques prouvent encore une fois qu’il est possible de hausser le ton sans pour autant laisser de côté l’aspect mélodique, principalement à travers d’excellents soli qui apportent un peu de fraicheur et un certain esprit rock’n’roll à ces riffs putrides et à ces nombreux blasts ("Deceased" à 1:56 et 2:26, "Bloodstreams" à 2:24, "Waking The Lifeless" à 1:45). Finalement, il n’y a bien que le titre "Bloodstreams" que je trouve un peu en deçà, d’une part à cause de ses riffs plus quelconques et d’autre part à cause de ce rythme général plus pépère qui sied moins à Brutally Deceased. Il faut dire que le groupe excelle lorsqu’il s’agit de cavaler à coup de tchouka-tchouka et même de blast beats. Un atout rythmique évident souligné également par quelques breaks qui ne manquent pas de groove.
Ni Interment ni Brutally Deceased ne révolutionnera le petit monde du Death Metal. Les deux groupes sont depuis leurs débuts respectifs solidement ancrés dans une certaine tradition à laquelle ils continuent de faire honneur sorties après sorties.
Glory Days, Festering Years ne déroge pas à la règle et séduira à n’en point douter tous les amateurs de old school Swedish Death Metal. Et si ce split ne fera probablement pas date dans l’histoire, il offrira à chaque auditeur son lot de bons moments ainsi que quelques suées bien méritées. Ce qui est déjà pas mal.
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