Last Retch - Sadism And Severed Heads
Chronique
Last Retch Sadism And Severed Heads
Si depuis toujours les Etats-Unis sont le fer de lance du Death Metal mondial son voisin du Canada n’a rien à lui envier malgré une scène plus restreinte mais pas moins qualitative, où se côtoie vieux briscards motivés comme jeunes loups aux dents longues. Si l’on trouve actuellement parmi les meilleurs noms du genre DEAMON et DETHEROUS (qui vont d’ailleurs tous les deux revenir prochainement avec un nouvel opus), il va falloir aussi compter sur LAST RETCH qui débarque de son Ontario natal pour y répandre la bonne parole et dévoiler tout son potentiel. Après avoir sorti une première Démo l’an dernier qui a eu son petit effet le combo signe aujourd’hui un premier album grassouillet et implacable dans la droite de cette sortie initiale (où l’on retrouve deux des trois morceaux réenregistrés pour l’occasion), qui lorgne autant vers BOLT THROWER que GRAVE et ENTOMBED. Car avec ces compositions majoritairement lourdes et rampantes au grain HM-2 dégoulinant de graisse et d’humidité il est donc normal que le groupe nous fasse voyager entre Coventry et Stockholm, pour un résultat plus que réussi et qui donne une furieuse envie d’écraser tout le monde sans que cela ne s’éternise sur la durée.
Car avec moins d’une demi-heure au compteur cette galette privilégie l’efficacité et le condensé (aucun titre ne dépasse les quatre minutes), un choix totalement efficace vu l’écriture simple et primitive où les gars offrent de longues boucles instrumentales très simples en apparence, mais au groove diabolique et implacable. Tout cela va exploser d’entrée sur le très bon « Neurosis » qui va dévoiler toute la palette technique du quintet entre tabassage intense et passages écrasants à la noirceur totale, sans oublier l’ajout un solo mélodique bienvenu qui va amener un peu de lumière au milieu de cette opacité. Si on sent que l’entité a aussi écouté GATECREEPER (dans sa façon d’écrire des plages courtes et de les faire sonner à l’identique) elle arrive très bien à reprendre des idées des rednecks de l’Arizona sans pour autant les répéter, évitant de fait un sentiment légitime de redondance qui n’aurait autrement pas tardé à apparaître (mais qui ici n’arrive heureusement jamais). Du coup même quand le tempo reste bridé en continu et que les riffs et patterns sont pratiquement réduits au strict minimum l’attractivité ne faiblit jamais, comme cela se dévoile sur « Cannibals Of Tuma » et « Ordained In A Dismal Cesspool » qui font ici l’éloge de la lourdeur, tel un poids-lourd lancé à tout allure qui donnent l’envie immédiate de secouer la nuque. Si la rythmique ne s’excite jamais tout cela est parfaitement bien mené de par quelques légères et subtiles variations et coups de pression, suffisants pour que l’auditeur ait l’envie d’en découdre de par son groove incontestable et continu.
Mais même si le bridage en règle va être prépondérant sur ce disque les gars ne vont pas se contenter de cela et ne pas hésiter à accélérer quand il faut, comme sur le démarrage particulièrement entraînant de l’excellentissime « Doomrider » (qui ne va pas cesser de jouer le grand-écart) ou encore avec le redoutable « Sadism And Severed Heads » où l’équilibre est de mise tout en jouant les montagnes russes également. Bref si on avait déjà vu un gros potentiel l’année dernière ces nouvelles compositions n’ont rien à envier aux précédentes (notamment les pachydermiques « Dead As Fuck » et « Wallowing In Feculence » qui ont eu droit à un très léger lifting pour ce passage au format supérieur), vu que ces créateurs continuent dans cette même ligne avec la même intégrité, et porté par cette production impeccable et en total raccord avec l’ambiance proposée. Si l’on passera volontiers sur cette pochette franchement pas terrible de Paolo Girardi (qui s’est franchement loupé sur coup-là) pour le reste il n’y a rien à jeter de cette réalisation sans prétentions mais parfaitement équilibrée et qui fera passer facilement un très bon moment. Intense et condensée celle-ci sans devenir un classique a nombre d’atouts pour plaire à la majorité, et ce même s’il sera difficile d’en extraire un passage plus qu’un autre du fait d’une construction relativement similaire et interchangeable. Emballée et expédiée en moins de temps qu’il n’en faut pour voir poindre une once d’ennui cet enregistrement est une vraie surprise qui ravira tous les fans de bon vieux Metal de la mort sans fioritures ni outrances techniques, de la part de Canadiens qui ne prétendent rien réinventer mais juste continuer à faire vivre un héritage et une certaine vision du style. Pari réussi à 100% avec cette ambiance délicieusement rétro qui fera du bien par où ça passe et qui ne laissera pas les nuques intactes (on ne pourra également s’empêcher de taper du pied) tout en marquant durablement l’année de son empreinte, et dont on espère déjà une suite au plus vite toute aussi imposante et délicieuse.
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