The Seven Gates - Angel Of Suffering
Chronique
The Seven Gates Angel Of Suffering
Si Angel Of Suffering est le premier album des Bourguignons de The Seven Gates, le groupe n'est pourtant pas né de la dernière pluie acide. Deux de ses membres du moins. On retrouve en effet dans le line-up Vincent Urbain (Akhenaton, Daemonium, Amaymon) au chant et à la basse ainsi que Michel Dumas (Mutilated) à la guitare, le duo ayant également collaboré ensemble dans Winds Of Sirius. Des vieux de la vieille qui viennent apporter leur expérience à un groupe certes jeune mais aux bases déjà solides. Et ça, on le ressent tout le long des dix titres de cet Angel Of Suffering qui fait suite à la démo All Is In All (2006) et à l'EP¨Gehenna's Sword (2007) tous deux bien accueillis par la critique et dont tous les morceaux sont repris ici.
Avec de tels soldats, pas étonnant que The Seven Gates sonne résolument old-school. Un death metal à l'ancienne que peu de groupes français pratiquent encore aujourd'hui. Les titres sont assez longs (plus de quatre minutes en moyenne) mais relativement simples, très accrocheurs, efficaces, et le plus important: bien différentiables les uns des autres. Angel Of Suffering s'écoute ainsi très facilement et avec beaucoup de plaisir, d'autant que les riffs directs et headbangants pour la plupart s'amadouent rapidement. A peine rentré dans le bain qu'on se met déjà à bouger la tête et taper du pied, The Seven Gates sachant fort bien manier l'art de l'ouverture par des riffs tout de suite marquants histoire de scotcher l'auditeur.
Les structures, classiques, s'avèrent cependant bien ficelées et fluides tandis que les changements de rythme réguliers évitent le piège de la monotonie. The Seven Gates ne fait toutefois jamais d'excès de vitesse en restant toujours dans des tempi modérés (old-school oblige) même si on peut croiser quelques passages assez rapides agrémentés de blastouilles. Blastouilles oui parce que Régis Cognard (qui porte quand même bien son nom, non pas que ce soit un connard mais parce qu'il cogne bien) ne blaste jamais vraiment et c'est bien dommage. Les rythmiques thrashy souvent accompagnées de très bons riffs mélodiques en tremolo typiquement DM remportent, eux, la palme des passages les plus inspirés ("Angel Of Suffering", "Gehenna's Sword", "The Serpent's Wheel", "Quake Of The Hammer", "Temple Of Ashes", "Kingdom Of The Lost"). Autres bons points, le chant growlé puissant de Vincent (comparable parfois à celui de Peter Tägtgren sur Nightmares Made Flesh de Bloodbath), et surtout des soli mélodiques fort sympathiques apportant d'autant plus d'intérêt aux morceaux qui en comportent tous minimum un, sauf le premier. On finira sur une ambiance discrète mais bien présente et fidèle au death metal que l'interlude "Selen", assez mystique, vient renforcer. Le tout ayant un petit goût de vieux Morbid Angel pas déplaisant.
On termine ici les éloges car malgré tout un tas de qualités, pas mal de choses me turlupinent sur cet Angel Of Suffering. Une chose en particulier, à vrai dire: le manque de brutalité. Putain que c'est mou parfois! Je ne demande pas des blasts à tout va puisqu'on a affaire à une formation qui se réclame de la vieille école mais quand même, plus de tempi rapides auraient été les bienvenus! Il faut dire que la production faiblarde n'aide pas non plus. Les guitares manquent d'épaisseur mais ça passe encore par rapport à la batterie en carton sans aucune puissance. Voilà ce qui handicape le plus le groupe: le son. C'est bien dommage car avec une production plus volumineuse (sans toutefois renier le côté old-school) ou au moins plus tranchante, la musique de The Seven Gates aurait été bien plus percutante et agressive, des notion primordiales quand on joue du death metal.
Si les Français savent déjà s'y prendre en matière de composition avec riffs et mélodies intéressants, montrant ainsi un potentiel certain, le quatuor pêche encore dans la forme. Efficace, accrocheuse et bien composée, la musique de The Seven Gates possède néanmoins assez d'atouts pour trouver des adeptes. Reste encore à brutaliser le propos avec plus de parties rapides et une production plus burnée et The Seven Gates aura tout compris. En tout cas, un groupe français qui fait du vrai death metal, rien que pour ça, je les en remercie!
| Keyser 26 Mai 2009 - 2471 lectures |
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