ZOM est un trio irlandais originaire de Dublin formé en 2011. Le groupe compte à son actif deux démos ainsi qu’un EP et a sorti en novembre dernier son premier album intitulé
Flesh Assimilation. Celui-ci est paru sous forme de collaboration entre Invictus Productions et Dark Descent Records, autant dire qu’il est donc plutôt bien-né. Aussi, malgré tout l’intérêt que je porte pour le groupe depuis maintenant plus de deux ans, je dois bien reconnaître que je n’explique toujours pas pourquoi ses précédentes réalisations sont toutes passées sous silence... Il fallait bien la sortie d’un premier essai longue durée pour corriger, en partie, ce fâcheux oubli.
Illustré par Zbigniew Bielak,
Flesh Assimilation attirera aisément le regard de l’auditeur un tant soit peu curieux. A ce titre, l’artwork est en effet particulièrement réussi et ne se limite pas au simple format de la pochette que vous pouvez apercevoir ici à votre droite. En effet, le travail du Polonais s’étire sur deux autres feuillets (voir l'image à la fin de cette chronique), prenant ainsi sa véritable mesure. On y distingue encore un peu plus aisément la patte de celui qui a collaboré par le passé avec Absu, Demonomancy, Entombed A.D., Mayhem, Vader ou encore Watain.
Au risque de me faire taper sur les doigts par certains ayatollahs de l’étiquette, la musique de ZOM renvoie à mon sens autant au Death Metal version suédoise circa 80/90 qu’au Punk/Crust cradingue et contestataire d’un Discharge, Anti-Cimex voir même d’un His Hero Is Gone. Une manière de boucler la boucle puisque comme vous devez le savoir, le Death Metal des années 80 n’est qu’un dérivé du Thrash lui-même dérivé du Punk/Hardcore qui, en parallèle, à également engendré le Crust. Ça va, vous arrivez à suivre? Toujours personne pour me taper sur les doigts?
De l’énergie, le trio en a donc à revendre et c’est assurément l’un des atouts de ce premier album. D’ailleurs, ceux parmi vous ayant eu l’opportunité de les apercevoir sur scène ne me contrediront probablement pas à ce sujet. Une urgence palpable tout au long d’un
Flesh Assimilation mené tambour battant, le couteau entre les dents, au rythme d’une batterie hystérique qui n’aura de cesse de mettre à mal vos chères petites oreilles. Une frénésie empruntée au Grindcore le plus sauvage atteignant ici son paroxysme lors de ces séances de blasts ultra Punk, presque bordéliques mais toujours absolument jouissives. Et lorsque Sabbac ne blast pas, les séquences en mode tchouka-tchouka et d-beat (plus ou moins rapides) prennent le relai offrant alors un groove à vous filer la trique ("Tombs Of The Void" à 1:17, "Hordes From The Cursed Realms" à 0:38 ou 1:18, "Gates To Beyond" à 2:30, "Conquest" à 1:18, "Illbeings Unspeak" à 1:28, "Dead Worlds" à 1:33, "The Depths" à 1:04 et 3:08, "Flesh Assimilation" à 1:15 et 2:02). Entre les deux, on trouve également son content de breaks ou de passages brises-nuques (les premières secondes de "Hordes From The Cursed Realms" ainsi qu’à 2:00, l’introduction bien Hardcore de "Gates To Beyond", "Dead Worlds" à 2:52, le début de "Flesh Assimilation" ainsi qu’à 2:42) venus ainsi prêter main-forte à ce raz de marée rythmique, comme pour mieux plier la volonté de l’auditeur aux bons désirs d’un ZOM punitif et extrêmement revanchard. On trouve aussi quelques passages nettement moins soutenus et en comparaison beaucoup plus lourds (la première minutes de "Dead Worlds" par exemple) qui viennent ainsi casser le rythme et apporter un semblant de demi-mesure à ce disque radical et éprouvant.
Loin d’en rester là, ZOM n’y va pas avec le dos de la cuillère en matière de riffing. Tout aussi bas du front que son collègue Sabbac, Sadomaniac impose à sa guitare un rythme d’enfer au son de riffs d’une simplicité déconcertante naturellement héritée du Punk (trois/quatre notes balancées dans l’urgence la plus totale) et dont l’efficacité n’a d’égale que l’énergie dispensée ici par ZOM en l’espace de seulement trente-deux minutes. Quelques notes suffisent ainsi à ce grand barbu portant décidément très bien son pseudonyme pour tout détruire sur son passage, se fendant même de quelques solos bien crados à l’image de "Tombs Of The Void" à 1:58 et 3:02, "Hordes From The Cursed Realms" à 1:31, "Illbeings Unspeak" à 2:04 ou encore "Dead Worlds" à 3:40. Matt Calvert, patron du label Dark Descent faisait ainsi la promotion de l’album sur Facebook en affirmant en substance que si l’on n’appréciait pas
Flesh Assimilation alors c’est qu’on n’appréciait tout simplement pas les bons riffs. Bien qu’assez radicale comme affirmation, je serais pourtant enclin à partager ce point de vu tant ce premier album recèle de moments de bravoures incroyables à vous faire pleurer de bonheur. Jouissif du début à la fin, ces riffs sont probablement trop nombreux pour être cités même si l’on retiendra à titre d’exemple ceux de "Tombs Of The Void", "Hordes From The Cursed Realms", "Gates To Beyond", "Dead Worlds", "The Depths" ou encore "Flesh Assimilation". Bref, ça déglingue et chaque nouvelle écoute me donne ainsi l’irrépressible envie de me fracasser la tête contre les murs et de foutre des mandales à tout le monde autour de moi.
Finalement, il n’y a bien que cette réverb’ sur les voix pour venir éventuellement gâcher le plaisir de certains. Et si en concert celle-ci a pu être pénalisante, un pas en avant a néanmoins été fait depuis la première démo. Bien qu’exagérée, elle est ici tout à fait acceptable et correspond tout à fait à l’esprit Punk/Death old school revendiqué par ZOM. Arrachées ou plus profondes, les voix éructent avec violence, rage et conviction comme en provenance d’un étrange cosmos. Une marque de fabrique tout à fait particulière qui en laissera probablement certains sur le bord de la route mais qui dans l’absolu ne gâche en rien le plaisir éprouvé à l’écoute d’un
Flesh Assimilation ultra frontal.
Certains disques s’apprivoisent, se domptent, demandent du temps et parfois même beaucoup d’abnégation avant d’être appréciés à leur juste valeur. A l’inverse, d’autres s’imposent violemment à nous, par la force des choses (brutale et/ou frontale).
Flesh Assimilation fait évidement parti de cette seconde catégorie. Un disque sans fioriture (à peine quelques samples accompagnant le début ou la fin de certains morceaux), destructeur et nihiliste dont la frénésie n’a d’égale que le génie d’un ZOM avançant les tripes à l’air, dans une attitude de défi en se fichant bien de savoir ce que l’on peut penser de lui.
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