Trois ans et demi après la sortie de son deuxième album, le fort sympathique
Veneration Of Filth paru fin 2016 sur le label espagnol Memento Mori, Church Of Disgust est aujourd’hui de retour avec un EP intitulé
Consumed By Slow Putrefaction. Alors oui, c’est vrai, le groupe américain n’est pas resté tout à fait inactif durant ce laps de temps puisqu’il a tout de même sorti deux splits. Le premier en compagnie de quatre autres groupes sur lequel figurent deux anciens morceaux tirés de l’album
Unwordly Summoning et du EP
Dread Ritual. Le second avec leurs compatriotes de Cemetery Filth et disponible uniquement lors d’une tournée qui s’est jouée à domicile il y a deux ans. Toutefois, on ne va pas se mentir, ce n’est pas avec ces quelques sorties que le groupe aura réussi à susciter un quelconque intérêt. Le voilà donc de retour aujourd’hui aux affaires, de manière un peu plus sérieuse, avec un maigre EP paru fin février, cette fois-ci sous la houlette du label dont tout le monde parle (ou presque) ces derniers mois, Maggot Stomp Records (petite structure californienne à qui l’on doit d’ailleurs la version LP de
Veneration Of Filth).
Du haut de ses onze petites minutes (quinze pour la version CD qui embarque avec elle "Imperious Mutilation", titre inédit figurant initialement sur le split en compagnie de Cemetery Filth),
Consumed By Slow Putrefaction ne vous conduira sûrement pas à l’indigestion puisque celui-ci nous propose de découvrir trois nouveaux morceaux. Certes, tout cela est effectivement un peu léger mais après trois ans et demi d’absence, on s’aura s’en contenter. Et puis bon, comment cracher sur un disque arborant un tel artwork ?
Alors passé cette satisfaction de retrouver les Américains sur leur terrain de jeu, que nous reste-t-il exactement à se mettre sous la dent ? Et bien le plaisir simple de s’enfiler trois ou quatre titres d’un Death Metal sans prétention à travers une formule qui, si elle ne date pas d’hier, préfère toujours autant miser sur l’efficacité et la mise en place d’atmosphères putrides plutôt que sur une quelconque recherche d’originalité.
Sans surprise, Church Of Disgust a fait le choix une fois encore d’une production rugueuse (mais cependant un poil moins grasse et épaisse que sur
Veneration Of Filth) portant avec elle les stigmates d’une époque où les groupes avaient peut-être moins de moyens mais possédaient cependant cette faculté de créer des ambiances cradingues et morbides capables de donner la frousse à l’auditeur (guitares rugueuses, basse métallique et ultra saturée, batterie naturelle, chant d’outre-tombe). Si trente-cinq ans plus tard nous n’en sommes peut-être plus tout à fait là (à moins d’avoir dix ans), on saura tout de même apprécier le soin apporté par les Américains en la matière, ceci afin d’amener une certaine profondeur à sa musique.
Si la production reste donc plus ou moins calquée sur celles des précédentes sorties du groupe, il en va de même pour la musique de Church Of Disgust. Le groupe continue ainsi sur sa lancée, produisant avec toujours autant d’aisance un Death Metal qui doit toujours beaucoup à la scène Punk des années 80, notamment sur ces franches accélérations menées à coups de tchouka-tchouka effrénés ("Consumed By Slow Putrefaction" 0:31 ou 2:21, "Drowned In Eldritch Slime" à 1:32, "Imperious Mutilation" à 0:32) ou de (semi) blasts ("Consumed By Slow Putrefaction" à 0:20, "Drowned In Eldritch Slime" à 0:53). Quand il ne mène pas ses assauts le couteau entre les dents, Church Of Disgust la joue mid-tempo poisseux et lourdinque à l’aide de séquences particulièrement bien senties comme par exemple sur "Consumed By Slow Putrefaction" à 1:13, "Drowned In Eldritch Slime" à 1:54, "Imperious Mutilation" à 3:07 ou comme sur "Burst Coffin", un titre moins agressif mais à l’aura maléfique. Coté riffs, les Américains ne figurent peut-être pas parmi les élèves les plus brillants de leur génération mais dans le genre riffing Death Metal primitif saupoudré de quelques leads et solos bien sinistres ("Consumed By Slow Putrefaction" à 2:01, "Drowned In Eldritch Slime" à 1:05 et 1:54 ou "Burst Coffin" à 2:13), Church Of Disgust s’en sort avec les honneurs, réussissant au passage à faire de chaque écoute un vrai bon moment, aussi bref soit-il.
En attendant un retour en bonne et due forme via un troisième essai longue durée qui ne devrait maintenant plus tarder, Church Of Disgust nous livre ici un amuse-bouche toujours aussi encourageant. Certes, les Américains se contentent de reprendre les choses là où ils les avaient laissées trois ans et demi auparavant mais bon, lorsque la qualité et l’efficacité sont au rendez-vous, pourquoi s’en plaindre ?
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