De retour aux affaires après quatre ans d’absence, les Canadiens d’Hedonist ont choisi de se rappeler à nos bons souvenirs avec la sortie en août dernier de leur tout premier album. Un disque intitulé
Scapulimancy marqué par quelques petites nouveautés. La première est cette collaboration avec Southern Lord Recordings qui de temps à autre s’acoquine en effet avec quelques formations de Death Metal (on se souvient par exemple d’Acephalix, de Black Breath, de Crypt Rot ou bien encore d’Entombed). La seconde est l’intronisation officielle d’Anatol Anton, "nouveau" guitariste d’Hedonist arrivé dans la formation en 2022 et pour qui il s’agit ici du premier enregistrement en compagnie des Canadiens.
Pour illustrer ce premier album, le groupe a fait appel une fois encore aux talents de monsieur Adam Kindred, un illustrateur / tatoueur canadien bien connu des amateurs de Crust pour avoir réalisé les artworks des derniers albums de Languid, Axefear et Contagium. Et puisqu’on est à parler curriculum vitae, ce dernier est également guitariste des excellents Coprolith dont on a évidement déjà parlé ici à l’occasion de leur première démo éponyme. Côté production, enregistrement et mixage ont été confiés au batteur Ryan Cody Baresich (Altered Dead, Begrime Exemious, Glutted Swarm, Iskra, Ruinous Power...) alors que pour le mastering c’est l’ancien chanteur / guitariste de From Ashes Rise, monsieur Brad Boatright, qui a été mandaté pour l’occasion. Puissante et moderne tout en étant à la fois naturelle avec ce qu’il faut de caractère, cette dernière sert à merveille le Death Metal des Canadiens.
Alors évidemment, lorsqu’un groupe vous offre une première démonstration dont l’influence principale se voit comme le nez au milieu de la figure, on ne s’attend pas à ce qu’il y ait énormément de changement lors de son retour aux affaires quatre ans plus tard. Oui, Bolt Thrower est toujours la première source d’inspiration de nos quatre Canadiens. Cependant, on va tout de même se rendre compte au fil des écoutes que ces sonorités "made in Coventry" nous sont aujourd’hui recrachées de manière un tout petit peu plus subtile. Ce n’est pas forcément flagrant, d’autant qu’Hedonist excelle toujours dans l’appropriation et la relecture de ces mélodies désabusées évoquant à mes oreilles des champs de batailles jonchés de cadavres dans la brume du petit matin ("Execution Wheel" à 0:32 et 1:55, "Barbarian" à 2:27, "Abominated Void" à 0:07, "Parasitic Realm" à 1:47, "Scapulimancy" à 4:14, les premières secondes de "Engines Of War" et ainsi de suite jusqu’à l’issue de ces trente-six minutes) mais il n’empêche que je trouve le résultat final un poil moins ostentatoire et un tantinet plus fin qu’à l‘époque de
Sepulchral Lacerations.
D’un point de vue dynamique, le groupe a su également conserver cette petite touche personnelle qui faisait déjà à l’époque la différence. Si les mid-tempos char d’assaut sont évidemment de la partie afin de donner cet allant « va-t-en-guerre » qui, outre ces fameuses mélodies, ont fait également le sel de Bolt Thrower, nos Canadiens ont toujours eu à coeur et cela depuis leur première démo d’apporter quelques variations rythmiques plus marquées. Ainsi à l’image de
Sepulchral Lacerations,
Scapulimancy n’est avare ni en séquences menées la baïonnette entre les dents soit à coups de blasts plus ou moins prononcés soit à coups d’accélérations thrashisantes ("Execution Wheel" à 1:08, le début en fanfare de "Heresy", "Barbarian" à 1:09, "Abominated Void" à 1:27, "Parasitic Realm" et son toupa-toupa diablement entraînant à compter de 1:13, "Scapulimancy" à 2:43...) ni en passages bien plus chaloupés et tout à fait dans l’aire du temps ("Execution Wheel" à 2:07, "Barbarian" à 2:05, "Parasitic Realm" à 1:36 et 2:36, "Cremator" à 0:16, "Profanation" à 2:02, "Hidden Corpse" à 0:26). De fait, sans jamais atteindre des vitesses folles ni sonner comme un album particulièrement brutal,
Scapulimancy se révèle pourtant être un disque extrêmement dynamique grâce à tous ces changements de rythmes ainsi qu’à des morceaux courts qui dépassent rarement les trois minutes (à deux exceptions prêt : "Scapulimancy" et "Hidden Corpse").
Si me concernant cette chronique est un peu plus courte qu’à l’accoutumée, je pense pourtant que tout est dit et suffisamment clair pour que vous, chers lecteurs, ayez une idée assez claire de ce qui vous attend à l’écoute du premier album d’Hedonist. Non la formation originaire de Victoria n’a strictement rien inventé avec son Death Metal coincé autant dans les années 90 que dans notre époque, oui le growl d’Athena manque peut-être parfois un petit peu de relief mais malgré tous ces parallèles évidents que l’on peut faire ici avec Bolt Thrower, cela n’a pas empêché le groupe d’y apporter quelques twists personnels afin de ne pas sonner comme un vieux clone déjà fatigué... Bref, à tous ceux qui regrettent la disparition du plus grand groupe de Coventry, voilà probablement de quoi vous redonner le le sourire.
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par Lestat
Par Jean-Clint
Par xworthlessx
Par Ikea
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par Lestat
Par Krokodil
Par Niktareum
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène