Riexhumation - The Final Revelation Of Abaddon
Chronique
Riexhumation The Final Revelation Of Abaddon
On s’est souvent moqué de la faible qualité générale de la scène extrême venue d’Italie et principalement en ce qui concerne le Death Metal, tant on a vu nombre de ses formations pourtant intéressantes au départ péricliter progressivement jusqu’à en devenir presque caricaturales. Pourtant au milieu de ce désert apparent certains noms ont réussi récemment à émerger et à prendre de l’ampleur comme ORGANIC, SEPTYCAL GORGE, MAZE OF SOTHOTH, DOMINHATE, VALGRIND et quelques autres, et de ce côté-là RIEXHUMATION n’a rien à envier à ces noms précités tant avec ce premier album il se place déjà assez haut dans la hiérarchie nationale. Si le quatuor est encore très peu connu il n’est pourtant pas un nouveau venu car il a vu le jour à Brescia en 2009, mais à toujours pris son temps avant chaque nouvelle sortie quel que soit le format choisi. Du coup il n’est donc pas étonnant que ce « The Final Revelation Of Abaddon » vienne quatre ans après un Ep fort sympathique et particulièrement sombre et opaque, où est venu se greffer depuis une signature chez le toujours qualitatif Lavadome Productions.
Pratiquant un Metal de la mort à l’ancienne qui sent bon la Floride des années 80-90 le combo ne va pas s’embarrasser d’excès techniques inutiles, privilégiant l’efficacité à la branlette de manche un choix qui va s’avérer payant, tant cet opus a tout ce qu’il faut pour faire passer un bon moment. Cependant même si l’ensemble reste très classique et formaté les transalpins vont avoir la bonne idée d’y intégrer régulièrement des nappes de claviers discrètes, qui amènent une ambiance cosmique et spatiale afin de densifier une musique efficace au goût délicieusement rétro et au son stéréo désormais rare. Car ce point va apparaître directement sur l’excellent « Inbreeding A Final Form In The Flesh » qui débute sur une série de blasts énervés et un duel de guitare digne de JUDAS PRIEST ou SLAYER, avant que l’ensemble n’enchaîne parties rapides endiablées et d’autres plus lentes et suffocantes d’obédience Doom. Proposant d’entrée tout le panel musical du groupe ce titre d’ouverture met directement les pieds dans le plat en jouant sur de l’alternance régulière, où toutes les rythmiques s’agglomèrent parfaitement entre elles offrant de fait un rendu dense et opaque que n’aurait pas renié MORBID ANGEL. N’hésitant à étirer ses compos comme à les raccourcir au maximum l’entité va après ce démarrage en trombe aller un peu plus à l’essentiel via les équilibrés « Take The Throne Of Enlil » et « Conflagration Mantra » qui jouent sur le grand-écart entre vitesse fougueuses et passages au ralenti plus lourds et massifs, qui accentuent la noirceur générale et font ressortir la qualité des riffs comme le jeu tout en sobriété du batteur.
Mais après cette première moitié sur les chapeaux de roue le début de la seconde va être un peu plus décevant, la faute à une certaine redondance dans l’écriture comme à l’ajout d’ambiances synthétiques inutiles, ces dernières étant présentes à la conclusion du pourtant très bon « Manifestation Of The Horned-Head Presence », qui malgré des parties mid-tempo remuantes à souhait et fortes agréables se voit plombé par le long break spatial qui clôt les hostilités sans rien apporter, hormis étirer l’ensemble et casser la dynamique. Même constat sur le rampant et plus massif « Ascension XIV » qui s’étire à n’en plus finir sauf à répéter les mêmes plans en boucle qui donnent de fait la sensation d’être en pilotage automatique, mais heureusement ce coup de mou ne sera que passager vu que le dernier tiers va repartir sur les mêmes bases qu’entendues au départ. Car même si l’on va être surpris par l’étonnant atmosphérique et planant « The Vectorcvlt » (qui n’en oublie cependant pas d’être brutal) tout va rester bien attractif et addictif, notamment quand ça se raccourcit à outrance comme sur le radical et diversifié « Embrace Nihility » ou via le tentaculaire « Triumph Of Perfect Darkness » qui joue les montagnes russes en permanence et montre tout le panel technique des mecs (même si là-encore ça aurait gagné en densité en étant plus expéditif).
Alors certes tout n’est pas parfait et quelques erreurs de jeunesse parsèment cette première livraison d’envergure à la qualité d’écriture indéniable (portée par les nombreux leads hyper travaillés), et nul doute qu’avec encore un supplément d’expérience le résultat sera encore supérieur. Mais en attendant on se délectera avec envie de ce long-format classique et ambitieux sur la forme comme le fond qui passera comme une lettre à la poste, et satisfera facilement les fans du genre les plus exigeants comme les plus ouverts d’esprit. Autant dire que la balance est largement bénéficiaire malgré les petits défauts et confirme que ça tabasse sec de l’autre côté des Alpes où l’inspiration semble être bel et bien revenue, après une longue période de tergiversations diverses et de disette généralisée.
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