Après Unanimated et Vinterland, une autre grosse formation suédoise oubliée des années 90 fait son « come-back » pour rappeler aux infidèles ce qu'est du metal de qualité (non vendu à l'« easy-listening »). S'inscrivant à l'époque dans la lignée « true » death metal (passage aux studios Sunlight obligé) aux côtés de gros calibres comme Dismember, Grave, Unleashed, Entombed ou encore Crypt Of Kerberos, Carbonized, Desultory et Afflicted, Seance se démarquait par des influences thrash et une violence des plus jouissives, chose confirmée sur le deuxième opus
Saltrubbed Eyes. La faute à qui ? En grande partie à un dénommé Patrik Jensen, officiant déjà à l'époque dans Satanic Slaughter. Le gaillard déménagera à Gothenburg pour former un certain The Haunted et sera remplacé par Richard Corpse de Witchery. Les compositions prêtes, Seance n'attendait plus qu'une signature chez un label mais le départ du batteur Mique (pour se consacrer à Witchery) achèvera le groupe. 10 années plus tard et 15 ans après
Saltrubbed Eyes la bande se reforme (sans Patrik Jensen) et signe chez Pulverised Records afin de dévoiler son troisième album
Awakening Of The Gods.
Certains vous diront que Seance sans Patrik Jensen demeure inconcevable mais lorsque l'on écoute les derniers albums de The Haunted (malgré le dictat des jumeaux) ou Witchery la tristesse s'effacera peu à peu… Le groupe reprend les marques de
Saltrubbed Eyes et continue l'évolution thrash lancée au détriment de leur death aux accents old school. Pas vraiment de thrash aseptisé ici, Seance balance le tsunami de riffs incisifs dans un tempo épileptique, soutenu par un chant encore plus puissant et grave de Johan Larsson (sûrement l'effet des hormones pour la salle de musculation). Quel bonheur de pouvoir réentendre de « vrais » riff thrash et soli ! Seance devrait donc rassasier les fines bouches blasées par le camouflage des grosses productions et de l'accordage de plus en plus bas (qui a dit « deathcore » ?). Impossible par exemple de ne pas succomber à l'enchaînement « Your Time Has Come » et « Invocation » : aaaaaargh (je m'en remets toujours pas) ! On sent tout de même les 15 années dans le jeu des musiciens, leur musique paraît nettement plus subtile et technique (fini les gros riffs basique façon « tronçonneuses »).
Ainsi on découvrira une flopée de riffs différents de même que quelques breaks délectables (l'interlude acoustique « Revel In Death » est proprement magnifique !) qui viendront apaiser des esgourdes chauffées au fer. Mais globalement
Awakening The Gods se résume à « tiens ! Tiens ! Voilà du boudin ! » (« Forever Haunted » gaah !) pour le plus grand plaisir des métalleux adeptes du raffinement. Les 36 minutes passeront d'une traite et auront bien musclé les cervicales d'un grand nombre (« oui un jour j'aurai le cou de Corpsegrinder ! »). Difficile cela dit de ne pas rester sur sa faim, on notera quelques passages à vides et surtout une musique à des années lumières d'un
Fornever Laid To Rest ou d'un
Saltrubbed Eyes. Le groupe majeur des années 90 laisse place à un groupe aux relents de « seconde zone »… Les aficionados feront certainement une syncope, les autres se laisseront entraîner les yeux fermés par ce death/thrash au final redoutable.
En manque de death/thrash suédois velu qui envoie du bois et qui tache le fond du caleçon, ce
Awakening Of The Gods devrait à coup sûr vous défouler pendant un certain temps. Si seulement le groupe n'avait pas marqué son temps aux débuts des années 90, la comparaison fera mal… Leur death/thrash sans prétention fait ici beaucoup trop « amateur », très loin de la surprise d'il y a 15 ans et laissera un goût beaucoup trop amer à ceux attendant le grand Seance de l'époque. Reste que la scène se veut tellement pauvre et bas de gamme que
Awakening Of The Gods arrivera à passer la douane de l'auditeur lambda sans trop de soucis. Un bon apéritif en attendant une prochaine galette plus travaillée ou le futur album de Dobermann (ex-The Crown).
1 COMMENTAIRE(S)
14/01/2010 22:37
Chris t'avais posé une oreille ?