Subliminal Fear - Uncoloured World Dying

On dit souvent qu'avec des « si » on pourrait mettre Paris en bouteille. Et bien moi je vous dis qu' avec un « si » Subliminal Fear aurait pu sortir un très très bon album de death mélodique, peut-être parmi les meilleurs de l'année. Si seulement…

Souvenez-vous Subliminal Fear jeune groupe italien formé en 2001 et qui nous avait gratifié, il y a 3 ans de cela, d'une première démo 3 titres très prometteuse. Le groupe nous y dévoilait un death mélodique digne des grands noms du genre et qui laissait présager du meilleur pour la suite. Et le meilleur devait prendre la forme de ce premier opus intitulé « Uncoloured World Dying ». Après avoir connu quelques problèmes de personnel dont je vous épargnerai l'énumération, le groupe planche donc sur ce fameux premier album. Et, comme je le laissais entendre plus haut, « Uncoloured World Dying » possède toutes les qualités pour être un très bon album de death mélodique. Le niveau guitaristique était déjà l'une des principales qualités de la démo, inutile de dire que le niveau est ici largement maintenu, voire même renforcé. Les riffs death-thrash, tous plus percutants les uns que les autres, s'enchainent avec une vélocité remarquable évoquant parfois Mors Principium Est (même si le rendu global est assez différent, notamment de par l'absence de clavier chez Subliminal Fear et une ambiance moins froide), avec leurs mélodies de guitares harmonisées enivrantes et leurs penchants thrash féroces. Evidemment quelques soli viendront mettre un peu de piment à ce plat déjà bien relevé, pas techniquement hallucinants mais toujours fort à propos. On peut en tout cas saluer l'excellent travail de composition du groupe qui a réussi à tisser ses chansons avec un fil toujours palpable malgré les nombreux changements de rythme, de riff, de mélodie… L'album ne souffre d'aucune baisse de soufflet, il est parfaitement rythmé du début à la fin, pas de risque de bailler ou de piquer du nez ! Difficile en effet de ressortir du lot un titre en particulier tant tous atteignent un niveau de qualité remarquable (à noter qu'on n'y retrouve qu'une seule chanson issue de la démo). On appréciera aussi les petits arrangements à droite à gauche qui viennent consolider l'armature déjà bien solide de l'album.

Je vous parlais au début de cette chronique d'un fameux « si » qui va venir ternir ce tableau quasi idyllique tel un furoncle au milieu de la figure d'Adriana Karembeu. Effectivement tout aurait été presque parfait si nos italiens n'avaient pas eu la mauvaise, très mauvaise idée, de vouloir intégrer quelques parties de chant clair. Déjà en soi je ne vois pas vraiment l'intérêt de ces lignes de chant clair qui apparaissent sur certains refrains comme un cheveu sur la soupe, n'apportant rien aux chansons. Mais en plus lorsque ces voix claires flirtent avec la limite de la fausseté, comme ce refrain horrible sur « Destroy my ruins » (rien que d'y repenser j'en ai encore des frissons...) ou encore sur « Stare », là je dis NON ! En plus cela donne un espèce de petit côté métalcore assez désagréable. En dehors de ces abominables et inutiles chants clairs Carmine éructe toujours ses paroles avec un timbre assez criard mais qui personnellement ne me dérange pas le moins du monde. La production et le mix sont pour leur part plutôt bons, même si on regrettera une batterie un peu trop triggée comme c'est souvent le cas aujourd'hui mais qui n'entache en rien la performance de Marco.

Cet album aurait vraiment pu être excellent je le répète, et sur le plan strictement musical il l'est, malheureusement ces voix claires viennent un peu gâcher le tableau. Difficile pourtant de parler de déception tant la qualité est au rendez-vous. En tout cas j'espère bien que le groupe aura la bonne idée de les laisser tomber sur leur prochain album. Et je m'en vais le leur dire de ce pas !

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