Pour peu que l'on soit amateur de Death / Thrash furax, écouter ce 4e méfait des Suédois de Defleshed, c'est un peu comme enfiler une bonne vieille paire de pantoufles moulées pile-poil aux dimensions de vos petons velus (amies metalleuses, ne vous sentez pas exclues pour autant !) : ça rentre tout seul, c'est confortable, ça donne l'impression d'être à la maison … bref, on sait où l'on est, où l'on va et on se sent bien !!
«Fast Forward» présente donc un Death / Thrash mâtiné de black (disons que les vocaux sont agressivement criards - ou criardement agressifs si vous préférez – plutôt que classiquement thrash) qui évoque tour à tour les vieux Sodom, le «Requiem» de Bathory ou encore le vieux
Kreator hargneux et rentre-dedans des débuts, le tout rehaussé d'une patate et d'un son un peu plus death et moderne que ce que les références sus-citées pourraient laisser penser. Vous l'aurez compris, c'est méchant, ça bastonne, ça blast-beat, ça va à fond les ballons, toujours à la limite du « trop vite & trop fort » et de la perte de cohérence : à plusieurs reprises, on se prend à penser : « Ouch, là, un faux pas et ça part dans les graviers ! » … Oui mais non : les lascars de Defleshed ne font jamais de sortie de route, même quand le rythme ou les riffs passent du « très rapide » à « Tiens, on a doublé un Falcon là, non ? ». La musique proposée ici est sans fioriture. Pas d'intro au piano, pas d'outro en fade out : non, ça claque d'entrée de jeu et ça finit sur un coup de boule. Imaginez que le titre le plus long dure 3:05, et que c'est le seul qui passe la barre des 3 minutes !
Alors évidemment, à la longue, ça risque de lasser les non convertis, surtout les jours où l'humeur est plutôt à la recherche esthétique et aux délicatesses auditives : en effet, «Fast Forward» peut paraître monotone, voire lourd à digérer en l'absence de pauses où souffler un peu. La variété a été sacrifiée à l'efficacité pour un rendu compact et in-your-face. C'est manifestement ce qui a refroidi Chris dans les chroniques qu'il a fait de
"> «Reclaim the Beat» et
"> «Royal Straight Flesh». Il serait néanmoins dommage de dédaigner ce skeud. Pour ma part, j'adhère totalement, même si j'aurais peut-être aimé un peu plus de passages singuliers qui ressortent de l'ensemble, un peu comme peuvent le faire le riff classique mais jubilatoire de « Wilder than Fire » ou la bombe « Feeding Fatal Fairies ».
Au final, si vous aimez le Death / Thrash hargneux à l'esprit old-school, si vous n'avez pas peur de finir le souffle court après 27 minutes de sprint non stop, alors faites-vous claquer la ficelle du string au rythme de «Fast Forward» … au risque de vous creuser violemment le sillon !
3 COMMENTAIRE(S)
27/06/2013 22:08
Le rock avait les Ramones, le thrash Defleshed.
Que dire de ce genre de groupe et cette album ?
Une monstruosité dose d'adrénaline, y'a deux positions dans ce genre de musique: ON et OFF.
Position ON, faire attention en conduite non-assistée lorsque l'on vient de tiré une AMG pour faire un tour sur le périf.
OFF, suis pas tombé sur la bonne case au Monopoly.
Pour la note: 10/10 compos, pour la prod. C moins bien.
!!!!! A ne pas utiliser pour des rapports non-protégés !!!!!
16/05/2007 22:55
Vil flatteur va !
von_yaourt a écrit : Par contre, ce ne serait pas le 3e album plutôt que le 4e ? A moins que par "méfait", tu inclues leur EP
N'étant pas très au fait de l'intégralité de leur discographie, je me suis fié à leur website: "Ma belle scalpelle" en 1994 (5 titres, donc sans doute un EP, effectivement), "Abrah Kadavrah" en 1996, "Under the blade" en 1997, je passe "Death ... the high cost of living" qui est un live ... et on arrive à "Fast Forward" en 1999
von_yaourt a écrit : J'ai acheté la version spéciale parue en 2002 avec 4 titres bonus (dont une reprise de Curse the Gods de Destruction vraiment excellente) et c'est le genre d'achat impossible à regreter.
J'avoue avoir la 1ere version et non pas la ré-édition: c'était des fonds de tiroir de chez Adipocere !
16/05/2007 18:51
Assurément un très bon album pour l'un des meilleurs représentant du thrash limite death furieusement énervé. Il faut dire que le jeu de Matte Modin (Dark Funeral) rend cet album - comme tous les autres - vraiment énergique.
A ranger à côté de Occult/Legion Of The Damned (en plus rapide).
J'ai acheté la version spéciale parue en 2002 avec 4 titres bonus (dont une reprise de Curse the Gods de Destruction vraiment excellente) et c'est le genre d'achat impossible à regreter.