Autophagy - Demo
Chronique
Autophagy Demo (Démo)
C’est bien la première fois que je ferme une page Wikipédia sans rien avoir bité de ce qui y est écrit. En élève studieux que je suis, j’ai simplement cherché à comprendre ce qui se cachait derrière le terme "autophagie" avant d’être complètement largué par une série de mots incompréhensibles pour un pauvre gars comme moi n’ayant absolument aucun bagage scientifique. "Cytoplasme", "autophagocytose", "lysosomes", "histolyse", "protéasome"... tout cela en l’espace de trois phrases avec, pour se raccrocher à quelque chose de plus concret, quelques conjonctions de coordination et noms communs... Autant vous dire que je me suis senti seul.
Heureusement une nouvelle recherche à peine plus poussée sur cette encyclopédie universelle en ligne m’a permis de confirmer ce que je pensais avant ma première mésaventure, à savoir que l’autophagie est en psychiatrie un trouble mental qui consiste à mordre ou à manger une partie de son propre corps. Sur cette même page Wikipedia est également expliqué avec des mots cette fois-ci tout à fait compréhensibles pour le commun des mortels le sens de cette succession de mots évoqués plus haut : "un processus naturel au cours duquel l'organisme consomme ses propres tissus en réaction à une faim sévère, dans le but d'éliminer les cellules mortes". Voilà, c’est clair pour tout le monde ?
Maintenant que le voile est levé sur la signification du mot "autophagie", intéressons-nous au cas de ce groupe américain dont le patronyme renvoi clairement à cette pathologie mentale. Formé à Portland en 2018, le groupe a sorti sa première démo en juillet de l’année dernière. D’abord au format numérique puis sous forme de cassette sous la bannière du label américain Headsplit Records spécialisé dans ce genre de douceurs toutes plus dégueulasses les unes que les autres (Fetid, Molder, Internal Rot, Necrobiosis, Carnifex, Rotted...).
Au programme de cette première démo enregistrée par Charlie Koryn (batteur d’Ascended Dead, Funebrarum, Extraneous et Thanamagus) et masterisée par Joel Grind (Toxic Holocaust), quatre titres d’un Death Metal s’inspirant allègrement de la scène suédoise de la fin des années 80. Une posture rendue encore un peu plus évidente grâce à cette reprise de Nihilist qui vient mettre un terme à ces quatorze minutes rondement menées. Passé ainsi ce sample de Hellraiser servant ici d’introduction, on est rapidement saisi par le son familier de ces guitares rugueuses au grain si particulier. Une production à la Sunlight studio mainte fois copiée mais qui, accompagnée des bons riffs, fait et fera toujours son petit effet. Pour le coup, les Américains savent comment s’y prendre, c’est à dire à coups de riffs Punk ultra efficaces passés tout simplement à la moulinette HM-2 et d’accélérations fulgurantes à base de tchouka-tchouka puant la 8.6 et le punk à chien. Quelque part entre le Grave et le Entombed des débuts (ou Nihilist selon les écoles), Autophagy n’a aucunement l’intention de révolutionner le petit monde du Death Metal underground et entend juste y trouver sa place à coup de brûlots simples, sans grande surprise mais alors terriblement efficaces.
Ne s’embarrassant ainsi d’aucune fioriture, tout juste quelques leads et solos particulièrement expéditifs (à l’exception de celui plus mélodique de "Beneath The Moss, Between The Roots"), Autophagy mène l’essentiel de ses attaques le couteau entre les dents. Et lorsqu’il lève le pied c’est pour mieux briser des nuques à coup de séquences au groove particulièrement redoutable (ce putain de riff d’intro sur "Lure Of The Labyrinth" entamé à 1:30, "Charnel Hall" et son petit côté Bolt Thrower pas dégueulasse, "Beneath The Moss, Between The Roots" à 1:45). Quoi qu’il en soit, rien de neuf du côté de Portland si ce n’est la preuve une fois de plus assez évidente qu’il doit s’y passer des trucs pas très net si l’on considère tous les groupes qui émergent de la ville ces derniers mois.
Pliée en moins d’un quart d’heure, cette courte démo laissera l’amateur de vieilleries suédoises particulièrement enthousiaste même si, soyons clairs, il n’y a rien à en attendre de plus. Mais pour quiconque préfère miser sur l’efficacité plutôt que sur l’originalité, nul doute que cette première démo d’Autophagy devrait répondre à vos attentes. D’ailleurs, les Américains ont récemment tapés dans l’œil du label Pulverised Records qui leur a proposé un deal pour la sortie de leur premier album prévu pour l’année prochaine. En attendant, ne vous gênez pas pour poncer les quatre tires de cette démo, il y a là de quoi prendre son pied.
| AxGxB 11 Juillet 2019 - 688 lectures |
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