Unaussprechlichen Kulten - Baphomet Pan Shub-Niggurath
Chronique
Unaussprechlichen Kulten Baphomet Pan Shub-Niggurath
Je l'ai déjà dit, le Chili c'est la vie. En matière de death metal du moins. Et il y a un groupe dont je n'avais pas encore eu l'occasion de parler. Et pour cause, Unaussprechlichen Kulten n'a pas sorti d'albums depuis 2008 et un sympathique quoiqu'un peu lourdaud People Of The Monolith. Depuis, ces adorateurs de Lovecraft ont gagné en popularité, notamment grâce à la sortie de quelques petits formats appréciés dans l'underground. Mais c'est cette année que les Sud-Américains franchissent un cap avec la livraison attendue d'un nouveau full-length Baphomet Pan Shub-Niggurath chez Iron Bonhead Productions (LP) et Dark Descent Records (CD). Et franchement, même si je n'avais pas connu le groupe avant, il m'aurait été impossible de faire l'impasse sur ce nouveau disque avec une pochette aussi merveilleuse!
C'est vrai qu'il est cool cet artwork. Des couleurs blafardes, un bouc ailé géant avec une bougie allumée sur la tête, une bande de Roms sales et mal nourris, des tentacules, des culs, des nichons déformés, un pendu, un croissant de lune horrifique, un bébé moche prêt à être sacrifié, une bonne grosse verge putride turgescente... Il donnerait presque envie de coller une bonne note juste pour ça! Mais la musique tout de même, qu'est-ce qu'elle vaut? Je sais pas, je n'ai pas écouté! Non, je déconne! Bien sûr que j'ai écouté! Et pas qu'une fois! J'ai même beaucoup apprécié pour tout vous dire puisque c'est ce que je dois faire. Même avec une line-up remanié à 50% par rapport à People Of The Monolith avec l'arrivée d'un nouveau guitariste en la personne de Herbert West et d'un nouveau bassiste sobrement nommé Namru Impetradorum Mortem (Insorcist, Magnanimus, ex-Orategod), Unaussprechlichen Kulten n'a, comme ce cher Julio, pas changé. Baphomet Pan Shub-Niggurath, c'est tout pareil que People Of The Monolith. À la différence près et non des moindres que les compositions, l'exécution et la production y sont meilleures. Ce qui suffit pour dire que, non Unaussprechlichen Kulten n'a pas évolué, mais il a progressé, ce qui est déjà une belle réussite.
Pas de surprise donc, on retrouve les Chiliens comme on les avait laissés. Sur du death metal d'obédience old-school sombre et evil, mêlé à la lourdeur du brutal death américain des années 1990. Un peu comme si Incantation ou Immolation avait copulé avec le jeune Suffocation. Pas loin des Texans de Blaspherian ou des Colombiens de Yogth Sothoth pour rester en Amérique du Sud et chez Lovecraft. Et ce qui frappe sur ce Baphomet Pan Shub-Niggurath, c'est d'abord la production ultra heavy. People Of The Monolith était plutôt bien fourni en la matière, ce nouvel album en rajoute une couche. Quel son de guitare tellurique, à faire trembler les murs! Et cette batterie à la frappe méga lourde! Vraiment pas finaud Unaussprechlichen Kulten, hein?! Bah oui, c'est un peu un groupe de bœufs, les mecs, à l'image de ce growl puissant guttural à souhait épaulé parfois pas des intonations plus aiguës et ritualistes. Mais ce n'est pas la vitesse de jeu qui fait des Chiliens des bourrins, plutôt la lourdeur brutale de l'ensemble, en majorité mid-tempo sur des riffs bien chargés, couplée à la courte durée (2-3 minutes) de morceaux pas vraiment recherchés. S'il y a aussi pas mal d'accélérations à base de tchouka-tchouka et de blastouille, c'est le côté pesant que l'on retient. De toute façon, même quand le combo met la gomme, de la lourdeur ressort également. D'autant que le batteur apprécie beaucoup les semi-blasts. Moi, moins (trop pataud/lourdaud). Le bonhomme devrait ainsi balancer davantage de vrais blast-beats à la place. Mais ça fait partie du jeu de Unaussprechlichen Kulten, il faut savoir l'accepter.
Son jeu, c'est aussi l'ambiance. La formation a beau bomber le torse, une vraie atmosphère se dégage de sa musique. Rien de nouveau, le quatuor fait dans le sinistre/dark/evil mais c'est bien foutu et prenant. Au menu comme d'habitude, du riff méchant en tremolo, du plombé et des leads sombres et torturées plus ou moins mélodiques. Une routine bien connue, ce qui n'empêche pas le death metal de Unaussprechlichen Kulten de faire son petit effet.
De là à parler d'album de l'année par contre, c'est un pas que je ne franchirai pas. On reste dans le simple "ça poutre et ça sent le bouc" cela dit suffisant pour apprécier. Je trouve Unaussprechlichen Kulten encore un peu trop lourdaud, préférant le jeu plus véloce d'un Dead Congregation. Cela manque aussi parfois de véritable accroche et de séquences à vous faire baver de plaisir, tout n'étant pas aussi marquant que les excellentes mélodies de riffs rencontrées par exemple sur la deuxième face comme sur "Nomen Mysticum" et "Spirals Of Acrid Smoke". Et même pas une demi-heure de musique après six ans sans album, c'est un peu léger malgré la teneur en calories très élevée de la bête. Toutefois, comme déjà dit, Unaussprechlichen Kulten est en progression. Si Baphomet Pan Shub-Niggurath reste perfectible, il n'en demeure pas moins le meilleur album des Chiliens à ce jour. Du bon matos tout à fait recommandable pour quiconque aime le death metal dark et evil d'apatosaure. Car, rappelons-le, le brontosaure n'existe pas!
| Keyser 19 Août 2014 - 2172 lectures |
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