Quand on est Polonais, pas trop manchot des deux mains, et qu'on a un peu la haine, en général on monte un groupe de Death Metal. Les exemples sont trop nombreux pour être tous cités ici (Vader, Decapitated, Trauma, Behemoth actuel…) mais la tendance est bel et bien là, et ce depuis un paquet d'années. Dans ce lot de groupes qui n'en veulent, le niveau est très sensiblement élevé, et ce pour le plus grand plaisir des aficionados du genre qui se réjouissent à chaque nouvelle sortie d'album. Le « Morphosis » de Hate a ainsi toutes les chances de faire rayonner les faces habituellement moroses des chevelus accros à la Vodka Musicale : un cocktail bien serré de Death Polonais, incisif, virulent, excellemment bien produit et exécuté.
Si vous suiviez déjà les chroniques de Thrasho il y a trois ans déjà (merci de ta fidélité ami lecteur), vous avez sûrement lu ma synthétique mais non moins excellente chronique de leur précédent opus
« Anaclasis ». Si ce n'est pas le cas, il va falloir vous y référer car ce « Morphosis » ne fait qu'enfoncer le clou dans le bon sens, celui qui nous vrille la tête à coup de blast beats et de vocaux gutturaux. Toujours aussi bien produit (on remercie les Hertz Studio, ou ont déjà officiés Vader et autres Trauma), « Morphosis » atteint parfaitement son but, à savoir nous ravir de compos brutales, bien balancées et qui savent décoller la moquette du plafond (oui moi je colle la moquette au plafond et je vous merdes). Alternant avec une savante maîtrise les petits arpèges glauques, les riffs saccadés et autres tremolos pickings en cascade, Hate ne faiblit à mon sens pas une seconde sur cet album, chaque titre ayant son petit moment de grâce bien précis qui retient l'attention lors des écoutes. J'en prends pour exemple ce riff à 1m45 sur « Threnody » auquel il est difficile de ne pas se sentir invité à une série de headbang frénétique ; et que dire de cette 3ème minute et 38 seconde de « Immum Coeli » et ce qui s'ensuit, si ce n'est qu'elle surprend par sa brutale accélération, pour le plus grand bonheur des mélomanes. Hate a aussi la classe de ne pas se répéter encore et toujours en accumulant les mêmes riffs ; ainsi même si les structures sont loin d'un Spawn Of Possession les titres sont suffisamment bien balancés pour qu'un riff qui revient 3 fois dans le même titre ne paraisse pas redondant même s'il est déjà familier.
Techniquement je pense qu'il n'est pas nécessaire de s'étaler sur le niveau incontestable des zicos, qui ont pondus malgré tout une musique accessible quoique relativement technique. Le chant d'Adam doit est félicité, car tout comme sur
« Anaclasis » il se révèle particulièrement virulent et hargneux, et donne une crédibilité toute particulière à la brutalité dégagée par le groupe. Cependant cette brutalité a un prix : c'est l'originalité, qui n'est pas vraiment de mise ici, car les influences de leurs compatriotes de Behemoth sont un peu trop visibles : un démarrage de titre comme « Catharsis » aurait ainsi pu être extrait de « Demigod » sans difficultés. Le même départ en trombe, la même symbiose « guitare / batterie », Nergal et consorts ne sont pas loin. Pourtant Hate tire son épingle du jeu avec quelques petits inclusions indus sur les titres les plus mid-tempos (« The Angelistic Pain » ; et une approche musicale différente: dans un même titre Hate sait être lourd puis brutal ou l'inverse, là ou Behemoth fera en général des titres exclusivement brutaux et d'autres exclusivement mid-tempos. Le feeling est donc différent, même si la musique ne diffère pas profondément (et tant mieux).
Vous l'aurez compris, « Morphosis » se positionne en ce début d'année dans la catégorie des albums à retenir pour les férus de Metal à la Polak. Un très bon album qui ne démérite pas sur le CV des Polonais, en espérant que la reconnaissance que leurs compatriotes ont reçue au fil des années daignera enfin s'attribuer à eux !!
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