Hate - Rugia
Chronique
Hate Rugia
Alors qu’elle fête actuellement ses trente ans d’existence la formation menée par l’inamovible Adam Buszko semble retrouver une seconde jeunesse après les réussites de « Tremendum » et surtout de son successeur
« Auric Gates Of Veles », qui a clairement réussi à prouver que son leader avait encore des choses à dire et qu’il était capable de produire des disques de qualité. Un peu plus de deux années après la sortie de ce précédent opus le revoici toujours aussi régulier avec le douzième chapitre de sa carrière, marqué par l’arrivée du jeune et talentueux batteur Daniel Rutkowski qui va montrer toute sa palette technique au sein de compositions très classiques pour l’entité. Car le résultat global va être comme d’habitude sans surprises et très balisé, mais va confirmer sa bonne passe actuelle vu qu’elle a décidé d’aller à l’essentiel en ne s’éternisant pas, vu qu’aucune plage ne va aller au-delà des cinq minutes et que la durée globale de cet opus proposée ici est la plus courte que les Polonais ont mis en boîte depuis 2005. Un choix qui va s’avérer payant tant on sait que ceux-ci avaient régulièrement tendance à étirer inutilement leurs disques qui y perdaient en densité, du fait de longueurs inutiles et pas toujours du meilleur goût.
Point de cela ici même si comme à chaque fois on va y trouver d’excellents moments comme d’autres un peu plus neutres, et surtout un côté BEHEMOTH presque plus prononcé que les fois précédentes même si cela n’est finalement pas rédhibitoire tant le résultat général est plus qu’agréable. Si ce long-format va démarrer correctement avec le sympathique et sans surprises « Rugia » (qui propose une alternance rythmique très carré et efficace), c’est à partir de « The Wolf Queen » qu’il va gagner en intensité et en puissance. Car ici pas question de s’attarder en cours de route vu ça tabasse sec et de façon presque continue sans chichis ni excès sonores, tout en ne s’éternisant pas en longueur et en privilégiant la force de frappe pure par rapport à tout le reste, et ce même si ça joue un peu sur l’alternance… un choix qui va s’accentuer par la suite et tout d’abord sur l’excellentissime « Exiles Of Pantheon ». Montrant tout le panel technique de de la bande ce morceau au groove incessant et à la variété constante nous offre un vrai récital de chacun des membres très inspirés sur ce coup-là (notamment ce tapis de double écrasant à souhait), à l’instar de « Velesian Guard » qui reprend ces mêmes éléments en se faisant plus brutale, mais en gardant ce côté remuant et propice au headbanging où l’ombre de l’œuvre ancienne de Nergal se sent à des kilomètres à la ronde. On a effectivement clairement la sensation ici (comme sur la doublette de fin « Sun Of Extinction », « Sacred Dnieper ») de retrouver ce qu’il produisait à l’époque de « Demigod » et « The Apostasy », et on ne va pas s’en plaindre vu que ce mode rouleau-compresseur est toujours aussi bien foutu même si ça n’a pas la même saveur que l’original, et que ça n’aide finalement pas HATE à se débarrasser de ce sentiment de copier-coller dont il arrive difficilement à se défaire depuis ses débuts.
Néanmoins quand les mecs densifient plus leur musique et lèvent le pied cette résurgence est moins présente, comme via le très bon « Saturnus » qui mise sur le ralenti et sur des accents occultes plus prononcés et à la technicité plus relevée, sans pour autant y perdre en violence tant c’est écrasant de par cette batterie mixée très en avant mais qui ne sonne pas trop synthétique. Plus dense et aussi massif comme un bon vieux 38 tonnes ce titre est assez à part par rapport aux autres tant la lenteur y prend une place prépondérante, à l’instar de « Resurgence » au schéma relativement semblable mais qui souffre en revanche de répétitions et d’une écriture plus faiblarde. Cependant ce moment sera la seule fausse note de cette galette à la fois solide, efficace et servant de gros défouloir sans concessions même si un soupçon de mélodie (notamment via les solos tout en finesse) se fait entendre, et amène de la lumière au milieu de cette noirceur presque impénétrable. S’il est évident que ça n’aura toujours pas (et sans doute jamais) le succès ni l’attention de son influence majeure et que ça ne propose que de la redite de ce qui a déjà entendu par le passé, il n’en reste pas moins que cru 2021 se place parmi les meilleurs récemment enregistrés et prouve que le retour à une certaine sobriété technique et temporelle a eu un impact largement positif. A voir désormais si cela perdurera dans le futur mais en attendant toutes ces bonnes choses sont le signe d’un regain d’attractivité de sa tête pensante, qui malgré toutes les galères de labels, de personnel et d’un désintérêt du public a continué à maintenir son navire à flot, un choix payant qui confirme que la persévérance a du bon.
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