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Hate - Bellum Regiis

Chronique

Hate Bellum Regiis
Si depuis le début de sa carrière le combo nous avait habitués à être relativement rapide entre chacune de ses sorties force est de reconnaître que ce treizième opus a été plus long que d’habitude à voir le jour, car il s’est écoulé en effet presque trois ans et demi depuis la sortie du très bon « Rugia » qui confirmait le retour en forme d’Adam Buszko et ses acolytes après une période un peu mitigée. Si le quatuor a pris son temps pour proposer de la nouveauté pour le reste rien n’a bougé en interne... que ce soit du côté de ses membres, du label ou encore de la musique proposée… car le contenu ici proposé va se coller parfaitement avec l’orientation des derniers albums, avec ce que ça comporte de points positifs comme négatifs. En effet nulle surprise n’est à attendre et cela va effectivement faire largement l’affaire même si on aimerait parfois que tout cela soit un peu moins en pilotage automatique, néanmoins arriver à garder cette même attractivité après quasiment un quart de siècle d’existence est une vraie performance en soi qui mérite d’ailleurs d’être saluée, tant le chanteur-guitariste a connu son lot de galères et de revers avec son projet désormais installé parmi le haut du panier de son pays.

Privilégiant depuis plusieurs disques les ambiances rampantes par rapport à la brutalité pure la formation livre ici un disque beaucoup plus long par rapport aux précédents qui allaient à l’essentiel, vu qu’avec un peu plus de trois-quarts d’heure au compteur on n’avait plus vu cela depuis « Tremendum » en 2017... ce qui va être à double tranchant sur le fond comme la forme. Difficile en effet de s’enquiller tout cela d’une seule traite et ce malgré les qualités inhérentes des quatre premiers morceaux qui tournent tous aux alentours des six minutes, mais qui se révèlent être parfaitement exécutés comme « Bellum Regiis » qui ouvre les débats de la meilleure des façons. Après une introduction acoustique largement inspirée par celle de « Sculpting The Throne Ov Seth » de BEHEMOTH (et où émerge un léger et doux chant féminin) l’ensemble va ensuite passer à l’électrique en balançant parties rapides débridées, ralentissements pachydermiques et légers accents tribaux au milieu d’arrangements simples et efficaces où l’on retrouve un solo aux accents mélodiques. C’est dense et complet porté par de la grande violence brutale et sombre mais où des passages rampants et profonds amènent de la densité supplémentaire absolument redoutable, faisant donc de ce démarrage quelque chose de très efficace certes sans surprises mais qui a tout pour plaire de par sa grande variété. Continuant sur cette bonne lancée « Iphigenia » va ralentir l’allure en privilégiant la lenteur oppressante mais aussi remuante, portée par de courtes accélérations en médium pour amener plus de dynamisme et prouver que l’entité sait garder son efficacité sans pour autant jouer sur le tabassage intempestif. Restant dans la droite ligne de la composition précédente celle-ci livre une vision froide et obscure plus marquée, où l’inquiétude est de mise tant on ne sait pas trop ce qui rôde dans les parages vu qu’on sent que les choses sont sur le point d’exploser mais à une période indéterminée. Cela arrive dès le début de « The Vanguard » qui débarque dans la foulée en misant sur un grand écart intense et profond, où ça joue pendant un long moment sur les blasts et les passages débridés tout en n’hésitant pas à appuyer fortement sur le frein. En effet les gars proposent ainsi un rendu habituel où les deux antagonismes sont fortement marqués et sans oublier d’aérer tout cela par un lead légèrement nostalgique, complétant ainsi une grande alternance où temporellement on ne s’ennuie pas un instant malgré la longueur de base qui avait de quoi inquiéter. Même constat pour « A Ghost Of Lost Delight » étouffant tant le bridage est poussé ici à son maximum sur fond de riffs d’une obscurité totale où la nuit révèle sa couleur encre de façon démesurée, sans que jamais l’étreinte ne soit relâchée par quelque bribe de rapidité où qu’elle soit. Et même si ça a du mal à se terminer (raccourcir légèrement le résultat lui aurait permis d’être encore meilleur) on ne peut que reconnaître que cet ultime passage avant la pause sous forme d’interlude (« Rite Of Triglav ») est aussi convaincant que ce qui est arrivé jusque-là, achevant donc une première partie typique du son des Polonais sans qu’on y trouve grand-chose à redire tant c’est équilibré et fluide.

Et comme pour continuer sur cette bonne lancée c’est « Perun Rising » qui va finir d’annihiler toute volonté de résistance, en balançant un potentiel énorme qui a tout pour devenir un futur classique scénique de ses créateurs qui se lâchent ici littéralement. Laissant de la marge à la rythmique en médium pour s’exprimer ceux-ci la mettent clairement en avant tout en n’oubliant pas de proposer quelques accents hivernaux supplémentaires qui apportent un plus au ressenti épique et guerrier unilatéral. Emportée par une batterie qui ne cesse de tabasser par tous les pores et d’appuyer fermement sur le frein l’entité livre un rendu neigeux riche de solitude et d’effroi où l’ensemble passe comme une lettre à la poste, tant c’est simple et sans chichis laissant uniquement l’authenticité parler pour prendre les armes et combattre au milieu de la poudreuse et des nuits à rallonge. Du coup difficile de passer après cela et effectivement le chant du cygne de cet enregistrement va commencer à poindre dès qu’on passe à « Alfa Inferi Goddess Of War » qui sans être aussi redoutable que ce qu’on a entendu jusque là va faire le taf tranquillement, en proposant une large revue d’effectif de tout ce que sait faire le leader qui se montre un peu plus en roue libre qu’auparavant. Si ici le constat est encore de bon niveau (sans qu’il y ait non plus de quoi s’enthousiasmer outre mesure) avec « Prophet Of Arkehn » la redondance et la prévisibilité vont être flagrantes, tant on va avoir du mal à s’enflammer ici de par l’écriture poussive et le rendu linéaire de façon presque immédiate. Tout cela fait donc que l’on a du mal à s’accrocher à quoi que ce soit et qu’on a envie de passer rapidement à l’ultime explication de cette galette qui apparaît sous le nom de « Ageless Harp Of Devilry », et qui va hélas souffrir des mêmes maux. Si la diversité est de mise en revanche ça tourne tellement en pilotage automatique que l’on sait presque immédiatement où chaque break et cassures vont intervenir, prouvant donc qu’il était temps que cet enregistrement se termine et que faire du remplissage n’est jamais bon.

Néanmoins malgré sa baisse de régime durant son dernier tiers force est de reconnaître qu’on est quand même assez satisfait du résultat, surtout quand la profondeur est là vu que le côté plus primitif est clairement mitigé. Si ça n’est qu’une réalisation de plus dans une désormais discographie très conséquente et inégale celle-ci se place relativement haut dans la hiérarchie, mais sans pour autant égaler les deux précédentes réussites plus compactes et marquantes. Cependant avec une première demi-heure impeccable on oubliera facilement cette fin en queue de poisson pour se consacrer à l’essentiel et apprécier le travail fourni qui a de quoi occuper quelques temps, et confirme que la Pologne a retrouvé de l’éclat sur la scène extrême aussi bien du côté de ses vétérans que sa nouvelle garde, qui montre que la relève est là prête à prendre le pouvoir… même si pour l’instant HATE ne compte pas passer la main et c’est déjà ça vu qu’il y en a encore sous le pied avec toujours cette même envie de distiller la bonne parole au plus grand nombre.

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Hate
Blackened Death Metal
2025 - Metal Blade Records
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs : (1)  4/10
Webzines : (3)  8.21/10

plus d'infos sur
Hate
Hate
Blackened Death Metal - 1991 - Pologne
  

tracklist
01.   Bellum Regiis
02.   Iphigenia
03.   The Vanguard
04.   A Ghost Of Lost Delight
05.   Rite Of Triglav
06.   Perun Rising
07.   Alfa Inferi Goddess Of War
08.   Prophet Of Arkhen
09.   Ageless Harp Of Devilry

Durée : 46 minutes

line up
parution
2 Mai 2025

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