Xul - Extinction Necromance
Chronique
Xul Extinction Necromance (EP)
Les petits gars de Xul reviennent à nous cette année avec leur nouvel EP Extinction Necromance, toujours produit de façon indépendante, et sont encore une fois prêts à nous remuer les esgourdes. Comment ça cette nouvelle vous laisse de marbre ? Cela viendrait-il du fait que, excepté peut être une chanson de Behemoth ou d’Absu, ce nom ne vous dit strictement rien ? C’est vrai que je dois bien admettre que le groupe a connu une entrée en matière mitigée dans nos contrées, et que leur nom n’est pas encore crié dans tous les villages.
Malignance, le premier brûlot du groupe sorti en 2012 n’a en effet pas fait autant de bruit qu’une sortie de cette qualité était en droit d’attendre. Alors si vous faites partie des malchanceux étant passés à côté de ce petit joyau de Blackened Death Metal, je ne peux que vous conseiller de vous faire justice et d’aller augmenter votre capital sympathie en allant rattraper ce retard inacceptable.
C’est fait ? Bon, alors continuons.
Si nos Canadiens ont donc été quelque peu délaissés de ce côté de l’Atlantique, ils ont toutefois l’air de jouir d’une popularité plus conséquente dans leur pays natal, le groupe ayant d’ores et déjà eu l’opportunité de tourner avec des pointures telles que Obscura, Cephalic Carnage, Exhumed ou encore Macabre. Après un premier album qui, vous l’avez sans doute compris, m’avait fait forte impression, j’étais donc plus qu’impatient de retrouver la bande originaire de Vernon, même s’il m’eusse fallu me contenter d’un court EP d’à peine 30min. Et bien que je me sente obligé de ressentir de légères réserves, je dois avouer que l’ensemble est encore une fois d’une très grande qualité et le seul véritable défaut de l’EP présenté ici est en fait d’être le cadet du très grand Malignance.
Bien sûr la première chose qui frappe lors de la découverte de l’EP c’est cette magnifique pochette, qui tranche complétement avec l’artwork sobre et sinistre du premier album de la formation. On passe donc d’un cover en noir et blanc représentant une tombe pyramidale et quelques squelettes à ce monstre titanesque aux couleurs étincelantes ressortant d’un ciel étoilé à l’aspect digne de la plus belle fluorite. Ce changement radical de pochette n’est d’ailleurs peut-être pas aussi anodin qu’il peut paraître puisque, à l’instar de ce nouvel artwork, la musique du groupe se veut moins sombre et vicieuse qu’auparavant, et se révèle peut être même un peu plus tape à l'œil. En résulte des parties techniques prenant une part beaucoup plus importante dans la musique de la formation, alors que ce type de passage restait du domaine du «petit-truc-discret-qui-fait-toute-la-différence» sur Malignance. Ici les passages acrobatiques sont donc plus longs et plus fréquents et vont en adéquation avec des riffs quelque peu moins menaçants et incisifs que sur la précédente production du groupe, tendant ici à devenir plus rentre dedans. Un côté plus contrôlé et plus réfléchi se fait donc sentir, privant le combo de certains moments de folie abrupts dont s’octroyait l’album précédent, qui finalement en vient à faire paraître Extinction Necromance comme une production plus sage et plus dans les normes que son prédécesseur. Malgré de nombreux moments de bravoure inouïs, les compositions sont donc ici moins homogènes dans leur qualité, les meilleurs moments relayant des passages plus anodins et plus poussifs auxquel le groupe ne nous avait pas habitué.
Rassurez-vous tout de même mes amis car mis à part ce côté un peu plus soft et ces quelques petites déconvenues, la musique de Xul n’a quasiment pas changé depuis 2012 et, malgré mon côté grognon exigeant, je suis obligé de m’incliner une fois de plus tant la qualité est au rendez-vous. Toujours à mi-chemin entre Behemoth et Aurora Borealis, le Blackened Death des Canadiens reste donc toujours cette musique versatile, tantôt aérienne tantôt étouffante, qui se laisse savourer dès la première écoute tout en gardant moult secrets aux auditeurs les plus chevronnés. C’est donc petit à petit que chaque subtilité de ce Extinction Necromance prendra de l’ampleur, que chaque lead, chaque solo lancinant ou chaque ligne de basse savamment ficelée se dévoilera et vous feront comprendre que la musique de Xul est bien plus savante qu’elle peut paraître au premier contact. "Frozen, We Drown" vous fera comprendre d’entrée de jeu ce côté varié et complexe, en vous assénant directement après son intro épique au possible des riffs tantôt sournois tantôt ravageurs, agrémentés par une basse qui comme sur l’ensemble de la galette se voit offrir une place toute particulière. Il faut dire que cette dernière, qui est déjà allégrement mise en avant par la production assez spéciale de l’album qui fait la part belle à la basse et la batterie au détriment des guitares plus discrètes, s’envole ici souvent loin des guitares, rajoutant sa petite touche personnelle sans jamais casser la cohésion de la musique de Xul. Car oui, cohésion il y a. Chaque élément a parfaitement sa place et malgré la complexité et la technicité des compositions, jamais le groupe ne se perd dans son propos et l’ensemble reste extrêmement digeste et continuellement agréable de la première à la dernière note.
Voici venu le temps de la conclusion et malgré mes sentiments tiraillés lors de mes premières écoutes, je dois avouer que les Canadiens ont cette fois encore fait mouche. Légèrement inférieur à Malignance car plombé par des passages un peu poussifs et à quelques fautes de goût impardonnables (l’intro de "Orbit of Nemesis en tête", faisant piteusement penser à Dimmu Borgir), ce Extinction Necromance n’en reste pas moins un très bon cru et trouve sa place dans les meilleurs sorties de Blackened Death Metal de cette première moitié d’année 2015. L’efficacité est encore au rendez-vous et la variété des compositions, toujours concentrées sur la symbiose des mélodies et des acrobaties guitaristiques avec l’aspect vicelard de certains riffs, ne trompera pas l’auditeur exigeant amateur de groupe tel que Aurora Boréalis, Behemoth ou encore Panzerchrist. Si vous vous reconnaissez, ne boudez donc pas votre plaisir et laissez-vous attirer par ce magnifique artwork, vous ne le regretterez certainement pas.
| Høsty 21 Mai 2015 - 595 lectures |
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