Hysteria - Heretic, Sadistic And Sexual Ecstasy...
Chronique
Hysteria Heretic, Sadistic And Sexual Ecstasy...
S’il n’a jamais bénéficié de la reconnaissance et de la visibilité qu’il serait en droit d’avoir, le combo du Rhône a pourtant toujours signé une discographie impeccable qui a de quoi rendre jaloux nombre de formations nationales comme internationales, et ce quatrième opus ne va pas faire exception à cette règle. Distillant depuis toujours sa musique au compte-goutte il a désormais pris l’habitude de revenir tous les sept ans avec un long-format... période qui s’est écoulée entre les sorties de « When Believers Preach Their Hangman’s Dogma » et « Flesh, Humiliation And Irreligious Deviance », tout comme entre ce dernier et cette nouvelle livraison qui perpétue la tradition des noms de disque à rallonge. Si le court Ep
« From The Abyss... To The Flesh » était venu compléter tout ça en 2019 il avait permis aussi de voir que le quatuor continuait sur sa facette plus Black et mélodique qu’auparavant, un choix entamé sur le précédent album et que l’on retrouve encore ici sans que ça ne perde en fureur comme en agressivité, tant les gars maîtrisent leur sujet avec une grande expérience et une incroyable facilité qui ne s’est jamais démentie avec le temps.
Cependant encore plus que par le passé ceux-ci vont jouer sur les alternances vocales entre growls caverneux et cris furieux ponctués de passages plus lourds supplémentaires, offrant ainsi tout leur éventail d’influences comme « Vortex Of Confusion » va le montrer directement et surtout de la meilleure des façons. Car on va retrouver tout ce qui fait le son de l’entité vu que durant un peu plus de trois-quarts d’heure on ne va pas être dépaysé, vu qu’on entend avec plaisir ces riffs typiques et ces patterns reconnaissables... comme cette première plage nous le démontre. Jouant autant sur la vitesse que les plans pachydermiques (où obscurité et luminosité se côtoient mutuellement), elle nous montre que ses créateurs sont en grande forme et maîtrisent parfaitement leurs instruments sans dérouter outre mesure, vu qu’au milieu de tout cela quelques passages martiaux à la caisse claire retentissent pour amener une touche de violence au milieu des éléments... tout ça ponctué d’un solo impeccable et d’une alternance entre vitesse et ralentissements. Avec tout ce contenu on est donc en terrain balisé mais parfaitement exécuté et cette composition de haute tenue prouve que la suite va être du même tonneau, et en premier via le dense et opaque « Heretic, Sadistic And Sexual Ecstasy... » qui ne cesse de monter en pression et en variations tout en offrant quelques accents tribaux du plus bel effet. Avec en prime quelques arpèges à la noirceur absolue et un niveau technique relevé d’un soupçon l’ensemble monte d’un cran en intensité, et ça ne va être que le début d’une déferlante absolument jouissive et impeccable où on va être pris dans un tourbillon dont on ne décrochera qu’une fois arrivé au bout du disque.
Car après toute cette palette rythmique « My Carnal Desire » va faire le choix de revenir à l’essentiel en se faisant à la fois courte mais aussi plus simple et directe dans l’écriture où le dynamisme reste impressionnant, tout en continuant à être bien calé sur un tempo enlevé mais varié histoire de ne pas lasser. Si l’on se retrouve ici parfaitement dans les débuts du groupe « She Who Spits The Venom » va lui aller du côté de son versant le plus actuel sans pour autant oublier les fondamentaux, vu que tout ici est fait pour surprendre, entre une certaine ambiance lumineuse émergeant des ténèbres et une mélodie très affirmée via notamment un lead plaintif qui renvoie immédiatement vers le magnifique « Haunted By Words Of Gods ». Porté par une très grosse densité ce morceau qui joue sur le grand-écart est clairement un des bijoux de cette galette qui pourtant n’en manque pas, preuve en est le rythmé et syncopé « My Demonic Quest » qui revient à une certaine sobriété tout en jouant sur les montagnes russes... et ce ressenti va continuer sur « Thelema » qui reprend les éléments entendus juste avant, où l’espoir et la préparation au voyage vers l’au-delà côtoient des accents suffocants et rampants qui montrent qu’on est proche du royaume des morts, dévoilant ainsi une formation qui continue d’offrir un récital à son public. En effet après cette doublette rondement menée place au rutilant et entraînant « Armageddon Must Come » qui laisse de la place au mid-tempo pour s’exprimer pleinement, et offrir un rendu plus propice au secouage de nuque où la lumière se montre plus insistante.
D’ailleurs histoire de terminer dignement « Les Ecrits Blasphématoires (Requiem) » (au nom parfaitement raccord) vont clôturer les débats en montrant une facette particulièrement triste, comme si l’heure de trépasser venait d’arriver et qu’il était temps pour le défunt de partir vers de nouveaux horizons. Gardant un tempo lent et ronronnant et magnifié par le travail des guitares riches en harmonies et en douceur cette conclusion hypnotique et riche en émotions clôt un enregistrement impeccable, qui confirme que ses auteurs sont définitivement dans le haut du panier hexagonal tout en ayant une vraie identité propre. Car en la conservant mais aussi en la faisant légèrement évoluer à chaque publication celle-ci est la clé de voûte du son d’HYSTERIA qui signe déjà une des bombes de l’année, tant ici on passe par toutes les émotions mais sans jamais que les plans plus tristes ne tombent à côté et la violence ne soit trop débridée... afin du coup de viser le plus grand nombre, et de ce côté-là c’est réussi tant les amateurs de virulence comme d’atmosphères seront ici servis. Fluide et homogène sans jamais décrocher l’auditoire en chemin cette pépite est le digne successeur de celles qui l’ont précédée tant elle est aussi impeccable et addictive, idéale donc pour partir dans des contrées lointaines comme pour secouer fermement la nuque... tout ce qu’il faut donc pour passer un bon moment, en espérant maintenant que les mecs ne mettent pas encore presque une décennie pour revenir aux affaires, mais si c’est pour faire quelque chose de ce niveau on acceptera cette contrainte sans peine.
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