Destruktor - Nailed
Chronique
Destruktor Nailed
Difficile de faire plus cliché comme nom de groupe que Destruktor. Pareil pour la pochette de Mark Riddick. Mais les clichés font partie du folklore metal depuis tellement longtemps qu'ils nous manqueraient s'ils n'étaient plus utilisés. Et puis cela n'enlève rien à la qualité de la musique. Justement, ce Nailed s'avère un album tout à fait convaincant.
Il faut dire que la formation, ici réduite à un duo, n'est pas née de la dernière pluie puisque formée en 1995. Nailed n'est pourtant que son premier full-length, sorti en 2009 chez Hells Headbangers, valeur sûre de l'underground de bon goût. Mais avec une démo, deux EPs et deux splits avec Nunslaughter et Bestial Mockery, Destruktor a déjà de la bouteille. Musicalement, si je vous dis que le combo est australien, ça vous aide? Ça devrait, à condition que vous connaissiez un tant soit peu cette merveilleuse scène extrême. Car comme pour la plupart de ses compatriotes, la nationalité de Destruktor se reconnaît dès les premiers riffs. Cette faculté à manier un alliage de death, de black et de thrash, mâtiné d'un groove simpliste limite rock 'n roll, et aux thématiques blasphématoires et guerrières, c'est vraiment typique de ce grand pays de l'hémisphère Sud. Seul varie le pourcentage des différents éléments. Et ici, Destruktor se fait plus death metal que jamais. Evil, bête et méchant, le duo Glenn/Jahred enchaîne les titres ultra efficaces certes moins bestiaux et raw qu'avant mais toujours brutaux et hargneux, avec une ambiance dark et old-school qui ravira les amateurs. Ça sent le souffre sur les nombreux passages blastés (jamais ultra rapides cela dit) rendus bien jouissifs par d'excellents riffs qui bénéficient de ce côté accrocheur et aisément mémorisable qui aide grandement à l'appréciation de l'album. "Embrace The Fire" à 2'21 après la remarquable introduction en arpèges lente et sombre, le début de "The Epitome", "Inspiration Suicide" à 2'12, "Violence Unseen" à 0'32, "Nailed" après les descentes de toms en ouverture, "Meccademon" à 1'28, "Endless Reign Of Terror" à 0'11 très sinistre, j'en passe et des meilleurs, c'est un véritable festival. Quand ça ne bourre pas, ce sont des mid-tempi groovy headbangants qui prennent le relais ("The Epitome" à 2'40, "Violence Unseen" à 1'41, la lever de rideau de "Forward We March" très entraînante, le début de "Meccademon", "Spawning The Immortal" à 3'02 et sa lead mélodique sombre), parfois au parfum rock 'n roll ("The Epitome" à 0'29, "Nailed" à 3'22, "Endless Reign Of Terror" à 0'59), voire quelques séquences lentes à l'ambiance ténébreuse délectable (la montée en puissance d'"Embrace The Fire" au démarrage, celle d'"Endless Reign Of Terror" plus courte mais toute aussi jubilatoire, "Inspiration Suicide" à 1'15, "Meccademon" à 2'57, l'intro d'"After Death Murmurs"). Des riffs toujours simples et directs qui rentrent en tête facilement, aux teintes black metal indéniables même si les sonorités death prennent désormais le dessus. On note également des influences thrash bienvenues comme sur "Inspiration Suicide" et son entrée très Gospel Of The Horns ou sur "After Death Murmurs". La mélodie, toujours lugubre, n'est jamais oubliée, et Destruktor nous offre même quelques rares solos sympathiques, "Forward We March" étant le plus généreux à ce niveau. Quant à la basse, elle reste la plupart du temps en retrait mais sait aussi se mettre en avant ("The Epitome" à 2'23, "Meccademon" à 3'37, le début de "Spawning The Immortal" qui change un peu).
Nailed aurait été presque parfait s'il ne souffrait d'un manque de variété compromettant, à l'image du chant monotone à moitié growlé, plat et sous-mixé. Les riffs ont beau être plus que convenables, le groupe répète trop souvent les mêmes shémas et on sent arriver les blasts à 2 kms. Résultat, certains titres aux riffs moins percutants se retrouvent en-dessous des autres en tournant trop en rond. Rien de très grave mais il faut bien critiquer un peu! Car dans son ensemble, Destruktor a sorti un premier album foutrement bonnard et j'ai longtemps hésité à lui coller 8. For fans of Bestial Warlust, Order From Chaos, Deströyer 666, Corpse Molestation, Abominator qu'ils nous annoncent. Effectivement il y a un peu de cela même si ça sent le name-dropping de gloires australiennes. Sans doute les fans de black/death bestial lui ont reproché d'être trop propre, un constat indéniable illustré par la production la plus clean qu'aient jamais connue les Australiens, mais personnellement, ça ne me gêne pas du tout. Après 16 ans d'existence, Destruktor a clairement franchi un pallier avec Nailed. Vivement la suite!
| Keyser 21 Mars 2011 - 1668 lectures |
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