Alors qu’il a fallu à peu près quatorze ans aux Australiens de Destruktor pour sortir leur premier album (après tout de même quelques splits et autres EP), il ne fallait pas s’attendre à ce que le successeur de
Nailed arrive dans nos platines après seulement un ou deux ans d’absence. C’est en effet six longues années qui auront été nécessaires au duo devenu trio avec l’arrivée du bassiste Brad Ollis pour donner une suite à cette première bombe de Black/Death thrashisante dénuée de toute finesse. Bon, le groupe n’a pas été sans sortir un split l’année dernière en compagnie de Throneum mais comme le titre qui y figure est ici repris ("Besieged"), on peut donc considérer objectivement que cela ne compte pas.
C’est une fois de plus sur le label américain Hells Headbangers que Destruktor continue sa campagne de destruction massive. Et comme rien ne change au pays des kangourous, le groupe originaire de la bien nommée ville de Kangaroo Flat a une fois encore fait appel aux services de Mark Riddick pour illustrer d’une bien belle manière ce second méfait.
N’étant de toute évidence pas le groupe le plus productif que la scène australienne ait porté, Destruktor revient avec un nouvel album que l’on pourrait qualifier d’allégé en comparaison de son prédécesseur. Si le propos reste naturellement le même (bah oui, vous vous attendiez à quoi?), le groupe ne nous offre aujourd’hui que sept nouveaux morceaux à se mettre sous la dent (six si l’on fait exception du titre "Besieged"). Pas de quoi s’étouffer d’autant qu’
Opprobrium ne dépasse que de deux minutes et quelques secondes la demi-heure. Mais voyez-vous, étant donné le genre pratiqué ici, ce n’est pas forcément un mal tant le sentiment d’efficacité qui ressort de ce genre de compositions bestiales et répétitives peut très vite se retrouver handicapé par une durée jugée trop excessive.
Ainsi, comme beaucoup d’autres albums du même genre,
Opprobrium possède les défauts de ses qualités à savoir qu’il est en premier lieu extrêmement redondant. On retrouve bien sur ce qu’il faut de variations ici et là à travers notamment de nombreux breaks souvent très bien sentis ("Priestality" à 3:23, "Besieged" à 1:59, "Tyrants Condemnation" à 1:24, "Immaculate Deception" à 1:22...), insufflant au passage une bonne dose de groove mais soyons francs, l’ensemble reste extrêmement répétitif. Ce n’est pas ce qui va personnellement me rebuter mais sachez-le avant de poser vos oreilles sur ce genre de Black/Death thrashisant particulièrement frontal. Car malgré tout, Destruktor reste une sacrée machine de guerre capable d’aligner les séquences punitives les unes après les autres. Blasts et tchouka-tchouka se succèdent ainsi à fond de cale avec en prime quelques passages brises-nuques du meilleur effet.
Ce caractère répétitif est accentué par un riffing rapide à l’odeur de bouc extrêmement simple et donc particulièrement redondant. Les bons passages sont nombreux et toujours sacrément efficaces mais en effet, on sent que les limites ne sont jamais bien loin tant les mêmes schémas sont souvent répétés encore et encore. Heureusement l’atmosphère bien sombre qui se dégage de ces riffs hérités du Black Metal réussie en générale à faire oublier ces quelques désagréments. D’autant que la production est cette fois-ci moins étouffées gagnant au passage en nervosité. Un bon point qui renforce l’impact de ces compositions sans concession aucune malgré un côté (encore) plus propre que par le passé. Mais malgré ce petit côté prévisible, Destruktor n’hésite pas à sortir de sa zone de confort avec un dernier titre non pas surprenant mais tout de même bienvenu après autant de bourrage de pif. Avec ses presque neuf minutes, "Forever The Blood Shall Flow" joue la carte du titre plus en relief. Ainsi, malgré une séquence coup de point de rigueur, on constate tout de même qu’une plus grande place est accordée aux mélodies et au mid-tempo. Le titre se conclue même sur l’arrivée d’une guitare acoustique. Comme quoi, tout arrive, même chez Destruktor.
Ni moins bon, ni meilleur,
Opprobrium demeure absolument fidèle au Destruktor que nous avions laissé en 2009 à la sortie de
Nailed. Un mimétisme qui n’est pas vraiment surprenant étant donné le genre pratiqué ici par la formation australienne. Ainsi, les défauts pointés du doigt par Keyser dans sa chronique sont exactement les mêmes que ceux présents aujourd’hui sur ce deuxième album. A l’exception de la production encore un peu plus propre, le reste est en tout point identique. Amateurs de Black/Death thrashisant,
Opprobrium ne devrait nullement vous décevoir car on y trouve tous les ingrédients nécessaires à une bastonnade dans les règles de l’art. Ceci étant, le groupe est trop souvent rattrapé par la nature répétitive de ses propres compositions pour pouvoir véritablement se démarquer du lot. A réserver donc aux seuls amateurs du genre. Les autres auront vite fait de passer à autre chose.
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