Encore blasé par cette année musicale morose (dans mon rayon), le sourire me revient en jetant un œil au calendrier des sorties 2018 et cela dès le mois de janvier. Après Summoning (décevant malheureusement), un autre groupe cher à mes esgourdes refait enfin surface, In Vain. La bande norvégienne revient cinq ans (oui déjà) après l’adulé
Ænigma, parmi les meilleures sorties de cette fructueuse année 2013 (je vous laisse le soin de regarder notre bilan de l’époque). Le guitariste Johnar Håland tient toujours les rênes mais perd son bassiste ainsi que son batteur, usant des services de la jeune coqueluche Baard Kolstad (Borknagar, Gaahls Wyrd, Leprous) pour frapper les fûts. Pour le son, l’enregistrement se fera de nouveau chez Marius Strand de The Fall Of Every Season (dont le prochain opus fait partie de plus mes grosses attentes) et le mixage chez le célèbre Jens Bogren. Côté artwork certains auront reconnu le crayon du stakhanoviste Costin Chioreanu. Tout pour plaire au bout du compte.
A vrai dire la découverte de ce quatrième album sera assez méfiante, le premier extrait dévoilé « Seekers of The Truth » aux airs metalcore interpellera… A l’instar d’
Ænigma une ouverture « directe » (utilisé comme « single ») pour laisser place à une musique plus subtile certainement ? Que nenni, le reste de
Currents suit cet aspect. In Vain n’a plus grand-chose de progressif, il se focalise désormais sur un metal extrême hybride mélodique et émotionnel taillé pour capter au plus vite l’oreille. L’atout principal, le petit frère de Lars « Lazare » A. Nedland (Borknagar, Solefald), Sindre. Après des pointures telles qu’Ihsahn, Garm ou Vortex (premiers noms qui me viennent de suite), la Norvège tient assurément la nouvelle relève en chant clair dans un groupe metal. Une justesse et une émotion qui gagnent encore en puissance et que l’on retrouvera sur chaque refrain (excepté le premier titre), le frissonnant « Blood We Shed » en tête et le doomy « En Forgangen Tid (Times of Yore Pt. II) » comme un avant-goût du prochain Funeral. Oh que j’ai hâte pour ce dernier (encore un brûlot alléchant pour 2018). Bis repetita pour les mélodies lumineuses indécrottables qui cibleront parfaitement nos tympans, dès « Seekers of The Truth » aux tremoli typés black/death scandinave sur « As the Black Horde Storms » (et son break à 3:03 à écouter crâne dégarni au vent) ou la conclusion « Standing on the Ground of Mammoths ».
La tête pensante Johnar Håland possède toujours des goûts éclectiques : rock, death, black, doom, thrash, néo, « core »… Oui. Comme cité précédemment, les introductions metalcore thrashy de « Seekers The Truth » (ce riff mélodique sorti d’un As I Lay Dying à 1:31) et « Blood We Shed » (Killswitch Engage ?). On retrouvera d’ailleurs Matt Heafy (Trivium) en guest, le gaillard ayant une forte appétence pour le metal nordique (arborant carrément un t-shirt Dawn dans une interview), formant un groupe avec Ihsahn, Mrityu. Des parties qui paraitront assez pauvres et convenues de la part d’In Vain, heureusement contrebalancées (et même sauvées) par le maestro Sindre Nedland, je pense à « Soul Adventurer » (ou le Soilwork de la mauvaise époque, morceau le plus faible de la galette), « Blood We Shed » et « Origin ». Quitte même à faire du réchauffé en reprenant le riff du break de « Times of Yore », « En Forgangen Tid (Times of Yore Pt. II) ». Alors oui on retrouve l’orgue (sur pas mal de morceaux), le saxophone, violon, violoncelle et des riffs aux effets « delay » typés « post » (« Origin ») mais ici de manière quasi anecdotique histoire de remplir la case « progressif ». « Standing on the Ground of Mammoths » est le seul morceau se rapprochant réellement de la seconde partie d’
Ænigma mais en deçà des capacités des Norvégiens. Dans les doléances, la dominante gutturale un peu quelconque, le chant criard de l’ex-bassiste s’efface (en invité sur « Origin » et « As the Black Horde Storms ») et celui typé hardcore a disparu. La musique d’In Vain perd ainsi en dynamique, la rythmique assez classique (strict minimum) de Baard Kolstad n’aidant pas.
In Vain gomme ses expérimentations antérieures au profit d’une musique « directe » et plus « catchy ». Soit. Les mélodies méchamment accrocheuses font leur effet sur le moment mais en grattant…. Des compositions ici moins riches que d’habitude qui sembleront relativement simplistes et même génériques par moment. Forcément un peu déçu après cinq années d’attente et une seconde partie d’
Ænigma si prometteuse… Sauf que Sindre Nedland veille, un chant clair exceptionnel qui transcendera littéralement ce
Currents et arrivera à nous donner une kératose pilaire sur chaque morceau. Impressionnant. Espérons que l’instrumentation suive sur le prochain opus, Sindre ne pourra malheureusement tout supporter.
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