Découverte et “coup de coeur” de cette belle année 2013 (oui un excellent crû, je vous invite à jeter un oeil à notre bilan), In Vain n’arrivera malheureusement pas à réitérer la grandeur de
Ænigma sur l’opus suivant
Currents, préférant délaisser ses expérimentations au profit d’une musique plus “directe” et “accrocheuse”... La saveur en moins. Beaucoup resteront ainsi sur leur faim et l’attente sera longue mais nous y sommes, presque six années ont passé et la poussière accumulée sur leur dernière galette, le groupe norvégien est enfin de retour pour un cinquième opus. Un line-up identique mais désormais épaulé d’un batteur permanent, Tobias Øymo Solbakk (Ihsahn), toujours emmené par son guitariste et compositeur principal Johnar Håland. Remarquez cet artwork “doomy” sobre et classieux de l’Espagnole Lara Bujanda (Subterranean Prints).
Dans un style proche et à deux mois d’intervalle, le frontman Sindre Nedland (désormais ex-Funeral) répond à son grand frère Lars chez Borknagar. Une comparaison qui fait sens, comme un alter ego plus virulent et “death metal”. Son chant clair déjà exceptionnel gagne encore en justesse et en émotion, il viendra littéralement transcender chaque morceau de ce
Solemn. Les refrains “To The Gallows” (comme un air de Dredg), “Season Of Unrest” et “Where the Winds Meet” comme vitrine de ses prouesses vocales. Un spectre uniquement, car oui c’est bien lui qui pousse le chant “lead” guttural (depuis
Currents). Des modulations impressionnantes qui font particulièrement contraste avec le criard du deuxième frontman qui lui paraîtra encore bien poussif et même agaçant. Uniquement pour meubler ? In Vain, vous savez quoi faire. En fondation de ce metal bigarré, le guitariste Johnar Håland qui délivre à ce jour ses compositions les plus abouties.
Les références du compositeur sont assez larges, mais dans ce style les incontournables Opeth, Disillusion ou Ne Obliviscaris pourront se rapprocher. A noter la production et le mixage exemplaire (écoute au casque de mise) du fameux Jens Bogren (au CV tenant sur dix pages, les sources musicales d’In Vain en font partie). “To The Gallows” ou “Where the Winds Meet” à l’introduction black metal pour finalement faire un virage à 180° ou carrément balancer du trombone. A l’instar d’
Ænigma, le groupe norvégien n’hésitera pas à placer des instruments parfois incongrus dans le monde “metal” (saxophone, trombone, trompette, violon ou violoncelle dans la liste des “guests”). Tout cela en arrivant à rester cohérent et relativement “pondéré” (pas de “nawak” donc). Outre le chant enivrant de Sindre, un fil conducteur tenu par le travail mélodique de chaque morceau (l’imparable “Where the Winds Meet”), soli compris du lead guitariste (“Shadows Flap Their Black Wings”, la démonstration “Beyond The Pale” ou “Blood Makes the Grass Grow”). De quoi nous faire oublier
Ænigma ? Presque. Comme pour
Currents on subira des passages à la limite du famélique (“At the Going Down of the Sun”) et qui auraient pu être à mon sens amputés (le format 45 minutes aurait aussi bien fonctionné). C’est assez frustrant car la fin d’album laisse un goût amer alors que tout le reste est d’une qualité remarquable. Cela n’empêchera pas de se remettre le disque en platine.
Il aura fallu attendre 11 ans pour que In Vain délivre un véritable successeur à
Ænigma. Légèrement en deça du niveau de ce dernier certes, quelques baisses de régimes (notamment en fin de galette) et des passages rudimentaires qui avaient entachés
Currents. Mais porté par ses piliers que sont le frontman au chant et le guitariste compositeur, In Vain n’a pas à rougir de la comparaison du groupe de son grand frère, Borknagar. 1h de metal extrême léché à la fois mélodique, frissonnant, planant et même virulent. Cela ne m’étonnerait guère un prochain brûlot au sein de Century Media ou Season Of Mist, un passage de grade amplement mérité.
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