Nightfell - A Sanity Deranged
Chronique
Nightfell A Sanity Deranged
Alors que se termine le bilan de fin d’année pour Thrashocore, je ne peux m’empêcher d’avoir une pointe de déception au sujet des disques parus lors de l’année écoulée. 2019 aura certainement apporté son lot de très bons albums, ainsi que quelques découvertes et surprises, mais je n’ai pas tout à fait trouvé mon compte dans certaines sorties que j’attendais particulièrement et qui ne se sont pas révélées à la hauteur. En somme, je suis resté un peu trop sur ma faim pour m’estimer satisfait des nouveautés que j’ai écoutées.
A débarqué alors Nightfell qui, de manière surprenante, m’a mis un peu de baume au cœur. Je n’espérais pourtant rien de ce projet death metal mené par Todd Burdette, dont je ne suis plus les œuvres depuis un certain temps – désolé pour les amateurs mais je peine à apprécier Tragedy. Certes grand fan de His Hero Is Gone – comme j’ai pu l’exprimer
par ici –, je ne trouvais pas dans ses autres réalisations le même mélange de révolte et de morosité ambiantes que j’ai adoré chez le héros perdu...
...jusqu’à ma découverte de
A Sanity Deranged. Succédant à deux albums assez inégaux (
The Living Ever Mourn et
Darkness Evermore, alternant moments prenants et passages trop classiques pour un ensemble frôlant dangereusement l’incohérence), ce nouvel essai est celui où les ingrédients avec lesquels aime jouer le duo de Portland fonctionnent enfin ensemble, pour un résultat qui donne l’impression de voir His Hero Is Gone – dont on retrouve le caractère déprimé dans l’assaut – se battre aux côtés de Bolt Thrower trente-cinq minutes durant. Une atmosphère de bataille effectuée la mort dans l’âme contre des ennemis mythologiques : la pochette dit tout ce qu’il y a à savoir sur ce que transmet ce nouvel album, contenant la majesté des pierres, la véhémence d’humains se faisant durs comme de la roche, insensibles et guidés par une envie de vaincre le ciel. Entre mélodies épiques (le morceau-titre), rouleau-compresseur cherchant à écraser le soleil (les accélérations régulées de « The Swallowing of Flies » ou encore « No Lives Leaves Here ») et accalmies ne laissant aucun doute sur la tristesse de l’attaque (l’enveloppant passage de « (As Now) We Must Succumb »), Tim Call – qui œuvre ou a déjà œuvré derrière les fûts pour Mournful Congregation, Aldebaran, The Howling Wind ou encore Saturnalia Temple, soit pas le dernier quand il s’agit de rythmer la marche funèbre – et Todd Burdette agrippent par ce fil rouge d’une guerre vécue le morne au cœur.
Un exercice classique en surface mais convaincant sur le long terme dans ce qu’il parvient à avoir de particulièrement noir, me rappelant ce que Burial Hordes avait réussi à accomplir en 2018 avec
ΘΑΝΑΤΟΣ ΑΙΩΝΙΟΣ (The Termination Thesis). Ce troisième album ne sera clairement pas un de ceux marquant cette année, son côté modeste – trente-cinq minutes qu’on aimerait voir s’étaler – laissant l’envie de prolonger la descente en allant vers plus de fatidique et de fatigue. Mais on a clairement là ce que peu arrive à faire, à savoir transmettre des émotions on-ne-peut-plus doom sans en être à proprement parler. Soit comme un certain
Monuments to Thieves, dont
A Sanity Deranged peut se voir comme le cousin death metal, menant sa terne révolution dans un univers proche de Warhammer 40k plutôt que le nôtre. Je ne sais pas pour vous mais moi, ça suffit à me faire frissonner de plaisir.
| lkea 3 Janvier 2020 - 1304 lectures |
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