Quand on apprend par hasard l’existence d’un disque d’un groupe que l’on suit, c’est rarement bon signe. Pourtant, j’avais été très agréablement par le précédent album de Nightfell,
A Sanity Deranged, son atmosphère batailleuse et défaitiste à la fois m’évoquant ce qui me plaisait dans His Hero Is Gone et son crust qui criait « vengeance » tout en étant sur le point de s’écrouler. Retrouver ce death / doom si particulier du duo Tim Call / Todd Burdette était donc attendu de ma part avec une certaine impatience, le projet semblant avoir enfin trouvé sa formule magique après deux premières œuvres un peu trop maigres en contenu et fourre-tout pour me convaincre totalement.
Malheureusement,
Never Comes the Storm renoue avec cette sensation de trop-peu. D’une durée en dessous de trente minutes, il s’offre même le luxe d’être constitué pour un tiers d’interludes. Ainsi, des six morceaux présents ici, seuls trois contiennent ce death / doom à ambiance blackened qui avait si bien fonctionné sur
A Sanity Deranged. Voilà qui paraît un peu trop radin, d’autant que ces brefs instants que sont « The Martyr's Last Breath », « A Bitter Irony » et « Echoes of Nihil » possèdent un côté accessoire bien trop marqué : certes porteurs d’un climat glacé, à la fois gris et sentencieux (l’utilisation de claviers volontairement cheaps fait son petit effet), ils ne se suffisent pas à eux-mêmes, l’attente d’une tornade – qui, comme annoncée, ne vient jamais – étant trop forte.
Mais cela ne serait pas si grave si Nightfell, sortant en catimini
Never Comes the Storm (pour l’instant uniquement aux formats cassette et numérique, 20 Buck Spin ne participant pas à cette sortie), avait contrebalancé cette forte présence de sa part ambiant par trois titres particulièrement réussis. Et, s’il serait excessif de dire qu’ils sont ratés, ils n’ont pas la même force que les rouleaux-compresseurs écrasant toutes choses la mort dans l’âme de
A Sanity Deranged. Les bonnes idées présentes – en particulier sur le final « End of the Rope » et son chant guerrier et rituel – laissent une frustration grande, tant elles font entrevoir une évolution du style des Ricains. Toujours très doués de leurs instruments (« Emptiness of Belief » et ses différents passages acoustiques et épiques ne laissent aucun doute sur ce sujet), toujours épaulés par Billy Anderson et sa production puissante et granuleuse, ils ne retrouvent pas pour autant cette fluidité accrocheuse qui emmenait avec elle directement dans sa tristesse.
C’est que jouer sur un temps aussi court oblige à emporter dès les premières secondes : un objectif que
Never Comes the Storm n’atteint pas malgré quelques flashs de ce death / doom metal aussi hargneux que pessimiste. Reste un longue-durée (façon de parler...) dispensable contenant quelques moments d’une beauté grise et enveloppante qui, espérons-le, seront nettement plus développés sur une autre œuvre. Une suite qu’on se prend trop régulièrement à imaginer à l’écoute de cet album.
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