Hysteria - From The Abyss… To The Flesh
Chronique
Hysteria From The Abyss… To The Flesh (EP)
Si la France regorge de formations de Death Metal talentueuses il y’a pourtant parmi elles certains vétérans injustement méconnus qui apportent pourtant leur pierre à l’édifice, dans cette catégorie on peut citer les vosgiens de DUNGORTHEB et aussi le quatuor de Saint-Priest qui depuis plus de vingt ans œuvre dans l’ombre, sans que sa musique n’arrive à sortir d’un cercle restreint d’amateurs et d’initiés. Si HYSTERIA n’a jamais été très productif les trois opus réalisés par ses soins sont pourtant des bijoux de Metal de la mort burné où se greffent des parties mélodiques bien troussées qui ne tombent jamais à côté, et dont le résultat final mérite incontestablement d’être (re)découvert. Alors qu’il n’a plus sorti d’EP depuis 2002 le combo revient histoire de faire patienter avec ce format qui propose à la fois de la nouveauté et du live, car il contient trois inédits enregistrés pour l’occasion ainsi que le même nombre de titres (tirés de l’excellent « Flesh, Humiliation And Irreligious Deviance ») mis en boîte lors de leur concert au Sylak Open Air le 9 août 2015. Ayant vu depuis la sortie de ce dernier opus le bassiste Thibault Fontaine partir vers d’autres horizons, les mecs en ont également profité pour lancer comme d’autres leur propre bière intitulée « Blasphemous », proposée notamment par Adipocère qui revient pour l’occasion à son rôle initial. Car l’entité de Christian Bivel s’est réactivée en matière de label et de production après plus de douze ans d’arrêt, et ironie de l’histoire la dernière sortie réalisée par celle-ci n’était autre que le terrible « Haunted By Words Of Gods », premier album des banlieusards lyonnais… hasard ou coïncidence ? le mystère demeure en tout cas.
Si le groupe a multiplié les maisons de disques depuis ses débuts cela n’a jamais eu d’impact sur la qualité de son écriture, et une fois encore il ne va pas décevoir tant ces treize minutes de nouveau son vont comme toujours passer comme une lettre à la poste, faisant juste regretter qu’on n’en ait pas plus à se mettre sous la dent. En effet avec l’introduction « A Path Through Darkness And Sorrow » on retrouve de suite la patte et le son typique de celui-ci, avec son style de riff à la fois froid et sombre couplé à des arrangements plus doux et posés qui renforcent le sentiment de noirceur et de mal-être. Gardant un tempo assez lent elle va servir de tremplin au très bon « Your Pain My Revenge » qui aurait très bien pu figurer sur le dernier long-format en date, car on y entend tout ce qui fait le charme de ses géniteurs entre parties ultra-rapides posées sur un mur de double et celles plus massives où la technique est plus mise en avant. Mélangeant parfaitement toutes les variations il contient juste ce qu’il faut de froideur et de cassures pour ne pas qu’on se perde en chemin, et bien qu’étant construit de façon très classique par ceux-ci il s’apprécie d’autant mieux vu qu’on sait où l’on va. D’ailleurs cette absence de prise de risques (mais totalement en raccord) se confirme ensuite avec le plus aiguisé morceau-titre qui laisse aux parties speedées le loisir de s’exprimer plus nettement, car les rares instants au ralenti servent de transition avant que le tout n’explose de partout, et joue ainsi sur la vitesse élevée et l’entrain communicatif pour headbanguer. Bref on voit que malgré le changement de personnel en interne (une première dans son histoire) les rhônalpins n’en ont pas été affectés et continuent de composer de façon qualitative, tout en conservant leur unicité qui fait leur charme.
Et afin de prouver que le travail effectué passe allègrement l’épreuve de la scène ils ont eu la bonne idée de faire partager sur disque ce qu’ils sont capables de faire en public, et de ce côté-là aucune déception non plus. Bénéficiant d’un son naturel et propre parfaitement audible « Sadistic Deviance », « Ô Father… » et « The Unhealty Signature » se digèrent facilement, et donnent envie de retourner écouter le reste de la discographie qui mérite vraiment d’être (re)découverte et mise en avant. Autant dire qu’il serait malvenu de faire la fine bouche surtout qu’on ne sait pas si un prochain long-format est en projet, mais on l’espère quand même secrètement. En tout cas une fois encore la scène française a fait honneur à son rang et il est fortement conseillé de se pencher sur cette sortie pour ceux qui ne connaîtrait pas les musiciens, qui n’ont rien à envier aux têtes de gondole de l’hexagone, qu’elles soient jeunes ou anciennes.
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