Ritualization - Hema Ignis Necros
Chronique
Ritualization Hema Ignis Necros (EP)
Si le combo d’Orléans n’a jamais depuis ses débuts été particulièrement productif il a cette fois-ci vraiment prit son temps pour offrir de nouvelles compositions, vu que cinq années se sont écoulées depuis l’excellent
« Sacraments To The Sons Of The Abyss » et qu’il s’était fait très silencieux durant toute cette période. Si un nouveau bassiste est arrivé au sein de l’équipe de choc la vraie nouveauté est surtout cette propension à étirer sa musique au maximum, vu que parmi les trois morceaux ici présents ça ne descend jamais sous les sept minutes… un choix osé qui va se révéler être à double-tranchant car si l’on va facilement retrouver la patte de quintet elle va également montrer pour la première fois des longueurs inhabituelles, et qui auraient pu largement être évitables. Car chacun des titres ici présents va se terminer de la même façon… à savoir des passages ambiants (voire même à la guitare acoustique douce) tournant autour des deux minutes et qui ne servent strictement à rien, hormis casser la dynamique générale et rallonger tout cela inutilement.
Dommage en effet de devoir se farcir cela en guise d’interludes/outro (qui auraient finalement été mieux placées individuellement en ayant leurs plages bien à elles), car pour le reste c’est à une écriture sans surprises mais toujours aussi sombre et violente auquel on va avoir droit, prouvant que malgré la longue attente les gars n’ont pas perdu la main. Cela va être flagrant d’entrée sur « The Shapeless Scepter » qui après un démarrage très inquiétant, sur fond d’une rythmique typiquement Doom et de notes de guitares coupantes et affûtées va ensuite balancer une grosse alternance de tempos où la brutalité la plus exacerbée va côtoyer des plans plus lents et oppressants, tout en gardant cette noirceur et ce dynamisme insolent. En revanche on peut regretter que tout cela se finisse dans un fade-out inattendu et regrettable tant il y’avait le moyen de terminer mieux que ça et en queue de poisson, surtout quand on doit subir ces ambiances occultes à l’intérêt inexistant. Heureusement l’arrivée de « The Crown Of Moloch » va remettre les points sur les i en jouant sur l’équilibre des forces en présences tout en renforçant le grand-écart entre vitesse exacerbée et lourdeur bridée suffocante, qui ne cessent de passer de l’une à l’autre avec simplicité et facilité où là-encore la patte du groupe est facilement reconnaissable, à l’instar du condensé « When The Chalice Runneth Over » aux deux visages bien distincts et à l’agressivité toujours marquée tout comme la prise à la gorge quand ça ralentit l’allure.
Si les plages en elles-mêmes peuvent parfois donner l’impression d’être interchangeables et de ne pas vouloir se finir suffisamment tôt, on ne va pas faire la fine bouche et apprécier ce retour aux affaires attendu et qui satisfera le plus grand nombre. Légèrement en-dessous de ce qu’elle a pu nous proposer par le passé la bande a quand même réussi son retour sans sortir de sa zone de confort, mais ça n’était pas là le but affiché… seulement montrer qu’elle existe toujours et qu’elle a encore des choses à dire. A voir si maintenant tout cela passera aussi bien au format supérieur tant cette écriture calibrée et un peu en roue-libre pourra en décevoir certains, mais pour les autres (et ils sont nombreux) ça se contentera de ces trois compositions standards mais imparfaites (de par leurs conclusions ratées) même si l’on a déjà hâte d’entendre la suite. Néanmoins il faudra clairement aux mecs hausser leur niveau de jeu et aller à l’essentiel pour pouvoir convaincre pleinement, et voir ainsi s’ils arriveront à égaler ou dépasser leur album tant salué en 2017 qui leur a amené un statut et une reconnaissance totalement mérités.
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