Après des premières sorties tantôt thrash/death old school, tantôt carrément plus axées metal moderne, le jeune label 666 Production continue à diversifier son catalogue en étendant au Portugal son terrain de chasse et en enrôlant pour l'occasion Requiem Laus dans sa bande de jeunes pousses qui n'en veulent. Quid du genre pratiqué par ce nouveau groupe? Et bien pour se faire une idée de leur identité musicale, imaginez que les guitares de
Dissection soient allées copuler avec une batterie et un growleur death - ce dernier ayant remporté un concours local de la meilleure imitation de
Barney Greenway - le tout donnant naissance à un blackened death mélodique (
ou un deathened black mélodique si ça vous parle plus) gorgé de jolies guitares pleines de mélancolie et de feeling.
Sur « Am I Not Mercyful? » - et donc
from the very beginning comme aurait dit Eve après avoir croqué dans la pomme du savoir, ce qui lui a permis d'économiser des cours du soir chez Wall Street Institute, on oublie trop souvent de le dire, fin de l'aparté débile – c'est manifeste: la greffe a franchement bien réussi. Ca latte sec, ca growle méchamment, le tout porté par une chouettos de prod' aux petits oignons. Et en même temps, les grattes n'ont de cesse de s'adonner à ces froids accouplements qui sentent le blizzard, la désolation et les pastilles contre la toux. Puis très vite, en supplément d'une mélodie déjà hyper présente, voilà un court solo bien rock, puis une décélération mélancolique laissant le champs libre à une guitare lead sombre et heavy, qui nous interprète sa vision du départ d'un bateau pour la guerre, vu depuis le haut d'une falaise, alors qu'un aigle s'élance vers un soleil tout de nuages filandreux emmitouflé (
Putain elle est bonne c'te colle nom d'un chien !!).
Et ça continue ainsi sur un « Black Decay » dont la teinte est tout de même un peu plus death atmo', rappelant parfois
Septic Flesh, avec en guise de cerise sur le Flamby des touches méditerranéennes légères et bien intégrées. Et de morceaux en morceaux, on retrouve invariablement ces poussées de Black virulent, ces guitares faisant dans l'orfèvrerie fine sans être le moins du monde prétentieuses, ces passages chargés en émotion, et ces fréquents retours de coucougnettes velues à même la table. A noter aussi trois courts et fragiles instrumentaux, gimmick récurrent sur les albums de metal extrême à haute teneur en mélodies et en atmosphères propices au repos du guerrier.
Alors OK, peut-être bien que le groupe n'a pas encore écrit son hymne définitive, peut-être que occasionnellement il restera un petit arrière goût gothicisant en fin de bouche (
genre sur « Silently … Death Leads ». Tiens au fait les Moonspell ils ne seraient pas portugais des fois ?), peut-être que toutes ces mélodies sucrées pourront repousser les fans de black dur et froid, et que le grain des grattes (
grrrrr ...) pourra énerver les adeptes du death franc du collier. Mais pour sûr, quiconque aimera les joies du death mélodique scandinave – celui des 90's, des
Amorphis, des
Swanöries -, la mélancolie virile qui n'a pas peur des blasts, le black heavy extrêmement léché et abordable, ainsi que d'occasionnelles influences méditerranéennes ne pourra qu'adhérer à la musique de Requiem Laus. Les amateurs de suédoiseries chamallow-mais-ne-collant-pas-aux-dents qui lisent avec délectation les chroniques de Mitch devraient ainsi pouvoir s'enfiler cette rondelle avec plaisir (
Mais non pas celle de Mitch enfin! …).
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