Même si
Of Lucifer And Lightning n'avait pas convaincu grand monde, le nouveau split d'Angelcorpse en 2009 était une bien mauvaise nouvelle. Encore avide de metal extrême, Pete Helmkamp n'en est toutefois pas resté là et est parti fonder à San Francisco une nouvelle entité nommée Kerasphorus, rejointe par son compère dans Revenge James Read et le guitariste B. Wolaniuk (Horn Of Dagoth). Début 2010, le trio livre sur Nuclear War Now! Productions sa première sortie sous la forme d'un EP 4 titres.
Et foutre Satan, quel EP! Une boucherie, une tuerie de tous les instants! Sans surprise, l'association à but destructif Helmkamp/Read ne fait pas dans la dentelle. Mais, heureusement pour moi qui ne supporte pas le groupe, pas de Revenge bis ici. Kerasphorus fait plutôt penser à du Angelcorpse qui aurait troqué son kit Morbid Angel contre un Incantation et fricoté avec cette nouvelle scène evil/dark/chaotique. Bref un Angelcorpse plus sombre, plus occulte (cf. la belle pochette et les thématiques plus "philosophiques"), plus dissonant et plus chaotique dans le riffing. Tout en restant aussi intense, n'allez pas croire que Helmkamp s'est reconverti dans l'orthodoxe à la mode. Passages types de ce
Cloven Hooves At The Holocaust Dawn: blast-beats meurtriers sur tremolos simples mais inspirés tirant parfois sur le black (ça démarre d'ailleurs comme ça sur tous les morceaux: "The Abyssal Sanhedrin" à 1'30 après une bonne intro calme légèrement dissonante, "Aosoth Paradigm" à 0'15, "Disturb The Furthest Stars" à 0'09 puis à 1'23 sombre à mort, "Swarm Intelligentsia" à 0'16), accompagnés des gueulements jouissifs du petit rasé belliqueux dont le chant, malgré les années, n'a rien perdu de sa haine, d'autant qu'il penche ici un peu plus du côté black metal. Le bonhomme ne varie pas beaucoup ses rythmiques vocales, se contentant d'écorcher ses paroles nihilistes sur la même intonation tout du long des quatre morceaux, mais alors qu'est-ce que c'est bon! Qui n'a jamais frissonné sur les
the flesh is weak répétés à la fin de "Swarm Intelligentsia"?
Entre deux séances de pilonnage intensif, Kerasphorus reste pressé avec du thrashy accéléré, ne s'accordant que quelques rares moments de répit par le biais de mid-tempos efficaces apportant un peu de groove parmi ce déluge de blasts comme sur "Aosoth Paradigm" à 1'53, "Disturb The Furthest Stars" à 2'00 ou "Swarm Intelligentsia" à 1'03 (plus mélodique que d'habitude) et 1'58 (bien old-school celui-là!), ou des passages plus "ambiancés" (l'intro calme avant la tempête de "The Abyssal Sanhedrin" et à 2'10). Honnêtement toutefois et à l'instar du chant de Helmkamp, les titres ont tendance à se ressembler en répétant les mêmes schémas. Voilà le seul reproche que je ferais à
Cloven Hooves At The Holocaust Dawn. Et encore, le groupe tourne presque cette "monotonie" en qualité. Non seulement l'opus ne dure même pas vingt minutes, ça ne porte donc pas à conséquence, mais cette démonstration de violence, appuyée par une production claire et puissante, a quelque chose de bête et méchant jouissif qui prend aux tripes. Bref, ça cogne dur, c'est ultra efficace et il ne faut pas chercher plus loin!
Cloven Hooves At The Holocaust Dawn constituait ainsi un premier essai très concluant pour la nouvelle formation de Helmkamp. Premier et aussi dernier essai malheureusement puisque Kerasphorus rendra l'âme sans crier gare (un EP 2-titres intitulé
Necronaut sortira toutefois à titre posthume en 2011 sur le label de Yosuke Konishi), l'entente entre Helmkamp et Read n'étant plus au beau fixe (l'ex-Angelcorpse/Order From Chaos quitte aussi Revenge à peu près à la même époque). Et nous, on n'a plus qu'à imaginer ce qu'aurait pu être l'avenir d'un groupe à la carrière aussi courte que son potentiel était grand.
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