Cyanic - Litanies Of Lust Unholy
Chronique
Cyanic Litanies Of Lust Unholy
Tu as la haine? Tes parents ne comprennent pas ton mode de vie de loser? Tu as eu une mauvaise note en maths alors que tu as révisé au moins dix minutes? Ta copine ne veut pas te pomper le dard mais plutôt l'air? Alors ne bouge pas. J'ai exactement ce qu'il faut pour évacuer ta frustration. Cette substance miracle n'est autre que le premier full-length de Cyanic, groupe américain inconnu dans l'Hexagone mais qui devrait vite se faire un trou avec une ogive si destructrice.
Sorti l'été dernier sur le label japonais Ghastly Music, Litanies Of Lust Unholy fait mal. Très mal. Ultra condensé (26 minutes et 12 morceaux dont seul 2 dépassent les 3 minutes), ultra efficace (ça bourre à mort!) et méchant comme la galle, l'album du quintette de San Jose ne s'encombre d'aucun artifice pour atteindre son objectif: faire tout péter. Pari réussi les doigts dans le nez grâce à une production exemplaire (miam le son de batterie!) et à grands coups de blast-beats, de riffs assassins et de cris démoniaques. Litanies Of Lust Unholy, c'est une sorte de festival du metal extrême où tous les genres forniquent entre eux pour nous donner la musique la plus vindicative possible. Beaucoup de brutal death et de grind, un peu de black, des traces de thrash et même quelques passages plus techniques (début de "Spiritual Exploration", "Binding" à 2'43...), on ne s'ennuie pas une seconde. D'autant que sous leurs airs de gros méchants bourrins, les Cyanic ne font pas du n'importe quoi et maîtrisent parfaitement le chaos qu'ils engendrent. C'est que les Californiens savent manier leurs instruments en composant de vrais bons riffs et instaurant une ambiance apocalyptique jouissive. Tout en évitant de trop se répéter. Remarquez, sur moins de 30 minutes, ça n'aurait pas été bien grave mais on apprécie l'effort. En gros, si Cyanic bourre tout le temps et ne s'offre quasiment jamais de pauses (deux-trois mid-tempos tout au plus comme sur le début de "Slayer of Angels" avec un petit feeling slammy pas déplaisant), les titres restent suffisamment variés, à l'image du chanteur Andre Cornejo (ex-Brain Drill) qui jongle entre growl classique, scream criard et gutturals bien gras, et les mélodies de riffs en tremolo intéressantes, pour éviter de classer le combo dans les brutasses sans cervelle. Des morceaux comme "Endless Scorn", "Horns Of The Baphomet", "Lurking Below", Raiism", "Wolf Knife" ou le final fatal "Runes" sont des putain d'hymnes à la brutalité mais ont un sens.
Cyanic aurait ainsi très bien pu être un projet de Pete Helmkamp. Haineux, colérique, expéditif, brutal et sans concession, Litanies Of Lust Unholy est une petite pépite de blackened brutal death/grind qui mériterait davantage d'attention et que je regrette d'avoir zappée l'année dernière. Car nul doute que ce premier full-length des Californiens aurait squatté les bonnes places dans mon bilan. Et pour une fois, la durée foutage de gueule est l'un des bases de la réussite de l'opus. Dix minutes de plus et l'œuvre se serait sans doute montrée moins efficace. Là, toutes les conditions sont réunies pour une appréciation maximale de cet exutoire jouissif. Non, Cyanic n'invente rien. Lui, il détruit. Il s'en est fallu de peu toutefois. À une lettre près, c'était un groupe de fiottes!
| Keyser 10 Mars 2013 - 2070 lectures |
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