Il n’aura pas fallu plus de six mois aux Américains de Cerebral Rot pour donner une suite à leur premier album, l’excellent
Odious Descent Into Decay. Un disque qui n’aura peut-être pas marqué les esprits de tout le monde (pauvres fous !) mais qui aura su faire chez moi grosse impression. C’est toutefois par la petite porte que le groupe de Seattle va faire son retour cette année avec la parution en février dernier d’un tout petit EP baptisé
Spewing Purulence. Une sortie des plus maigrelettes sur laquelle ne figure seulement que deux nouveaux morceaux que l’on retrouvera d’ailleurs vraisemblablement sur le prochain album du groupe...
Disponible dans un premier temps via Bandcamp uniquement, ce EP a bénéficié l’été dernier de pressages cassette et vinyle grâce au label américain Parasitic Records (Runemagick, Torture Rack, Nightfell, Mournful Congregation, Impetuous Ritual…). Une idée plutôt bienvenue d’autant que l’artwork signé Karina Monzon à qui l’on doit déjà la pochette de
Odious Descent Into Decay ainsi que celle du premier album de Disembowel s’avère extrêmement sympathique, dans un esprit finalement assez proche de ces 7’’ sortis au début des années 90 chez Seraphic Decay (Incantation, Derketa, Goreaphobia, Abhorrence, Toxaemia...).
Bien décidé à ne pas changer son fusil d’épaule, Cerebral Rot poursuit dans cette voie qui l’a vu débuter, celle d’un Death Metal à la production cradingue et faussement bancale (ce son de batterie notamment, avec cette grosse caisse dont la peau semble tout juste tendue) héritée du début des années 90 où les riffs putrides et nauséabonds viennent se faire chatouiller par une section rythmique particulièrement versatile puisqu’à ces accélérations toutes en blasts ("Vile Yolk Of Contagion" à 0:04 ou 2:06, "Spewing Purulence" à 1:24) viennent systématiquement se succéder quelques séquences plombées et baveuses ("Vile Yolk Of Contagion" à 0:29 et 2:31, l’entame de "Spewing Purulence" ainsi qu’à 3:31) ou d’autres faisant preuve d’un groove pour le moins irrésistible ("Vile Yolk Of Contagion" à 0:43 et 3:15, "Spewing Purulence" à 2:34). Rien de bien nouveau en somme (enfin en tout cas pour ceux qui suivent les aventures des Américains depuis la sortie de
Cessation Of Life) même si Cerebral Rot à toujours su se distinguer par ce riffing étrangement tordu et déglingué qui caractérise une fois de plus ces deux nouvelles compositions (notamment ces leads biscornus et inquiétants que l’on va retrouver sur "Vile Yolk Of Contagion" à partir de 1:11 ou sur "Spewing Purulence" à 3:32).
Très proche dans l’esprit de ses petits copains de Fetid et d’Undergang, les Américains de Cerebral Rot poursuivent leur chemin sans chercher à en dévier un seul instant ni à révolutionner quoi que ce soit. Difficile de le leur reprocher quand on voit une fois de plus l’efficacité de ces deux nouvelles compositions et l’ambiance putride et moite qui s'en dégage. Une chose est sûre, si le prochain album est du niveau des titres figurant ici sur ce court EP, ceux qui ont apprécié
Odious Descent Into Decay risquent fort de se régaler. En attendant, on continuera de s’envoyer en boucle ce délicieux
Spewing Purulence aussi bref que jubilatoire !
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