10ème album pour Hypocrisy…. et si ça se trouve cher lecteur, tu n’en connais pas un seul ?! Il est temps de combler cette lacune en attaquant ta découverte d’un groupe qui a déjà une sacrée discographie derrière lui et qui mériterait quand même davantage de reconnaissance.
Surtout qu’Hypocrisy a désormais toutes les cartes en main pour exploser : Lars Skoze, batteur feignant des débuts, a plus ou moins quitté le groupe (on pourra aussi simplement dire qu’il s’est fait virer) suite à
« The Arrival », pour être remplacé par Horgh, marteleur de fûts chez Immortal, excusez du peu. Du coup le groupe y gagne un nouveau batteur plus puissant et plus motivé que l’ancien, même si monsieur Skoze restera pour toujours le dépositaire d’une partie du son d’Hypocrisy, participant ou contribuant à l’écriture de quelques chefs d’œuvres du groupe. Autre arrivant, Andreas Holma, enfin un second guitariste officiellement intégré au groupe après plus de dix ans d’existence sous forme de trio, signe qu’Hypocrisy a senti que le temps du changement était venu.
Enfin, de changement il n’est question ici que dans le line-up, car si Hypocrisy nous a proposé par le passé des albums très différents, du brutal death d’ « Obsculum Obscenum » au doom de « The Fourth Dimenson » en passant par quelques influences néo sur
">« Catch 22 », le groupe semble depuis
« The Arrival » reparti dans ses amours du milieu-fin des années 90 : un Death alternant brutalité et mélodie, dans la droite lignée des deux chefs d’œuvre du groupe :
« The Final Chapter » et le sublime album éponyme de 99.
Bref, point d’expérimentations sur ce nouvel album, ce qui quelque part déçoit le fan que je suis de leurs divers incartades musicales, mais force est de reconnaître que la direction prise actuellement par le groupe n’est pas non plus pour me déplaire.
« The Arrival » était un album avec le recul assez inégal, proposant deux tubes « Eraser » et « Slaves to the Parasites », et alignant à coté des titres plus anecdotiques, comble pour un groupe dont aucun titre ne m’a jamais laissé indifférent depuis
« The Fourth Dimension » (sorti en 94 quand même). Alors forcément c’est le sourire aux lèvres que j’ai attaqué l’écoute de cet album, y accolant la prétention à la vue du superbe line-up actuel et d’un optimisme passager que cet album allait devenir un classique au même titre que
« Hypocrisy » ou
« Abducted ».
Les premières écoutes m’ont par conséquent un peu déçus, car dans un premier temps aucun titre de « Virus » ne ressort vraiment : certes c’est toujours ultra mélodique, les blasts sont de retour (merci Horgh), la prod est comme d’habitude énormissime (Peter sait soigner son bébé et il a bien raison), et le groupe semble très inspiré, preuve en est les structures des compos qui se complexifient légèrement pour le bonheur de tous. On retrouve aussi la fameuse dynamique d’Hypocrisy, un groupe ayant compris depuis longtemps que les meilleurs albums sont ceux qui alternent les plaisirs, proposant aussi bien du bourrin (« Warpath », « Craving for Another Killing », « Bloodrenched ») que du très mélodique (« Fearless », « Let the Knife do the Talking »), voire même une petite ballade bien sombre (« Living to Die »). Mais dans ces premières écoutes manque malgré tout le tube à la « Slaves to the Parasites », le titre qu’on pourra faire écouter à un pote en manque de nouvelles sensations pour le convaincre de franchir le pas.
Mais ce n’est pas pour autant que « Virus » est moins bon que « The Arival », bien au contraire il se révèle au fil des écoutes beaucoup plus riche que son prédécesseur, et ce à tout points de vue : déjà il comporte deux titres de plus (c’est con mais ça joue ! :p), les compos sont plus complexes, et poussés davantage dans les extrêmes (bourrin / calme), là ou
« The Arrival » était moyennement bourrin, moyennement calme…bref moyen quoi. Et du coup quand on a bien saisi l’album, on commence à bien accrocher aux mélodies des refrains de « Scrutinized » et de « Fearless », on se dit que « Warpath » va quand même bien décrocher le papier peint quand on la verra sur scène (enfin pour le pauvre Lyonnais que je suis, c’est pas pour tout de suite…), et que même si « Living to Die » ne vaut pas un « Pale Empty Sphere » elle n’en reste pas moins une jolie « ballade » à la sauce Hypocrisienne. Définitivement, « Virus » est un très bon cru, qui se mérite dans un premier temps mais qui fera imparablement mouche ensuite. Cependant, on ne tient toujours pas le statut de classique intemporel que je pourrais accoler aux albums cités au début de la kro, et vu que quelque part c’est l’espoir secret que j’avais porté sur cet album, je suis très légèrement déçu… « Virus » n’est en tout cas pas un simple « album de plus », il marque un nouveau départ pour le groupe et s’il n’acquierera pas le statut de classique il supplante cependant totalement son prédécesseur et laisse présager du meilleur pour la suite…
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